Je me suis longtemps servi de cette aria (l'adresse est soulignée ci-dessous) de l'Orfeo de Monteverdi pour illustrer l'utilisation de la voix dans une perspective sémiotique. L'Orfeo est un des premiers opéras. Les compositeurs musicaux de la fin du 16e siècle et du début du 17e s'imaginaient ressusciter la tragédie grecque antique en faisant ainsi du théâtre en musique. En réalité ils inventaient quelque chose d'absolument nouveau qui s'appellera dans la suite des temps et jusqu'à nos jours l'«opéra».
Par cet air (son titre est Possente Spirto), Orphée tente de convaincre Charon de lui faire traverser le fleuve Achéron malgré le fait qu'il soit toujours vivant, afin d'aller rejoindre Eurydice dans le séjour des morts (les Champs-Élysées) pour la ramener chez les vivants, la ressusciter. Il emploie donc tous les moyens de séduction qui sont à sa disposition pour réussir. Ne vous lassez pas trop tôt de l'air (interprété par Nigel Rogers), attendez d'y entendre ce que j'appelle «la danse dans la voix»:
(lien pour YouTube ici: Possente Spirto)
En haut à droite, tableau de Patenier représentant Charon traversant le fleuve sur sa barque vermoulue (entre 1515 et 1524).
À la fin du 18e siècle Gluck a imaginé la réaction d'Orphée à la mort d'Eurydice dans cette aria intitulé «Che faro senza Euridice?» (Que ferai-je sans Eurydice?) que vous pouvez entendre à cette adresse (ne vous étonnez pas, la voix d'Orphée est celle d'un castrat ou, en tous cas, d'une haute-contre (ici Jochen Kowalski), très souvent cette aria est interprétée par une femme):
Voici cette même aria chantée en français par Maria Callas. Gluck a en effet fait représenter une traduction en français de son opéra à Paris en 1774. L'air s'intitule «J'ai perdu mon Eurydice»:
Et puisque ces airs parlent tous d'un amour qu'on a perdu -pour lequel on a un immense chagrin- soyons un peu cynique, mais charitable aussi, en nous remémorant cette si belle chanson de Léo Ferré qui nous dit -avec tant de tristesse- comment ce chagrin sera consolé et comment notre amour mourra (si toutefois, comme Orphée, nous ne mourons pas nous-même de ce chagrin),
À la fin du 18e siècle Gluck a imaginé la réaction d'Orphée à la mort d'Eurydice dans cette aria intitulé «Che faro senza Euridice?» (Que ferai-je sans Eurydice?) que vous pouvez entendre à cette adresse (ne vous étonnez pas, la voix d'Orphée est celle d'un castrat ou, en tous cas, d'une haute-contre (ici Jochen Kowalski), très souvent cette aria est interprétée par une femme):
Voici cette même aria chantée en français par Maria Callas. Gluck a en effet fait représenter une traduction en français de son opéra à Paris en 1774. L'air s'intitule «J'ai perdu mon Eurydice»:
Et puisque ces airs parlent tous d'un amour qu'on a perdu -pour lequel on a un immense chagrin- soyons un peu cynique, mais charitable aussi, en nous remémorant cette si belle chanson de Léo Ferré qui nous dit -avec tant de tristesse- comment ce chagrin sera consolé et comment notre amour mourra (si toutefois, comme Orphée, nous ne mourons pas nous-même de ce chagrin),
Avec le temps (cliquer pour entendre et voir)
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