Ce peintre russe (Dimitri Vrubel, page en russe au bout de ce lien) restaure la fresque qu'il avait peinte jadis (oui jadis, et non pas naguère, puisque cela se passait il y a plus de vingt ans) sur le Mur de Berlin avant la chute de celui-ci.
Cette fresque n'avait pas le style « graffiti » comme la plupart des autres, mais, disons, un style un peu « raphaélesque », si vous me permettez l'adjectif (qui existe néanmoins).
Le style est significatif si l'on pense que parmi les thèmes imposés (contre prébendes) à ce peintre reviennent très souvent les papes, les cardinaux et autres princes et nobles romains et italiens, équivalents exacts des secrétaires généraux (l'Ukrainien Brejnev et l'Allemand Honecker) et autres apparatchiks et « nomenklaturistes » communistes qui s'embrassent ici.
(Les membres de la nomenklatura comme les membres des clergés chrétiens vivent de ce que rapportent les sacrifices et le travail des fidèles et des militants, n'est-ce pas ? )
Mais il y a aussi le baiser qui est significatif: quelque chose d'équivalent existe (existait ?) chez les mafiosi, même si ce n'est pas nécessairement sur les lèvres que les baisers aboutiss(ai)ent.
Ceux qui avaient pris le pouvoir avec Lénine et Staline en Russie (et ceux qui l'exercent encore aujourd'hui) se révèlent ainsi, à mon avis, -candidement car ils voulaient par ces embrassades éperdues simplement justifier le titre de « tovaritch » qu'ils s'entredonnaient- comme membres d'une mafia politique dont les mœurs ressemblaient fort à celles des mafias italiennes.
Je pense au vers de Racine (que celui-ci attribue à Néron dans la pièce « Britannicus »)
J'embrasse mon rival mais c'est pour l'étouffer.
On pourrait ici paraphraser ce vers comme ceci (au choix, tous les vers s'appliquent):
J'embrasse mon ami mais c'est pour l'étouffer.
J'embrasse mon ami mais c'est pour le mater.
J'embrasse mon ami, c'est pour me protéger.
J'embrasse mon ami, c'est pour le poignarder.
J'embrasse mon ami mais c'est pour le mater.
J'embrasse mon ami, c'est pour me protéger.
J'embrasse mon ami, c'est pour le poignarder.
Peut-être ces vers s'appliquent-ils plus largement qu'à des groupes de malfaiteurs : peut-être s'appliquent-ils à tout groupe (partis politiques, associations, organisations, conseils d'administration, etc.) dont le but est de s'emparer du pouvoir ou de s'approprier les biens d'autrui sous des prétextes altruistes.
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