Cet arbre de Noël s'est naguère dressé Place Kléber à Strasbourg. C'est son emplacement habituel dans le temps de Noël.
Il est là parce que le premier Noël que nous avons passé en France, nous l'avons passé non pas à Aix-en-Provence où nous avions choisi d'étudier et où nous habitions parce qu'il n'y avait pas de neige, mais à Strasbourg où nous avions des amis, les Tremblay surtout, qui y étudiaient en communications et en histoire de l'art depuis un an déjà.
Comme si, invinciblement, pour nous Québécois, Noël était lié à la neige.
En effet, il en était tombé un ou deux centimètres lors de notre arrivée à la gare vers le 22 décembre (après 12 heures de train) et toute la ville était paralysée (ce qui fait toujours rire les Québécois dont les voitures ont des pneus d'hiver et dont les villes sont dotées d'équipements appropriés pour parer à des averses d'un ou deux mètres de neige).
Nos amis n'étaient pas à la gare pour nous recevoir (ils étaient retardés par la neige avons-nous appris un peu plus tard).
Nous avons donc décidé de prendre un taxi pour nous rendre à leur appartement: ils n'y étaient pas (nous avons su pourquoi après). Nous les avions sans doute croisés sans le savoir.
Nous avons donc dû prendre sur nous (non sans avoir paniqué un peu) de les attendre dans une pièce non chauffée où l'on mettait les poubelles, que nous avait indiquée la concierge ou une voisine.
Nos amis (toujours retardés par la neige) sont arrivés une demi-heure plus tard à notre grand soulagement.
Nous avons donc vécu un étonnant «White Christmas» en France, alors que nous cherchions à les fuir en allant étudier en Provence.
Je cherche encore un air de Noël chanté par Michel Berger (je crois) que nous avons maintes fois entendu lors de ce Noël-là.
Voici en attendant que je le retrouve une autre chanson de Michel Berger, «Le Paradis blanc», qui est peut-être approprié à la saison où nous sommes que j'ai plutôt tendance pour ma part à appeler l'«Enfer blanc», ce que ne comprennent pas ceux qui n'y vivent pas.
Et voici les paroles de la chanson:
Il y a tant de vagues et de fumée
Qu'on n'arrive plus à distinguer
Le blanc du noir
Et l'énergie du désespoir
Le téléphone pourra sonner
Il n'y aura plus d'abonné
Et plus d'idée
Que le silence pour respirer
Recommencer là où le monde a commencé
Je m'en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d'enfant
Je m'en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d'argent
Comme, comme, comme avant
Y a tant de vagues, et tant d'idées
Qu'on arrive plus à décider
Le faux du vrai
Et qui aimer ou condamner
Le jour où j'aurai tout donné
Que mes claviers seront usés
D'avoir osé
Toujours vouloir tout essayer
Et recommencer là où le monde a commencé
Je m'en irai dormir dans le paradis blanc
Où les manchots s'amusent dès le soleil levant
Et jouent en nous montrant
Ce que c'est d'être vivant
Je m'en irai dormir dans le paradis blanc
Où l'air reste si pur
Qu'on se baigne dedans
A jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d'enfant
Comme, comme, comme avant
Parler aux poissons
Et jouer avec le vent
Comme dans mes rêves d'enfant
Comme avant
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