C'est la Victoire de Samothrace au Louvre.
Je ne crois pas qu'on la trouverait aussi belle si elle était complète, si elle n'était pas «infirme» en quelque sorte.
Car ainsi elle est faite autant de l'imagination de chacun que des blocs de marbre que chacun a devant les yeux.
Elle est composée d'autant d'imagination que de marbre.
Ainsi, elle est une justification de l'imperfection, selon moi.
Les Anciens croyaient que Zeus envoyait une telle victoire ailée à chaque vainqueur.
Dans ses mains elles apparaissaient petites mais Zeus était si grand que chacune d'entre elle devait être aussi grande que celle-ci.
Ce sont de ces femmes que les Chrétiens ont tirés leur représentation des anges, pourtant tous masculins si on s'en fie à leur prénom (Michel, Raphaël, Gabriel, noms des plus connus).
Il s'agit évidemment de «sexocentrisme»: les anges n'ayant pas besoin de se reproduire n'ont évidemment pas de sexe, mais les humains ne peuvent pas imaginer des êtres sans sexe puisqu'ils en ont un.
Ils en donnent même un à leur Dieu, suprême sacrilège, à mon avis.
Ils ne songent pas qu'un Dieu sexué sans déesse de l'autre sexe pour satisfaire ses désirs en serait réduit à se masturber.
C'est en cela aussi que réside le sacrilège.
Et ils sont sexistes en plus d'être «sexocentristes» car ils donnent un sexe masculin aux êtres divins ou angéliques ou saints qu'ils imaginent.
La Victoire de Samothrace était une femme, quant à elle, de même que les autres victoires que le grand Dieu des Grecs envoyait aux vainqueurs.
Je ne sais pas si, imaginant cela, les Grecs étaient moins sexistes que les autres humains.
Peut-être pensaient-ils, comme les autres, que la récompense du vainqueur est une femme.
jeudi 3 mai 2012
Elle est composée d'autant d'imagination que de marbre
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