Ces beaux yeux ne verront plus, le docteur Servan-Schreiber est mort hier à 50 ans d'un cancer du cerveau, après 19 ans de rémission.
Il a étudié aussi bien en France qu'au Québec et aux États-Unis.
C'est une grande perte.
Si on a eu soi-même un cancer, quel qu'il soit, on peut se poser la question: ma rémission à moi durera-t-elle aussi longtemps (je me pose cette question ayant eu un cancer moi-même) ?
Voici ce qu'il disait dans une entrevue au Nouvel Observateur (ici) en juin dernier:
La première idée qui console, c’est qu’il n’y a rien d’injuste dans la mort. Dans mon cas, la seule différence, c’est le moment où cela arrive, pas le fait que cela arrive. La mort fait partie du processus de vie, tout le monde y passe. En soi, c’est très rassurant. On n’est pas détaché du bateau. Ce n’est pas comme si quelqu’un disait : "Toi, tu n’as plus de carte, tu ne peux plus monter." Ce quelqu’un dit simplement : "Ta carte s’épuise, bientôt, elle ne marchera plus. Profites-en maintenant, fais les choses importantes que tu as à faire."
Fais les choses importantes que tu as à faire, oui, mais fais-les doucement, prends du repos, ne te pousse pas au bout de toi-même. Il faut savourer la vie lentement.
Peut-être l'avait-il oublié un peu, comme il l'a lui-même avoué, en parcourant le monde pour faire part de ses hypothèses et de ses découvertes.
Chi va piano, va sano e va lontano.
Mais la maladie est impitoyable et la mort toujours certaine.
Et en ce qui concerne cette photo de David Servan-Schreiber je la trouve aussi touchante qu'un portrait du Fayoum:
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