Ces statues de porphyre des tétrarques (Dioclétien, Maximien, Galère, Constance Chlore) m'ont toujours fasciné.
(J'en ai déjà parlé plusieurs fois dans ce blogue, et particulièrement ici où je leur ai attribué un rôle éminent dans l'élaboration de la théologie trinitaire chrétienne)
Elle sont enchâssées dans un angle extérieur de la basilique Saint-Marc à Venise.
On sait qu'elles ont été prises à Constantinople lors du détournement de la quatrième croisade (1202-1204) par les Vénitiens et rapportées à Venise par ceux-ci au terme du sac de la ville de Constantin.
Mais où étaient-elles à Constantinople?
Le site (en anglais malheureusement) Byzantium 1200 fait une hypothèse fort vraisemblable.
Elles étaient suspendues à des colonnes de porphyre de l'entrée du Capitole de Constantinople.
Constantin les avait « empruntées » à Rome qu'il dépouillait ignominieusement pour orner la nouvelle capitale qu'il voulait donner à l'empire romain.
Pourquoi les avait-il ainsi « empruntées » à Rome?
C'est que, parmi ces tétrarques, il y avait son père Constance Chlore (surnommé ainsi, « Chlore », à cause de la pâleur particulière de son teint) et il voulait donner une place de choix à son père dans la ville qu'il fondait.
Il les avait placées à l'entrée du Capitole puisque celui-ci comportait un temple dédié au culte de l'empereur, divinisé par les Païens -qui constituaient encore la majorité des sujets de l'empire- et, malgré cela, surnommé « isapostolos » («égal aux apôtres») par les Chrétiens, qui lui étaient entièrement soumis (ils ont tendance à se soumettre à tous les dictateurs, le chef de leur église étant lui-même un dictateur jouissant au surplus de ce qu'ils appellent « l'infaillibilité »).
Voici les reconstitutions du Capitole de Constantinople, tel qu'il existait lors du principat de Constantin, et de son entrée où vous pourrez apercevoir les statues des tétrarques, divisées en deux groupes de deux, suspendues à des colonnes de porphyre comme elles.
Les statues se trouvent juste derrière l'obélisque de porphyre, en haut de l'escalier.
En les rapportant à Venise, les Vénitiens ont soustrait les statues aux destructions ottomanes (les soldats ottomans ont sauvagement détruit, au marteau et à la masse, tous les sarcophages de porphyre des empereurs romains et byzantins après la chute de Constantinople en 1453) et ils ont ramené en Occident ce que Constantin avait imprudemment exposé en Orient (ils n'ont malheureusement pas pu tout rapporter).
N'est-ce pas aussi ce qu'il avait fait, de manière aussi imprudente (pour le moins, disons irréfléchie, folle), en exposant l'Occident à une religion orientale comme le christianisme?
(J'en ai déjà parlé plusieurs fois dans ce blogue, et particulièrement ici où je leur ai attribué un rôle éminent dans l'élaboration de la théologie trinitaire chrétienne)
Elle sont enchâssées dans un angle extérieur de la basilique Saint-Marc à Venise.
On sait qu'elles ont été prises à Constantinople lors du détournement de la quatrième croisade (1202-1204) par les Vénitiens et rapportées à Venise par ceux-ci au terme du sac de la ville de Constantin.
Mais où étaient-elles à Constantinople?
Le site (en anglais malheureusement) Byzantium 1200 fait une hypothèse fort vraisemblable.
Elles étaient suspendues à des colonnes de porphyre de l'entrée du Capitole de Constantinople.
Constantin les avait « empruntées » à Rome qu'il dépouillait ignominieusement pour orner la nouvelle capitale qu'il voulait donner à l'empire romain.
Pourquoi les avait-il ainsi « empruntées » à Rome?
C'est que, parmi ces tétrarques, il y avait son père Constance Chlore (surnommé ainsi, « Chlore », à cause de la pâleur particulière de son teint) et il voulait donner une place de choix à son père dans la ville qu'il fondait.
Il les avait placées à l'entrée du Capitole puisque celui-ci comportait un temple dédié au culte de l'empereur, divinisé par les Païens -qui constituaient encore la majorité des sujets de l'empire- et, malgré cela, surnommé « isapostolos » («égal aux apôtres») par les Chrétiens, qui lui étaient entièrement soumis (ils ont tendance à se soumettre à tous les dictateurs, le chef de leur église étant lui-même un dictateur jouissant au surplus de ce qu'ils appellent « l'infaillibilité »).
Voici les reconstitutions du Capitole de Constantinople, tel qu'il existait lors du principat de Constantin, et de son entrée où vous pourrez apercevoir les statues des tétrarques, divisées en deux groupes de deux, suspendues à des colonnes de porphyre comme elles.
Les statues se trouvent juste derrière l'obélisque de porphyre, en haut de l'escalier.
En les rapportant à Venise, les Vénitiens ont soustrait les statues aux destructions ottomanes (les soldats ottomans ont sauvagement détruit, au marteau et à la masse, tous les sarcophages de porphyre des empereurs romains et byzantins après la chute de Constantinople en 1453) et ils ont ramené en Occident ce que Constantin avait imprudemment exposé en Orient (ils n'ont malheureusement pas pu tout rapporter).
N'est-ce pas aussi ce qu'il avait fait, de manière aussi imprudente (pour le moins, disons irréfléchie, folle), en exposant l'Occident à une religion orientale comme le christianisme?
2 commentaires:
En effet, Venise derrière son image de romantisme de carte postale est un véritable carrefour culturel, c' est assez frappant quand on visite le musée Correr.Les mythes fondateurs ont bien souvent été réécrits par ls théologiens comme le montre l' excellent Dumézil,ensuite , est ce que l' art sacré les dénature ou est ce qu' il les enrichit, c' est un autre débat..
Il est quand même intéressant de savoir où les théologiens puisent leurs idées farfelues.
Et de savoir qu'elles ne leur viennent aucunement du ciel.
Enregistrer un commentaire