mardi 24 mars 2009

«L'Araignée» de Louise Bourgeois

Sur le site de «L'Actualité» (), parmi les 15 coups de cœur dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa de son nouveau directeur, Marc Mayer, cette magnifique (et géante) araignée, photographiée ci-dessous. C'est une œuvre de Louise Bourgeois et elle s'intitule «Maman».
À l'arrière de celle-ci (je veux dire l'araignée, n'est-ce pas?), le
Musée.

Cliquez l'image pour mieux voir et pour mieux lire.

Et pour ceux et celles que cette œuvre d'art effaroucherait, je rappellerais ces premiers vers du 3e chant de l'Art poétique de Nicolas Boileau (j'adore les vers de ce texte et de Boileau en général):
Il n'est point de serpent, ni de monstre odieux,
Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux ;
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Ainsi, pour nous charmer, la Tragédie en pleurs
D'Œdipe tout sanglant fit parler les douleurs,
D'Oreste parricide exprima les alarmes,
Et, pour nous divertir, nous arracha des larmes.

11 commentaires:

orfeenix a dit…

Sapristi quelle horreur, la petite écrivaine a sans doute plus d une corde à son arc et plus d' un fil à la patte mais je préfère le stabile!

Jack a dit…

Il n'est point de serpent ni de monstre odieux/Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux.
Nicolas Boileau

menfin a dit…

Maman! j'ai peur

Jack a dit…

On dit que certaines mamans humaines sont plus laides encore malgré leur apparence.

Alexis Andrianis a dit…

Je préfère une gigantesque araignée de bronze de 9,25 m, qu’une petite araignée noire, poilue de 3 cm. À chacun ses phobies...

Jack a dit…

Il y a moins de risques en effet.

VANGAUGUIN a dit…

Comme Magritte, et contre Dali (que j'aime bien par ailleurs, par certains aspects) j'ai tendance à penser que le changement d'échelle, est un effet, juste un "effet", un peu facile, pour attraper les gens impressionnables, (sans profondeur ?)... Se rappeller des paraboles, métaphores, et autres artifices de Swift (Gulliver) et quelques autres... Passé l'esbrouffe du "grandiose" que reste t il? Pas grand chose...

Jack a dit…

Dans le cas de Rabelais (Gargantua)et de Swift, cela a permis à la satire d'exister et, par conséquent, d'avoir un effet sur la société.
Dans le cas des sculptures, peut-être cela est-il amené par une différence de perceptions: l'araignée géante symbolise peut-être une autre perception de monde des insectes et autres «petites» bêtes et du rôle écologique de celles-ci.
Mais peut-être suis-je trop restrictif.
«Maman», au point de vue psychanalytique, peut signifier une perception négative de l'énorme rôle des mères dans une société donnée (ici aux États-Unis).
Ou une perception positive, je ne sais.
Tout est dans l'œil de celui ou celle qui regarde, comme on le constate par tous nos commentaires.

orfeenix a dit…

je n' ai personnellement pas été sensible au gigantisme pas plus que je ne l' eusse été au nanisme de la bestiole, mais plutôt à la symbolique de l' emprise sournoise...cependant il est vrai que le caractère hideux peut aussi être transfiguré par l' art, et que la taille ne détermine pas la beauté.

VANGAUGUIN a dit…

Surement, Jack, pour Swift, et Rabelais. Mais ou, en quoi, pour cette arachnide? Et celui, en France, qui avec un "succes" fou pose des pots de fleurs fluo de 5 m de haut à droite et à gauche??? Hum? suffit il de faire dans le grotesque taille XXL pour apporter quelque chose à l'art, à la beauté, à une "autre" élévation de l'humanité? Une nouvelle rubrique du guiness des records sponsorisée par "Berlue's conny" et ses maousses gronibards? C'est votre vision de l'esthétique qui nous "grandit"?...;-) J'ai du mal à le croire

Jack a dit…

Comme je suis proustien, je crois que l'art, -quelles que soient les voies qu'il emprunte (la voie de la beauté, du gigantisme, de la peur, de la surprise, de l'étonnement, du scandale, de la scatologie, etc.)-, est révélation, «épiphanie» (pour utiliser le vocabulaire joycien) ou, mieux (?), «apocalypse».
Révélation de quoi?
Parfois l'artiste apprend de son œuvre ce que celle-ci révèle, parfois il ne l'apprend pas, très souvent il ne le sait pas.
Car une œuvre révèle plusieurs choses que ses contemporains ne pouvaient pas connaître quand elle a été produite.
Elle révèle plusieurs choses pendant les siècles et les millénaires de son existence et elle peut éventuellement révéler plusieurs choses à chacun de ses spectateurs ou lecteurs, ou auditeurs.
L'art révèle ce que sans lui nul ne connaîtrait, même par la voie de la science.
Mais naturellement c'est l'œil (ou l'oreille) du spectateur, du lecteur, de l'auditeur qui accouche l'œuvre de sa ou ses révélation(s) et ce qu'est cet œil est d'une extrême importance.
Mais il s'agit pour l'œuvre de frapper cet œil de quelque façon afin qu'il effectue son travail d'accouchement, qu'importe à la limite la façon.
Et sans qu'il y ait recette comme vous le craignez, vangauguin.

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