mercredi 21 mai 2008

Talibans chrétiens

J'éprouve une haine irrépressible (que je réprouve -sans enthousiasme et pour jouer la comédie de la douceur- mais on n'est pas maître de ce qu'on aime et de ce qu'on hait) pour John Knox (regardez ce visage à droite, c'est le diable incarné, mais y a-t-il d'autres diables que les humains?), prétendu réformateur écossais de l'Église chrétienne au 16e siècle (oui, j'éprouve de la haine pour quelqu'un qui vivait au 16e siècle, et vous ne savez pas tout).
Ce fanatique taliban chrétien -qui a dévasté indiciblement l'Église Saint-Gilles (lien en anglais, image à gauche) d'Édimbourg (elle est devenue plus tard, sous les Anglicans, cathédrale) pour prétendument en chasser les manifestations d'idolâtrie, c'est-à-dire les images et les fruits de l'art humain- est un proche auteur de la mort de la reine Marie Stuart et le père (avec Jean Calvin) des Puritains (j'aimerais beaucoup ne pas suivre les règles de la typographie et ne pas mettre de majuscule à ce nom).

Ces Puritains sont ceux qui, après leur victoire et celle de leurs congénères, sur Charles I Stuart (auquel ils ont fait trancher la tête comme à sa grand-mère) en Angleterre, ont interdit tout spectacle et tout théâtre dans le pays -sous prétexte que la seule activité que les humains devaient avoir sur Terre était d'honorer Dieu (quel ennui!).
Ennemis de tous les arts (comme vous le voyez, ils sont l'équivalent des fanatiques musulmans qui ont détruit les Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan), ils avaient tenté de faire interdire l'édification de la cathédrale Saint-Paul (magnifique coupole en bas) à Londres avant de s'exiler en Amérique pour y perpétrer seuls les crimes que leur inspirait leur foi stupide et meurtrière et, notamment, procéder à l'exécution sur le bûcher de celles qu'ils appelaient les sorcières de Salem et dont le tort principal était sans doute d'être des femmes (tous les fanatiques religieux sont ennemis des femmes aussi bien que des arts et que des sciences).
Je ne parle pas des génocides amérindiens auxquels ils ont pris une part active et enthousiaste.
J'ai beaucoup regretté que la tombe de John Knox ne soit pas visible à Édimbourg. Selon le titre du roman de Boris Vian, j'aurais craché sur sa tombe.
Voire posé un geste encore plus satisfaisant.

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