Le point de départ dont il est question n'est pas géographique: il est musical et, disons, poétique puisqu'il s'agit d'une chanson.
Mon premier contact avec l'Espagne s'est accompli au moyen de cette chanson qu'aimait mon père -Stéphane- qui n'aimait pas son prénom.
Il faut dire qu'un cousin curé, membre d'une branche de notre famille émigrée aux États-Unis vers 1900 pour travailler dans les filatures, trouvait que ce prénom sonnait «anglais» et qu'il appelait mon père «Étienne» sous prétexte qu'«Étienne» était la forme française de «Stéphane».
Il fallait être un curé pour être aussi stupide et ignorer que le prénom d'«Étienne» en grec était «Stephanos» et que «Stéphane» était de ce fait plus chrétien -disons moins barbare- qu'«Étienne», produit de la prononciation par des lèvres effectivement barbares (franques) ou ignorantes (gauloises) du prénom classique de mon père.
L'ignorance de ce curé a humilié mon père pour la vie mais que faisait d'autre un curé, en ces temps d'obscurantisme (qui durent encore parfois), qu'humilier les pauvres gens?
Mais revenons à notre sujet pour le moment (je reviendrai un jour sur la manière dont les peuples de «langues barbares» (comme diraient les Grecs et les Romains) traitent les mots et les monuments ou bâtiments d'origine classique).
La chanson (et la chanteuse -on disait «diseuse» quand j'étais jeune, les véritables chanteuses étaient les cantatrices d'opéra) qu'aimait mon père était «Sombréros et mantilles» interprétée par Rina Ketty.
La chanteuse était d'origine italienne mais la chanson était pour moi toute l'Espagne.
J'ai constaté que la chanson n'était pas l'Espagne, et que celle-ci n'était pas (ou plus, hélas!) le «pays de la guitare» mais je tiens à mes impressions d'enfant.
Voici donc la vidéo de la chanson et, sous la vidéo, les paroles de la chanson (qui comportent une strophe de plus, vous verrez, que la chanson).
Sombréros et Mantilles
Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune
Je revois, dans un boléro,
Sous les charmilles,
Des "Carmen" et des "Figaro"
Dont les yeux brillent,
Je sens revivre dans mon cœur
En dépit des montagnes,
Un souvenir charmeur,
Ardent comme une fleur d'Espagne.
J'ai vu toute l'Andalousie
Berceau de poésie
Et d'amour.
J'ai vu à Séville, à Grenade,
Donner la sérénade
Sous les tours.
J'ai quitté le pays de la guitare,
Mais son doux souvenir, en mon âme s'égare ;
Dans un songe, souvent, tandis que mon cœur bat,
Il me semble entendre tout bas,
Une chanson qui vient de là-bas.
Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune
Je revois, dans un boléro,
Sous les charmilles,
Des "Carmen" et des "Figaro"
Dont les yeux brillent,
Je sens revivre dans mon cœur
En dépit des montagnes,
Un souvenir charmeur,
Ardent comme une fleur d'Espagne.
La nuit se meurt avec mon rêve ;
La vision trop brève
Déjà fuit.
Ô jour, verse dans ton aurore
Le refrain que j'adore
Et chéri.
Malgré tout le chemin qui me sépare
Du pays andalou et des tendres guitares,
Je veux vibrer encore au rythme flamenco
Qui m'évoque, dans son écho,
L'amour, sous un ciel toujours plus beau.
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