dimanche 11 décembre 2011

Et Picasso s'en mêle

Une autre œuvre faisant partie du diaporama de Fluctuat.net publié en décembre 2010 et intitulé «Piss Art : une histoire de l'urine dans l'art» dont j'ai commencé à vous présenter des images ici et ici.
Il s'agit des «Pisseuses» (1965) de Picasso.
«Pisseuses» car il semblerait qu'il y en ait plusieurs (il y a deux yeux mais les personnages auxquelles ils appartiennent sont de profil) même si je ne vois qu'un sexe en action.

Elles urinent (elles sont de sexe féminin si toutes deux ont des seins comme celle qu'on distingue au premier plan) mais dans la mer et non dans une rivière comme le personnage du tableau de Gauguin que je vous ai présenté ici.
Peut-être qu'uriner dans la mer est moins dangereux aux points de vue pollution et maladie qu'uriner dans une rivière.
Manifestement la représentation du fait d'uriner n'est pas le premier objectif du tableau.
C'est plutôt le morcellement des corps qui constitue, je crois, cet objectif.
Peut-être leur débitage.
Peut-être est-ce ainsi que Picasso est conduit à représenter le sort que le 20e siècle a infligé aux humains, plus que n'importe quel autre siècle qui l'a précédé, où le désir ne manquait pas (c'est un désir fondamental chez les humains que de s'étriper les uns les autres et que de s'exterminer) mais où on n'avait pas mis au point les moyens pour le faire.
Avec son esprit inventif le 20e siècle a su faire, et il a pu commencer à assouvir enfin à grande échelle ce désir fondamental.
Ce que Picasso faisait symboliquement, le siècle l'accomplissait réellement.
Notre jeune siècle de maintenant poursuit avec persévérance la tâche entreprise.
À peu près tous les humains mériteraient sans doute qu'on vienne pisser sur leur tombe.
Y compris moi-même quand je serai mort. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de faire incinérer mon corps: je serai à l'abri du déluge dans mon urne.

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