samedi 23 juillet 2011

Notre frère le chien

Dans ce compte rendu publié dans «Books» (ici mais vous n'y aurez pas complètement accès si vous n'y êtes pas abonné) d'un livre qui s'intitule «Darwin's Dogs», on peut lire ces remarques qui montrent la profonde admiration pour les chiens du savant à qui nous devons notre liberté à l'égard des religions.
On sait que c'est grâce à ses observations sur les chiens que Darwin a pu parfaire quelques-unes de ses hypothèses à propos de l'évolution.
Voici ces remarques qui parlent, en quelque sorte, des racines de la morale:

En appelant [...] à la rescousse toutes ses expériences canines, directes ou indirectes, [Darwin] montre que nous n’avons pas le monopole de la joie ni de la tristesse, de l’amour ni de la haine, de l’altruisme ni de la fidélité; pas plus que celui de l’imagination, de la conceptualisation, du sens de l’humour ou de la superstition. Le chien qui dort aux côtés de son maître, jappant et agitant ses pattes : il rêve, c’est sûr, donc il se forme des images mentales. Le terre-neuve qui sauve un enfant de la noyade, le terrier qui pendant quatorze ans passe ses journées sur la tombe de son maître: comment nier qu’il ne s’agisse là d’un comportement moral? Quant au toutou qui attend qu’on s’approche de lui pour repartir avec la balle qu’on vient de lui lancer, c’est évidemment un taquin, doté d’un sens de l’humour primaire mais réel. Darwin pousse même le bouchon un peu plus loin, jusque dans le domaine métaphysique : «le sentiment de dévotion religieuse est quelque chose de très complexe, composé d’amour, de soumission totale envers un mystérieux être supérieur adoré; un sentiment de dépendance, de crainte, de révérence de gratitude, d’espoir pour le futur, etc.» écrit-il avant de conclure: «On voit quelque chose d’approchant dans l’amour inconditionnel d’un chien pour son maître, et sa profonde soumission envers lui.» Bref, «les chiens possèdent quelque chose de très voisin de la conscience».

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