vendredi 6 mars 2009

Rome éternelle devenue «proie au temps qui tout consomme»


En haut le palais des Césars tel qu'il était au moment où il était le centre du monde, d'Auguste à Dioclétien (de 31 avant Jésus-Christ à 305 après).
Devant il y a le «Circus maximus» où avaient lieu les courses de chars. À droite en haut le Colisée.
Ce palais a donné son nom à tous les «palais» du monde dans toutes les langues latines et même dans des langues germaniques («palace» en anglais par exemple, «palast» en allemand) parce que cette «domus Cæsaris» (maison de César) était construite sur le mont Palatin.
En bas ce qu'il reste aujourd'hui de ce palais, dépouillé de tous ses marbres et de tous ses ors avec, devant, l'herbe qu'est devenu le «
Circus maximus».
On les retrouve ces ors et ces marbres un peu partout dans Rome, décorant églises et palais de chacun des dignitaires ecclésiastiques qui ont un jour ou l'autre vécu à Rome depuis 2 000 ans (disons 1 500 ans).
Encore une fois l'histoire du geai qui se pare des plumes du paon*.
Car les Barbares -respectueux de la majesté et de la beauté de la Ville- n'y ont à peu près rien détruit.
L'ennemi était intérieur.
Devant ce spectacle -et devant beaucoup d'autres- en visitant
Rome on est obligé de se remémorer le 3e sonnet des Antiquités de Rome (1558) de Joachim du Bellay, lequel faisait le même constat que nous dès le 16e siècle:

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n'aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine: et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,

Reste de Rome. Ô mondaine inconstance!
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.


* C'est le cas du christianisme lui-même qui s'est paré de la pensée et du mythe grecs et de la structure politique et de l'apparat romains.
Toutes les lignes sont parallèles.

1 commentaire:

orfeenix a dit…

Comme un visage, elle a au moins l' avantage de la beauté de jadis à travers les ruines et non de s' être fait denaturer comme Lutèce!

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