C'est le pont de Trois-Rivières, le pont Laviolette.
Le pont arachnéen, écrit l'amie qui l'a photographié.
Il traverse le Grand Fleuve bleu, «large comme un bras de mer» comme l'a écrit Rimbaud à propos sans doute d'un autre fleuve dans son poème en prose intitulé «Les Ponts».
Que voici (le pont et le poème sont le prétexte l'un de l'autre pour apparaître ici):
Les Ponts
Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives chargées de dômes, s'abaissent et s'amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. - Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.
1 commentaire:
Tellement beau, ce texte ! Le pont Laviolette s'en trouve magnifié. Merci, Jacques.
-A. Rainville
Enregistrer un commentaire