Me voici à 3 ans sur une photo « colorisée » : elle a été prise en noir et blanc (seule possibilité à l'époque dans nos campagnes car à Hollywood ou à Cinecittà ...) et ensuite les couleurs ont été ajoutées par le photographe.
J'étais un blond véritable (y a-t-il des histoires de blonds comme il y a des histoires de blondes ?), le chandail boutonné était véritablement bleu, l'herbe était plus verte. On se dirait en Russie avant la révolution de 1917 avec tous ces bouleaux derrière moi. Une pièce de Tchekhov ?
C'était à la « Villa de la Jeunesse », selon ce que je me souviens, à Portage-des-Roches.
À l'époque ce domaine (car c'était un domaine) appartenait à plusieurs personnes dont mon grand-oncle, Ludger Maltais. Il était influent, m'a-t-on dit, dans la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique) et devait mourir quelques brèves années plus tard de la tuberculose. Nous étions presque encore au 19e siècle tant il y avait de gens qui mouraient toujours de cette maladie qu'on n'appelait plus la phtisie.
Chaque année il y avait des retraites de religieux et de religieuses, des réunions et congrès régionaux et provinciaux de toutes sortes d'associations catholiques à cet endroit.
Mon grand-oncle y engageait mon père comme « intendant » à temps partiel. Nous habitions dans un petit chalet quand il y avait réunions et dans la grande villa d'au moins 100 chambres quand il n'y en avait pas. J'y étais le seul enfant. J'y étais comme un prince. Il y avait une chapelle, un piano à queue, un grand foyer, une plage, des grands espaces gazonnés, une machine à repasser où je me suis gravement brûlé l'index et le majeur de la main droite (j'y ai toujours d'importantes cicatrices).
On était comme en Russie avant 1917 et j'étais le fils (à temps partiel) du tsar.
À l'époque ce domaine (car c'était un domaine) appartenait à plusieurs personnes dont mon grand-oncle, Ludger Maltais. Il était influent, m'a-t-on dit, dans la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique) et devait mourir quelques brèves années plus tard de la tuberculose. Nous étions presque encore au 19e siècle tant il y avait de gens qui mouraient toujours de cette maladie qu'on n'appelait plus la phtisie.
Chaque année il y avait des retraites de religieux et de religieuses, des réunions et congrès régionaux et provinciaux de toutes sortes d'associations catholiques à cet endroit.
Mon grand-oncle y engageait mon père comme « intendant » à temps partiel. Nous habitions dans un petit chalet quand il y avait réunions et dans la grande villa d'au moins 100 chambres quand il n'y en avait pas. J'y étais le seul enfant. J'y étais comme un prince. Il y avait une chapelle, un piano à queue, un grand foyer, une plage, des grands espaces gazonnés, une machine à repasser où je me suis gravement brûlé l'index et le majeur de la main droite (j'y ai toujours d'importantes cicatrices).
On était comme en Russie avant 1917 et j'étais le fils (à temps partiel) du tsar.
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