jeudi 7 juillet 2011

Cinq minutes de pause

Ce bâtiment de briques rouges -qui a bel aspect- a connu plusieurs métamorphoses dont j'ai été témoin.
Il est rue Morin dans l'arrondissement de Chicoutimi et a toujours été situé en face du terminus d'autobus.
Il l'est encore mais ce terminus a bien changé d'apparence et de disposition depuis qu'adolescent je le fréquentais pour aller participer à des émissions à l'antenne locale de Radio-Canada (le poste radiophonique CBJ comme il s'appelle encore) située à l'époque dans un bâtiment voisin rue Racine (j'en ai une photo qui ne paie pas de mine).
À cette époque, le bâtiment que vous voyez était une école secondaire et appartenait aux Frères de l'Instruction chrétienne* (tout ce qui était éducation appartenait à une quelconque communauté religieuse ou à un quelconque diocèse catholique ou à une quelconque communauté protestante- toute éducation était religieuse).
Dans mon souvenir, son aspect était considérablement moins rieur à cette époque.
Quelques années plus tard, le voilà devenu établissement hôtelier. Une révolution avait eu cours entretemps et l'éducation était devenue publique quoique encore religieuse : les membres de communautés religieuses avaient jeté leurs soutanes aux orties et étaient devenus professeurs laïcs, mariés mais toujours aussi croyants.
Mais ils ne fréquentaient plus ce bâtiment devenu l'« Hôtel Picardie ».
Je ne sais pas d'où venait ce nom « Picardie », peut-être du propriétaire qui s'appelait « Picard » mais je n'en suis pas sûr.
Je fréquentais parfois cet hôtel où il y avait un bar de jazz (heureusement que j'étais fumeur car j'y aurais étouffé).
Il y avait un petit trio (celui de Vic Angelillo -je ne sais pas si c'est ainsi que s'écrivait son nom) qui jouait tant de fois pendant une soirée «Take Five» -à la manière de Dave Brubeck- qu'on avait rebaptisé ce morceau « L'Hymne de Chicoutimi ».
J'ai déjà raconté ici tout ce qui s'y passait.
Puis autre métamorphose à mon retour d'études dans les «grandes villes» (Montréal et Québec) et dans les pays étrangers (Aix-en-Provence), le bâtiment était devenu l'« Hôtel du Fjord »
On me dit qu'on peut y danser mais je ne sais pas si on y joue encore du jazz comme à l'époque de l'« Hôtel Picardie ».
Je ne suis jamais entré à l'« Hôtel du Fjord ».
Mais voici « Take Five » par Dave Brubeck et son trio, cela me rappellera des souvenirs, peut-être à vous aussi (d'autant plus que l'enregistrement date de 1966) :



À la demande générale voici, vu de côté, le bâtiment où se trouvait à l'époque l'antenne radiophonique locale de Radio-Canada. C'était au dernier étage (je crois me souvenir d'un ascenseur très feutré) sous la soucoupe. Il y a encore un poste radiophonique privé, je crois, là où était CBJ, c'est la cause des appareils de communication et des antennes que vous voyez sur le toit. À gauche le bar de l'« Hôtel du Fjord », à droite les arbres de la rue Racine, à l'avant de la photo le stationnement de l'hôtel (je crois) :



* Et, peut-être, s'y déroulaient-ils quelques-unes des agressions pédophiles qu'on taisait à l'époque et qui, rétrospectivement, semblent avoir été universelles dans les institutions religieuses d'éducation. Du moins, dans les internats.

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