Il y a un très beau «petit poème en prose» de Charles Baudelaire que je voudrais vous faire connaître maintenant que j'en ai le loisir:
- Qui aimes-tu le mieux, homme enigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Ce que l'étranger aime c'est la forme indécise et toujours changeante des nuages, qui permet l'exercice libre de l'imagination.
Ce poème est la métaphore de la création.
mercredi 17 septembre 2008
Les Nuages
heure 09:18:00
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