Une fois levé ce rideau rouge de l'auditorium à la décoration « Art déco » du Couvent des religieuses du Bon-Conseil de Chicoutimi*, c'était une adaptation de l'« Antigone » de Sophocle qu'on nous présentait la semaine dernière, dans le cadre d'un « laboratoire » théâtral.
L'opposition entre la loi de la cité, représentée par Créon, joué par Éric Rénald, et la loi naturelle, -appelée par Sophocle « loi des dieux » ou, par l'adaptatrice du texte, Maude Cournoyer, «loi de Dieu»-, représentée par Antigone, jouée par l'adaptatrice elle-même, Maude Cournoyer.
La loi de la cité représentée par un homme, la loi naturelle représentée par une femme.
La loi de la cité énoncée par un « macho » fort bien joué, à la voix forte et mâle, à prétention dictatoriale, et la loi naturelle murmurée par une douce voix féminine et par les voix douces d'un chœur en général féminin (un seul homme dans ce chœur).
À l'exception de deux, tous les rôles, soldats, sbires, séides, devin, tous les rôles étaient joués par des femmes.
Inversion significative de la manière de faire antique !
Les dés étaient un peu pipés de ce fait, et surtout par l'adaptation de la pièce: on ne pouvait prendre parti que pour la loi naturelle, car la loi de la cité était la loi folle d'un seul, derrière lequel on voyait se dessiner la figure des dictateurs que les mouvements populaires tentent de renverser ou renversent ces jours-ci dans la monde arabe.
L'opposition était plus égale chez Sophocle où la folie d'Antigone était présentée comme aussi grande que celle de Créon.
Parfois (de plus en plus fréquemment), la loi de la cité est justifiée, même si elle contrevient à la loi naturelle (enfermer par exemple, les auteurs de crime(s) ou leur infliger une peine quelconque va à l'encontre de leur droit naturel à la liberté, faire une loi pour protéger une langue, comme la loi 101, va à l'encontre du droit naturel des parents de choisir la langue dans laquelle seront éduqués leurs enfants, etc.).
La loi naturelle ne prévoit pas les traitements médicaux et autres médicaments, et condamne, par conséquent, la majorité de l'humanité à une mort précoce ; elle ne prévoit pas la pilule contraceptive avec les conséquences que vous imaginez sur les femmes.
La loi naturelle n'est (heureusement) pas toute la loi humaine.
Chaque jour davantage c'est la loi de la cité qui sauve les humains.
Encore faut-il que cette loi ne soit pas imposée par un dictateur et que la majorité des citoyens y adhère.
Mais « Antigone » était si habilement adaptée et si bien jouée, qu'on oubliait ces distinctions le temps de la très prenante représentation.
(Denise Pelletier en a fait une critique excellente critique ici).
* Devenu aujourd'hui monastère, la communauté ayant perdu ses vocations éducatives.
L'opposition entre la loi de la cité, représentée par Créon, joué par Éric Rénald, et la loi naturelle, -appelée par Sophocle « loi des dieux » ou, par l'adaptatrice du texte, Maude Cournoyer, «loi de Dieu»-, représentée par Antigone, jouée par l'adaptatrice elle-même, Maude Cournoyer.
La loi de la cité représentée par un homme, la loi naturelle représentée par une femme.
La loi de la cité énoncée par un « macho » fort bien joué, à la voix forte et mâle, à prétention dictatoriale, et la loi naturelle murmurée par une douce voix féminine et par les voix douces d'un chœur en général féminin (un seul homme dans ce chœur).
À l'exception de deux, tous les rôles, soldats, sbires, séides, devin, tous les rôles étaient joués par des femmes.
Inversion significative de la manière de faire antique !
Les dés étaient un peu pipés de ce fait, et surtout par l'adaptation de la pièce: on ne pouvait prendre parti que pour la loi naturelle, car la loi de la cité était la loi folle d'un seul, derrière lequel on voyait se dessiner la figure des dictateurs que les mouvements populaires tentent de renverser ou renversent ces jours-ci dans la monde arabe.
L'opposition était plus égale chez Sophocle où la folie d'Antigone était présentée comme aussi grande que celle de Créon.
Parfois (de plus en plus fréquemment), la loi de la cité est justifiée, même si elle contrevient à la loi naturelle (enfermer par exemple, les auteurs de crime(s) ou leur infliger une peine quelconque va à l'encontre de leur droit naturel à la liberté, faire une loi pour protéger une langue, comme la loi 101, va à l'encontre du droit naturel des parents de choisir la langue dans laquelle seront éduqués leurs enfants, etc.).
La loi naturelle ne prévoit pas les traitements médicaux et autres médicaments, et condamne, par conséquent, la majorité de l'humanité à une mort précoce ; elle ne prévoit pas la pilule contraceptive avec les conséquences que vous imaginez sur les femmes.
La loi naturelle n'est (heureusement) pas toute la loi humaine.
Chaque jour davantage c'est la loi de la cité qui sauve les humains.
Encore faut-il que cette loi ne soit pas imposée par un dictateur et que la majorité des citoyens y adhère.
Mais « Antigone » était si habilement adaptée et si bien jouée, qu'on oubliait ces distinctions le temps de la très prenante représentation.
(Denise Pelletier en a fait une critique excellente critique ici).
* Devenu aujourd'hui monastère, la communauté ayant perdu ses vocations éducatives.
1 commentaire:
D' ailleurs Antigone d' Anouilh va dans ce sens de l' équilibre que vous soulignez, la petite Antigone est un peu capricieuse tandis que Créon qui ose se retrousser les manches pour gouverner le bateau ne manque pas de grandeur, la figure idéale du chef d' état entre pouvoir et humanité se trouve difficilement dans les tragédies...
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