Paul Veyne écrit à peu près (je le résume grossièrement) que les possesseurs du pouvoir dans ce qu'on pourrait appeler toutes les Italies sont élevés à ce pouvoir (ou déchus de celui-ci) de la même façon, quelle que soit l'époque et quel que soit le type de pouvoir.
Ces Italies sont l'Italie antique que constitue l'empire de Rome, l'Italie médiévale et moderne que constitue l'Italie pontificale, l'Italie républicaine de maintenant et, enfin, l'Italie souterraine constituée par la Mafia.
Pour faire bref, disons que les titulaires du pouvoir sont élus comme le « capo di tutti capi », le chef de tous les chefs, de la Mafia.
L'empereur romain, -le César-, était élu primordialement par les officiers de la Garde prétorienne -les soldats chargés (ou se chargeant) de la protection rapprochée ou du meurtre des Césars- et son élection validée par les sénateurs. Ce n'est qu'ensuite que le peuple romain l'acclamait.
Le pape est toujours élu par les « capi », les chefs que sont les cardinaux et il est leur « capo », leur chef à eux (et c'est lui qui nommera les chefs (cardinaux) qui remplaceront les chefs (cardinaux) qui l'ont élu, lesquels éliront son successeur, peut-être, dans certains cas, après l'avoir assassiné, comme les prétoriens le faisaient pour les Césars). Après, sur la Place St-Pierre, le peuple des fidèles l'acclame.
La scène devait être semblable sur le Forum romain à la proclamation du nouveau César.
Quant à l'Italie républicaine, non seulement ce sont les députés qui élisent le président de la république mais ce sont aussi les députés, selon la géométrie variable des alliances des partis politiques auxquels ils appartiennent, qui choisissent le premier ministre, celui qui exerce effectivement le pouvoir, le chef, et le renverse, selon l'intérêt de leur parti ou selon leur propre intérêt.
Quant à la Mafia (ou quel que soit le nom qu'on lui donne, Cosa nostra, etc.), c'est dans son sein que le schéma, malgré le secret qui entoure son déroulement (secret qui ressemble à celui du Conclave où les cardinaux choisissent le pape), se réalise de la manière la plus transparente : les chefs élisent leur chef et le liquident s'il ne fait plus l'affaire.
Et dans toutes les Italies, le « capo » et les « capi » se partagent les bénéfices, à l'exclusion du simple citoyen, du simple fidèle, du simple mafioso, qui, tous, se contentent des miettes ou d'un salut qui n'a rien de matériel et rien de vérifiable.
Je crois que l'on pourrait trouver ce schéma d'élévation au pouvoir dans beaucoup de sectes et, je crois, dans la vie interne des partis politiques de tout l'Occident (suis-je trop restrictif ? L'Orient -les partis communistes notamment qui ont toujours été surtout orientaux- se soumet sans doute aussi au schéma, et peut-être pas à son insu).
Peut-être est-ce le schéma mafieux de l'élévation à tout pouvoir (excepté dans les structures où la prise du pouvoir est héréditaire, ce qu'il n'était pas dans l'Empire romain et ce qu'il n'est plus nulle part).
Même dans les petits pouvoirs où, peut-être, vous et moi jouons ou avons joué notre petit rôle de petit « capo » ou de petits « capi ».
Ces Italies sont l'Italie antique que constitue l'empire de Rome, l'Italie médiévale et moderne que constitue l'Italie pontificale, l'Italie républicaine de maintenant et, enfin, l'Italie souterraine constituée par la Mafia.
Pour faire bref, disons que les titulaires du pouvoir sont élus comme le « capo di tutti capi », le chef de tous les chefs, de la Mafia.
L'empereur romain, -le César-, était élu primordialement par les officiers de la Garde prétorienne -les soldats chargés (ou se chargeant) de la protection rapprochée ou du meurtre des Césars- et son élection validée par les sénateurs. Ce n'est qu'ensuite que le peuple romain l'acclamait.
Le pape est toujours élu par les « capi », les chefs que sont les cardinaux et il est leur « capo », leur chef à eux (et c'est lui qui nommera les chefs (cardinaux) qui remplaceront les chefs (cardinaux) qui l'ont élu, lesquels éliront son successeur, peut-être, dans certains cas, après l'avoir assassiné, comme les prétoriens le faisaient pour les Césars). Après, sur la Place St-Pierre, le peuple des fidèles l'acclame.
La scène devait être semblable sur le Forum romain à la proclamation du nouveau César.
Quant à l'Italie républicaine, non seulement ce sont les députés qui élisent le président de la république mais ce sont aussi les députés, selon la géométrie variable des alliances des partis politiques auxquels ils appartiennent, qui choisissent le premier ministre, celui qui exerce effectivement le pouvoir, le chef, et le renverse, selon l'intérêt de leur parti ou selon leur propre intérêt.
Quant à la Mafia (ou quel que soit le nom qu'on lui donne, Cosa nostra, etc.), c'est dans son sein que le schéma, malgré le secret qui entoure son déroulement (secret qui ressemble à celui du Conclave où les cardinaux choisissent le pape), se réalise de la manière la plus transparente : les chefs élisent leur chef et le liquident s'il ne fait plus l'affaire.
Et dans toutes les Italies, le « capo » et les « capi » se partagent les bénéfices, à l'exclusion du simple citoyen, du simple fidèle, du simple mafioso, qui, tous, se contentent des miettes ou d'un salut qui n'a rien de matériel et rien de vérifiable.
Je crois que l'on pourrait trouver ce schéma d'élévation au pouvoir dans beaucoup de sectes et, je crois, dans la vie interne des partis politiques de tout l'Occident (suis-je trop restrictif ? L'Orient -les partis communistes notamment qui ont toujours été surtout orientaux- se soumet sans doute aussi au schéma, et peut-être pas à son insu).
Peut-être est-ce le schéma mafieux de l'élévation à tout pouvoir (excepté dans les structures où la prise du pouvoir est héréditaire, ce qu'il n'était pas dans l'Empire romain et ce qu'il n'est plus nulle part).
Même dans les petits pouvoirs où, peut-être, vous et moi jouons ou avons joué notre petit rôle de petit « capo » ou de petits « capi ».
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