mercredi 13 avril 2011

L'Etna

C'est l'Etna, vu de Taormina dans la première photo, et de près (relativement) dans la deuxième.
Je n'aime pas les volcans, ils sont pour moi l'image de la Nature et de son aveugle indifférence à l'égard des humains et de tous les vivants.
Elle explose, ils explosent, ou la terre tremble, ou la mer se fâche, et qu'importe qui meurt!
Je n'ai visité le volcan que par un devoir que je me suis imposé et en me disant que c'était la seule fois que j'aurais l'occasion de l'escalader durant ma vie.
Un devoir? Celui de suivre les pas de l'empereur Hadrien qui, curieux de tout, l'a escaladé lui aussi.
Et pour essayer d'imaginer les lieux où Empédocle s'est suicidé afin de devenir un dieu (peut-être est-ce la raison fondamentale pour laquelle Hadrien a escaladé l'Etna).
Imaginer, car il ne reste sans doute rien du volcan dont Empédocle ou Hadrien ont tour à tour foulé le sol.
Avec les escarbilles et les poussières de charbon qui vous arrivent dans les yeux à cause des vents infernaux, on ne peut voir grand-chose, et on est trop occupé à fermer les yeux pour ne pas en recevoir pour pouvoir imaginer (surtout quand on a des lentilles de contact comme j'en avais à l'époque).
Il faut se garder aussi de marcher sur le sol, parfois très chaud, brûlant, de peur que vos semelles fondent (un expérience qu'a vécue quelqu'un que je connais).
Et il fait froid à ces hauteurs, même en
Sicile, ce qui est un comble.
Bref, une expérience pas très instructive (excepté pour les vulcanologues peut-être) et sans nostalgie.
Voici le froid poème (un peu raciste) que José-Maria de Heredia a consacré à toute la Sicile, -et à l'Etna mais incidemment-, pour constater qu'il ne reste rien ni de la Sicile, ni de l'Etna dont on parle dans les textes grecs antiques:

Médaille antique

L'Etna mûrit toujours la pourpre et l'or du vin
Dont l'Érigone antique enivra Théocrite ;
Mais celles dont la grâce en ses vers fut écrite,
Le poète aujourd'hui les chercherait en vain.

Perdant la pureté de son profil divin,
Tour à tour Aréthuse esclave et favorite
A mêlé dans sa veine où le sang grec s'irrite
La fureur sarrasine à l'orgueil angevin.

Le temps passe. Tout meurt. Le marbre même s'use.
Agrigente n'est plus qu'une ombre, et Syracuse
Dort sous le bleu linceul de son ciel indulgent;

Et seul le dur métal que l'amour fit docile
Garde encore en sa fleur, aux médailles d'argent,
L'immortelle beauté des vierges de Sicile.

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