C'est le clocher de l'ancien couvent des Augustins, rue Espariat à Aix-en-Provence.
Il a été édifié au 15e siècle avec une ferronnerie du 17e au sommet, qui supporte la cloche que vous voyez.
Il se dresse au débouché de la rue des Tanneurs où nous habitions la première année de notre séjour et je le regardais avec intérêt parce que je savais que Martin Luther avait fait escale dans le couvent appartenant à sa communauté (les « Augustins ») au retour de son séjour à Rome vers 1510-1511.
Non que j'aime particulièrement Martin Luther : les partisans de la prédestination et du salut par la grâce sans aucun rôle pour ce qu'on appelle « les œuvres » me répugnent.
Mais c'est le premier qui a réussi à diviser enfin l'Église romaine et à fonder une église rivale viable.
Il prétendait le faire pour des raisons théologiques et, peut-être, le croyait-il lui-même ; mais il le faisait en réalité pour des raisons nationales, comme le feront tous les autres « réformateurs » à sa suite.
Ni lui, ni ses adversaires romains, ni ceux qui vont s'engouffrer dans la Réforme à sa suite n'étaient vraiment sincères même s'ils le croyaient (le croyaient-ils vraiment : l'obésité monstrueuse de Luther à la fin de sa vie me semble la marque d'une mauvaise conscience noyée dans la chair, dans la chère et dans la bière, comme l'obésité de la plupart des hommes d'église).
Tous ces Iznogoud voulaient être califes à la place du calife romain.
On dit que, comme une majorité de ceux qui ont séjourné un peu à Rome, il était rentré incroyant alors qu'il était parti croyant d'Allemagne.
Peut-être était-il toujours croyant mais ulcéré de ce qu'il avait vu dans la Rome des Borgia, des della Rovere, des Médicis, des Farnèse et tutti quanti.
Ce que Luther a fait en réalité, outre d'avoir commencé la destruction de l'Église romaine universelle, c'est d'avoir inventé la langue allemande par sa traduction de la Bible, et c'est cela qui est important.
Pas de mettre au point une doctrine religieuse : cela ne fait que causer des massacres.
Peut-être certaines de ses idées sur les Juifs ont-elles influencé Hitler et les nazis, mais pas davantage sans doute que ce qu'ont répété toutes les églises chrétiennes jusqu'aux années 1960.
En regardant ce clocher (le couvent est à peu près disparu et ce qu'il en reste est occupé par un hôtel, voire par un restaurant), je me demandais si ce n'était pas ici, près de l'appartement où je dormais chaque soir, qu'avaient commencé à germer dans sa tête quelques-unes de ses idées de rébellion et d'indépendance de sa patrie à l'égard de l'église -qui perpétuait l'empire romain plutôt qu'elle ne prêchait la parole de Jésus-Christ.
Voici ce clocher encore avec, je crois, la rue Espariat à ses pieds :
Il a été édifié au 15e siècle avec une ferronnerie du 17e au sommet, qui supporte la cloche que vous voyez.
Il se dresse au débouché de la rue des Tanneurs où nous habitions la première année de notre séjour et je le regardais avec intérêt parce que je savais que Martin Luther avait fait escale dans le couvent appartenant à sa communauté (les « Augustins ») au retour de son séjour à Rome vers 1510-1511.
Non que j'aime particulièrement Martin Luther : les partisans de la prédestination et du salut par la grâce sans aucun rôle pour ce qu'on appelle « les œuvres » me répugnent.
Mais c'est le premier qui a réussi à diviser enfin l'Église romaine et à fonder une église rivale viable.
Il prétendait le faire pour des raisons théologiques et, peut-être, le croyait-il lui-même ; mais il le faisait en réalité pour des raisons nationales, comme le feront tous les autres « réformateurs » à sa suite.
Ni lui, ni ses adversaires romains, ni ceux qui vont s'engouffrer dans la Réforme à sa suite n'étaient vraiment sincères même s'ils le croyaient (le croyaient-ils vraiment : l'obésité monstrueuse de Luther à la fin de sa vie me semble la marque d'une mauvaise conscience noyée dans la chair, dans la chère et dans la bière, comme l'obésité de la plupart des hommes d'église).
Tous ces Iznogoud voulaient être califes à la place du calife romain.
On dit que, comme une majorité de ceux qui ont séjourné un peu à Rome, il était rentré incroyant alors qu'il était parti croyant d'Allemagne.
Peut-être était-il toujours croyant mais ulcéré de ce qu'il avait vu dans la Rome des Borgia, des della Rovere, des Médicis, des Farnèse et tutti quanti.
Ce que Luther a fait en réalité, outre d'avoir commencé la destruction de l'Église romaine universelle, c'est d'avoir inventé la langue allemande par sa traduction de la Bible, et c'est cela qui est important.
Pas de mettre au point une doctrine religieuse : cela ne fait que causer des massacres.
Peut-être certaines de ses idées sur les Juifs ont-elles influencé Hitler et les nazis, mais pas davantage sans doute que ce qu'ont répété toutes les églises chrétiennes jusqu'aux années 1960.
En regardant ce clocher (le couvent est à peu près disparu et ce qu'il en reste est occupé par un hôtel, voire par un restaurant), je me demandais si ce n'était pas ici, près de l'appartement où je dormais chaque soir, qu'avaient commencé à germer dans sa tête quelques-unes de ses idées de rébellion et d'indépendance de sa patrie à l'égard de l'église -qui perpétuait l'empire romain plutôt qu'elle ne prêchait la parole de Jésus-Christ.
Voici ce clocher encore avec, je crois, la rue Espariat à ses pieds :
2 commentaires:
Une dentelle de fer. Pour les araignées humaines...
Andrée R.
Pour et par les araignées humaines. Si les humains se contentaient de faire des belles choses comme celles-ci plutôt que de penser à imposer leur Dieu ou des règles stupides qu'ils disent venir de lui mais qu'ils lui mettent eux-mêmes dans la bouche.
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