jeudi 18 avril 2013

Les plumes du geai

Ce geai n'a pas besoin de se parer des plumes du paon, bien au contraire.
On voit quelle idéologie régnait à propos du vêtement des hommes au siècle de La Fontaine : le vêtement comportant le plus de couleurs était le plus enviable (et envié).
Dans notre siècle, le paon s'accaparerait plutôt des plumes du geai en muant.
La morale serait la même.

LE GEAI PARÉ DES PLUMES DU PAON

        Un paon muait : un geai prit son plumage ;
            Puis après se l'accommoda  ;
Puis parmi d'autres paons tout fier se panada,
            Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
            Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte ;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
            Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
            Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui :
            Ce ne sont pas là mes affaires.


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