jeudi 11 décembre 2008

Différence

Quand Ovide Plouffe, le personnage de «La Famille Plouffe» inspiré du roman «Les Plouffe» de Roger Lemelin (joué par Gabriel Arcand ci-dessus dans le film que Gilles Carle a tiré du roman), s'écrie

«Y’a pas de place, nulle part, pour les Ovide Plouffe du monde entier!»

je me demande s'il parle de sa différence à l'égard de ses frères (Napoléon et Guillaume, qui s'intéressent exclusivement au sport) ou de ce qu'il pourrait considérer comme sa supériorité (il s'intéresse à la musique -particulièrement à l'opéra-, à la littérature, etc.).
Quoi qu'il en soit, qu'il parle de l'une ou de l'autre, il parle en tous cas d'un sentiment qu'ont partagé (partagent encore?) beaucoup de jeunes Québécois de ma génération, surtout s'ils vivent à la campagne ou dans des petites villes.
Il s'agit des Québécois issus de la classe ouvrière que leurs parents ont fait instruire à une époque (celle de Duplessis) où seule une minorité de Québécois poursuivaient leur scolarité jusqu'à l'Université.
Un sentiment de rejet par la majorité. Et même plus qu'un rejet parfois.
Comme écrivait Stendhal:

«J'ai assez vécu pour voir que la différence engendre la haine»

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