mardi 30 septembre 2008

Température du 30 septembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Rina Ketty, «J'attendrai»


Mon père (et moi) aimions aussi beaucoup la chanson « J'attendrai » de Rina Ketty (photo publicitaire ci-contre: la Rina véritable était moins jolie, je l'ai vue un jour en entrevue à la télé en noir et blanc).
En voici une version avec sous-titres en catalan pour remercier les Catalans qui nous ont si bien reçus à Barcelone (les paroles en français sous la vidéo) :




J'attendrai - Rina Ketty par ElishaMikel



J'attendrai

J'attendrai
Le jour et la nuit,
j'attendrai toujours
Ton retour
J'attendrai
Car l'oiseau qui s'enfuit vient chercher l'oubli
Dans son nid
Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant, j'attendrai
Ton retour

J'attendrai
Le jour et la nuit, j'attendrai toujours
Ton retour
J'attendrai
Car l'oiseau qui s'enfuit vient chercher l'oubli
Dans son nid
Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant, j'attendrai
Ton retour

Le vent m'apporte
Des bruits lointains
Devant ma porte
J'écoute en vain
Hélas, plus rien
Plus rien ne vient

J'attendrai
Le jour et la nuit, j'attendrai toujours
Ton retour
J'attendrai
Car l'oiseau qui s'enfuit vient chercher l'oubli
Dans son nid
Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant, j'attendrai
Ton retour
Et pourtant, j'attendrai
Ton retour

Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant, j'attendrai
Ton retour

Gran Hotel Barcino, Barcelone, dernier matin

Cette photo de moi à Barcelone (prise le matin de notre départ) est le pendant de la photo de ma femme Denise sur le balcon de l'Athens Plaza que j'ai publiée (clic pour y être).
Elle est moins bonne que la photo d'Athènes pour des raisons de lumière (et je suis incapable de la corriger davantage dans mes logiciels de correction de photos) mais elle est également prise du balcon d'un hôtel (le Gran Hotel Barcino dont on voit la façade sur la photo de nuit ci-contre) et il y a, derrière moi, en perspective, la Plaça Sant Jaume où se trouve le Palau de la Generalitat de Catalogne -qui fait pendant au Parlement grec.
Barcelone, la ville de Gaudi car la ville des mille fleurs, des mille courbes, des mille couleurs, des mille fêtes, des mille architectures est une ville plus joyeuse, plus festive qu'Athènes et elle est peut-être, pour l'avenir de l'architecture des villes en tous cas, l'équivalent de l'Athènes antique.
Dans cette perspective, il est intéressant de penser qu'elle s'est développée autour d'un noyau fondé par Hamilcar Barca, -le père d'Hannibal- et qu'ainsi les Puniques de Carthage, par elle, prennent leur revanche posthume sur Rome et la civilisation gréco-romaine.
La civilisation des courbes qui l'emporte (provisoirement?) sur la civilisation des droites.

lundi 29 septembre 2008

Point de départ de l'Espagne

Le point de départ dont il est question n'est pas géographique: il est musical et, disons, poétique puisqu'il s'agit d'une chanson.
Mon premier contact avec l'Espagne s'est accompli au moyen de cette chanson qu'aimait mon père -Stéphane- qui n'aimait pas son prénom.
Il faut dire qu'un cousin curé, membre d'une branche de notre famille émigrée aux États-Unis vers 1900 pour travailler dans les filatures, trouvait que ce prénom sonnait «anglais» et qu'il appelait mon père «Étienne» sous prétexte qu'«Étienne» était la forme française de «Stéphane».
Il fallait être un curé pour être aussi stupide et ignorer que le prénom d'«Étienne» en grec était «Stephanos» et que «Stéphane» était de ce fait plus chrétien -disons moins barbare- qu'«Étienne», produit de la prononciation par des lèvres effectivement barbares (franques) ou ignorantes (gauloises) du prénom classique de mon père.
L'ignorance de ce curé a humilié mon père pour la vie mais que faisait d'autre un curé, en ces temps d'obscurantisme (qui durent encore parfois), qu'humilier les pauvres gens?
Mais revenons à notre sujet pour le moment (je reviendrai un jour sur la manière dont les peuples de «langues barbares» (comme diraient les Grecs et les Romains) traitent les mots et les monuments ou bâtiments d'origine classique).
La chanson (et la chanteuse -on disait «diseuse» quand j'étais jeune, les véritables chanteuses étaient les cantatrices d'opéra) qu'aimait mon père était «Sombréros et mantilles» interprétée par Rina Ketty.
La chanteuse était d'origine italienne mais la chanson était pour moi toute l'Espagne.
J'ai constaté que la chanson n'était pas l'Espagne, et que celle-ci n'était pas (ou plus, hélas!) le «pays de la guitare» mais je tiens à mes impressions d'enfant.
Voici donc la vidéo de la chanson et, sous la vidéo, les paroles de la chanson (qui comportent une strophe de plus, vous verrez, que la chanson).




Sombréros et Mantilles

Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune
Je revois, dans un boléro,
Sous les charmilles,
Des "Carmen" et des "Figaro"
Dont les yeux brillent,
Je sens revivre dans mon cœur
En dépit des montagnes,
Un souvenir charmeur,
Ardent comme une fleur d'Espagne.

J'ai vu toute l'Andalousie
Berceau de poésie
Et d'amour.
J'ai vu à Séville, à Grenade,
Donner la sérénade
Sous les tours.
J'ai quitté le pays de la guitare,
Mais son doux souvenir, en mon âme s'égare ;
Dans un songe, souvent, tandis que mon cœur bat,
Il me semble entendre tout bas,
Une chanson qui vient de là-bas.

Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune
Je revois, dans un boléro,
Sous les charmilles,
Des "Carmen" et des "Figaro"
Dont les yeux brillent,
Je sens revivre dans mon cœur
En dépit des montagnes,
Un souvenir charmeur,
Ardent comme une fleur d'Espagne.

La nuit se meurt avec mon rêve ;
La vision trop brève
Déjà fuit.
Ô jour, verse dans ton aurore
Le refrain que j'adore
Et chéri.
Malgré tout le chemin qui me sépare
Du pays andalou et des tendres guitares,
Je veux vibrer encore au rythme flamenco
Qui m'évoque, dans son écho,
L'amour, sous un ciel toujours plus beau.

Retour d'Espagne

Depuis le 10 septembre, je faisais un voyage en Espagne (avec ma femme). Nous sommes rentrés hier.
C'est à ce très intéressant voyage (un périple pour mieux dire) que mes visiteurs doivent de lire ces notes plutôt brèves, agrémentées de longues citations ou de photos d'êtres ensommeillés ou «sommeillants» que j'ai publiées tout ce temps et que j'avais préparées pour eux avant mon départ.
Madrid, Tolède (voir ci-dessous la vue générale (trouvée sur Wikipédia) de cette ville -elle me semble la plus représentative de l'histoire de l'Espagne), Séville, Cordoue, Grenade, Valence et Barcelone (mais pas seulement elles) vont bientôt faire l'objet des notes que je vais publier.


(Cliquer l'image pour zoomer)

Température du 29 septembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Deuxième «Art poétique» de Paul Verlaine

Vous pouvez, si vous le désirez, lire la plupart des poèmes de Paul Verlaine, et vous verrez qu'ils se conforment à cet « art poétique » :

 De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.

C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?

Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.


C'est pourtant le 2e « art poétique » que le poète a écrit.
Je vous citerai le premier éventuellement afin que nous puissions les comparer.

samedi 27 septembre 2008

Pas encore de note mais ... Claude Nougaro

Voici deux chansons de Claude Nougaro, et leurs paroles.
Claude Nougaro fait aussi partie de la fin de mon adolescence et du début de mon âge adulte.
La synthèse des musiques française et états-unienne qu'il a effectuée me semble encore tenir la route mais mon point de vue est plein de partialité.
Quelle est votre opinion?

Voici «Le Jazz et la Java»:



Paroles



Et voici «Le Cinéma»:



Paroles

vendredi 26 septembre 2008

Pas de note (ou si peu) mais «Smile» de Charlie Chaplin par Nat King Cole

Voici une chanson composée par Charlie Chaplin, que je considère comme l'un des plus grands artistes du 20e siècle.
Elle est interprétée par Nat King Cole, un de mes «crooners» favoris.




Et voici les paroles de la chanson:

Smile

Charlie Chaplin


Smile though your heart is aching
Smile even though its breaking
When there are clouds in the sky, you'll get by
If you smile with your fear and sorrow
Smile and maybe tomorrow
You'll find that life is still worthwhile

If you just
Light up your face with gladness
Hide every trace of sadness
Although a tear may be ever so near
That's the time you must keep on trying
Smile, what's the use of crying?
You'll find that life is still worthwhile

If you just
Smile though your heart is aching
Smile even though its breaking
When there are clouds in the sky, you'll get by
If you smile through your fear and sorrow
Smile and maybe tomorrow
You'll find that life is still worthwhile
If you just smile

that's the time you must keep on trying
Smile, what's the use of crying?
You'll find that life is still worthwhile
If you just smile

mercredi 24 septembre 2008

Pas de note mais ... Juliette Gréco

Une chanson interprétée par Juliette Gréco -pour remplacer une note absente- mais qui ne manque pas de notes, elle.




Et voici les paroles de cette chanson:

Déshabillez-moi

Paroles: Robert Nyel. Musique: Gaby Verlor (1967)


Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite
Sachez me convoiter, me désirer, me captiver
Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Mais ne soyez pas comme tous les hommes, trop pressés.
Et d'abord, le regard
Tout le temps du prélude
Ne doit pas être rude, ni hagard
Dévorez-moi des yeux
Mais avec retenue
Pour que je m'habitue, peu à peu...

Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite
Sachez m'hypnotiser, m'envelopper, me capturer
Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Avec délicatesse, en souplesse, et doigté
Choisissez bien les mots
Dirigez bien vos gestes
Ni trop lents, ni trop lestes, sur ma peau
Voilà, ça y est, je suis
Frémissante et offerte
De votre main experte, allez-y...

Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Maintenant tout de suite, allez vite
Sachez me posséder, me consommer, me consumer
Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Conduisez-vous en homme
Soyez l'homme... Agissez!
Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Et vous... déshabillez-vous!

lundi 22 septembre 2008

Un «Art poétique» -Raymond Queneau


Raymond Queneau a écrit beaucoup de poèmes irrévérencieux.
Mais dans cette irrévérence il y a cependant beaucoup de profondeurs, comme dans cet « art poétique » (poème où un poète révèle comment il écrit ses poèmes).
Le poète révèle ici qu'il ne sait pas ce qu'il va écrire avant de l'avoir écrit et que c'est en lisant ce qu'il a écrit qu'il le sait, seulement en le lisant.

C'est la lecture qui complète un poème et, ajouterai-je, plusieurs lectures d'un seul poème, plusieurs poèmes.

Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie

les mots il suffit qu’on les aime

pour écrire un poème on ne sait pas toujours ce qu’on dit
lorsque naît la poésie
faut ensuite rechercher le thème
pour intituler le poème mais d’autres fois on pleure on rit en écrivant la poésie
ça a toujours kékchose d’extrême
un poème

 

dimanche 21 septembre 2008

Art Poétique de Victor Hugo


Les deux poèmes «Réponse à un acte d'accusation» et «Suite» dans le livre 1 du recueil «Les Contemplations» de Victor Hugo ( photo à droite, jeune) constituent l'«art poétique» de ce poète, c'est-à-dire que c'est là qu'il révèle comment sont constitués son es poèmes (peut-être ses textes en général) et quel est leur objectif, disons leur mission.
Cet art poétique va très loin et dans les derniers vers -ce sont les seuls que je vais vous citer- il égale l'écrivain à Dieu et son œuvre à la création de l'univers.
Voyez comment il parle du « mot », c'est-à-dire du texte littéraire (lisez bien le dernier vers) :


... Oui, tout-puissant! tel est le mot.
                                                 Fou qui s'en joue! 
Quand l'erreur fait un nœud dans l'homme, il le 
                                                              [dénoue.
Il est foudre dans l'ombre et ver dans le fruit 

                                                             [mûr. 
Il sort d'une trompette, il tremble sur un mur,   
Et Balthazar chancelle, et Jéricho s'écroule.
Il s'incorpore au peuple, étant lui-même foule.

Il est vie, esprit, germe, ouragan, vertu, feu;

Car le mot, c'est le Verbe, et le Verbe, c'est 

                                                            [Dieu.

samedi 20 septembre 2008

Organes inégaux


Un professeur (ou un politicien? Peut-être M. Adenauer lui-même) compte un peu là-dessus (pas pour la vie de tous les jours, pour la pratique de sa profession seulement).
Mais l'organe qui tombe à plat le plus vite (suivi peut-être -dans mon cas du moins, je ne voudrais pas vous faire une insulte- par l'organe sexuel) est le cerveau et à ce moment la langue se met à fonctionner toute seule.
Vous en connaissez comme moi le résultat.

jeudi 18 septembre 2008

Deux claviers francophones distincts

Vous l'ignorez peut-être mais la France (et j'imagine les francophones d'Europe, Suisses, Belges, etc.) et le Québec disposent chacun de leur clavier pour taper leurs textes.
Voici le clavier dit AZERTY utilisé en Europe:



Et voici le clavier QWERTY utilisé au Québec:


Remarquez: tous les caractères accentués y sont.
Nous avons eu une grande surprise quand ma femme a dû taper son mémoire de maîtrise à Aix-en-Provence au début des années 70: la seule possibilité était de louer une machine à écrire (pas d'ordinateur à l'époque. Ah! comme tout cela est éloigné dans le temps!)
AZERTY.
Mais rassurez-vous tout a bien fonctionné.
Quand on est doué pour les langues, on est doué pour les claviers.

mercredi 17 septembre 2008

Les Nuages


Il y a un très beau «petit poème en prose» de Charles Baudelaire que je voudrais vous faire connaître maintenant que j'en ai le loisir:

- Qui aimes-tu le mieux, homme enigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

Ce que l'étranger aime c'est la forme indécise et toujours changeante des nuages, qui permet l'exercice libre de l'imagination.
Ce poème est la métaphore de la création.

lundi 15 septembre 2008

Hier et aujourd'hui

Vous reconnaissez O. J. Simpson, hier (enfin plus jeune) dans la photo du haut et aujourd'hui dans la photo suivante et la photo du bas.
Acquitté de l'accusation de meurtres pour de mauvaises raisons raciales (photo du haut), il est manifestement coupable, dans la photo du bas, du crime de malbouffe, cette fois pour des raisons nationales
.



































C'est encore plus évident ici avec en plus, on le devine, la satisfaction d'avoir bafoué la loi, -la plus haute loi («Tu ne tueras point»)- et de vaquer sans remords aux occupations ordinaires de la vie de tout le monde.
Mais combien d'hommes politiques -meurtriers secrets- éprouvent un égal bonheur sans remords?

dimanche 14 septembre 2008

Pas de note mais ... Serge Reggiani

Pas de note aujourd'hui (explication ici) mais une chanson de Serge Reggiani «Il suffirait de presque rien»




Et voici les paroles de cette chanson:

IL SUFFIRAIT DE PRESQUE RIEN
paroles: Gérard Bourgeois
musique: Jean-Max Rivière

Il suffirait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise «je t'aime»
Que je te prenne par la main
Pour t'emmener à Saint-Germain
T'offrir un autre café-crème

Mais pourquoi faire du cinéma,
Fillette, allez, regarde-moi
Et vois les rides qui nous séparent
À quoi bon jouer la comédie
Du vieil amant qui rajeunit
Toi-même ferais semblant d'y croire

Vraiment, de quoi aurions-nous l'air
J'entends déjà les commentaires:
«Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,
Elle au printemps, lui en hiver?»

Il suffirait de presque rien
Pourtant personne, tu le sais bien,
Ne repasse par sa jeunesse
Ne sois pas stupide et comprends
Si j'avais comme toi vingt ans
Je te couvrirais de promesses

Allons... bon, voilà ton sourire
Qui tourne à l'eau et qui chavire
Je ne veux pas que tu sois triste
Imagine ta vie demain
Tout à côté d'un clown en train
De faire son dernier tour de piste

Vraiment, de quoi aurais-tu l'air
J'entends déjà les commentaires:
«Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,
Elle au printemps, lui en hiver?»

C'est un autre que moi demain
Qui t'emmènera à Saint-Germain
Prendre le premier café-crème
Il suffisait de presque rien
Peut-être dix années de moins
Pour que je te dise «je t'aime»

vendredi 12 septembre 2008

Pas de note mais...

Pas de note (explication ici) mais un autre Jacques Brel «Quand on n'a que l'amour»:




Et voici les paroles:

Quand on n'a que l'amour

Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour
Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on n'a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours
Quand on n'a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on n'a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on n'a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on n'a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour
Quand on n'a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier.

jeudi 11 septembre 2008

Pas de note mais ... «Les Parapluies de Cherbourg»

Je ne peux pas écrire de note pour aujourd'hui (voir la note du 7 septembre) mais je vous présente deux extraits de l'un des plus beaux films que j'ai vus dans ma vie, « Les Parapluies de Cherbourg » (1964), cliquez pour lire le résumé si vous ne le connaissez pas.
C'est un film entièrement chanté, réalisé par Jacques Demy sur une musique de Michel Legrand, avec Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo (ce lien conduit à une page en anglais)
Voici la scène où les amants doivent se quitter pour cause de guerre d'Algérie (l'action du film se passe vers 1959) :




Et voici la scène où ils se retrouvent ayant fait leur vie avec un/une autre et où ils constatent qu'ils sont heureux malgré le fait que leur histoire d'amour se soit terminée.



Quelle merveilleuse chose -un peu triste quand même- que rien ne soit tragique et que Tristan puisse vivre sans Iseult et Iseult sans Tristan.
Que Bérénice puisse vivre sans Titus, et Titus sans Bérénice.
Cela ne pouvait arriver qu'à notre époque où nous nous sommes un peu affranchis de la fatalité sentimentale et où nous savons qu'un amour peut se terminer et, sans tragédie, laisser place à un ou plusieurs autres, différent(s), évidemment, mais, possiblement, aussi profond(s).
Voici les paroles de la chanson (arrangée pour être chantée hors du film) de la première scène :


Depuis quelques jours je vis dans le silence
Des quatre murs de mon amour
Depuis ton départ l'ombre de ton absence
Me poursuit chaque nuit et me fuit chaque jour
Je ne vois plus personne, j'ai fait le vide autour de moi
Je ne comprends plus rien parce que je ne suis rien sans toi
J'ai renoncé à tout parce que je n'ai plus d'illusions
De notre amour... écoute la chanson:

Non, je ne pourrai jamais vivre sans toi
Je ne pourrai pas, ne pars pas, j'en mourrai
Un instant sans toi et je n'existe pas
Mais, mon amour, ne me quitte pas!

Mon amour, je t'attendrai toute ma vie
Reste près de moi, reviens, je t'en supplie
J'ai besoin de toi, je veux vivre pour toi
Oh! mon amour, ne me quitte pas

Ils se sont séparés sur le quai d'une gare
Ils se sont éloignés dans un dernier regard...

Oh! je t'aime... ne me quitte pas...

mercredi 10 septembre 2008

pas de note mais ... Jacques Brel

Je ne peux pas publier de note aujourd'hui (voir note du 7 septembre ici). Mais je vous présente la chanson «Amsterdam» de Jacques Brel par Jacques Brel.



Et voici les paroles de cette chanson si nostalgique pour moi:

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam.

mardi 9 septembre 2008

Zantac et la Malbouffe

Ce dessin est assez drôle (quoique le jeu de mot soit moins percutant en français qu'en anglais: en anglais, en effet, quand on dit que son cœur brûle on se plaint habituellement de maux d'estomac).
Mais je trouve absolument obscène l'annonce télévisuelle payée par Johnson & Johnson
(le fabricant du Zantac) où l'on voit un type répondre à la porte et à qui on présente une boîte de comprimés Zantac 75 contre les problèmes de digestion.
Il salue ensuite et reçoit en riant, comme si c'était de vieux amis depuis longtemps perdus de vue, les livreurs de tous les producteurs de «malbouffe» qu'ont inventée les États-uniens et ceux qui les imitent.
L'annonce promet au type qu'il pourra à nouveau, sans crainte et sans fin, s'empiffrer de tous ces aliments (on répugne à employer ce mot pour désigner cela) car son estomac ne le fera plus souffrir.
On passe sous silence qu'il mourra plutôt (et bientôt) d'un infarctus, de l'obésité, d'un cancer généralisé, etc.

lundi 8 septembre 2008

Température du 8 septembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi










Un dernier rapport de température avant de ne plus pouvoir?

Rappel

Veuillez vous reporter à la note du dimanche 7 septembre (ici).
Il m'est impossible de rédiger une note aujourd'hui
(et croyez-moi, pour un ancien professeur, se taire est difficile).

Imaginez-moi comme ceci:












ou comme cela (cliquez l'image
pour voir son origine):

dimanche 7 septembre 2008

Température du 7 septembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Astuce anti-Bush dans une série états-unienne.


C'est presque l'automne, la nouvelle saison de télévision commence.
Hier soir (samedi), nouvelle saison justement de «L.A. Enquêtes prioritaires» (en anglais «The Closer»).

J'aime cette série en général à cause de la «délinquance» de l''héroïne, Brenda Johnson (photo en haut).
C'est une détective dont les méthodes d'enquêtes et d'interrogatoire ne sont en rien orthodoxes (et qui aime le chocolat et les choses sucrées): c'est en cela que consiste sa délinquance.
Je ne vous raconterai pas l'épisode d'hier, cela n'a pas vraiment d'importance comme dans toute œuvre (oui cette série est une œuvre) intéressante.

Une œuvre intéressante vaut soit par les personnages (leur originalité ou leur délinquance), soit par le point de vue et les éléments de la narration (cette personne qui raconte et ce qui est utilisé pour raconter -musiques, niveaux de langages, couleurs, etc.), soit par la structure du texte qui est constituée d'un ensemble infini de renvois intérieurs (une partie du texte renvoie à d'autres parties ou -encore mieux- à l'ensemble) et extérieurs (des parties du textes renvoient à d'autres textes ou à des tableaux ou à des films, etc.) que j'ai déjà appelée «mises en abyme».
«
L.A. Enquêtes prioritaires» vaut par beaucoup de cela.
Mais surtout par les personnages et par la musique qui accompagne le récit.
Je voulais particulièrement parler de l'épisode d'hier car on s'y moque de l'obsession anti-terroriste inintelligente du gouvernement états-unien depuis l'élection de George W Bush et l'attaque du 11 septembre 2001.
Le bureau de la police de Los Angeles doit opérer des coupures budgétaires importantes et, en revanche, recevoir un énorme budget supplémentaire pour mettre sur pied une escouade anti-terroriste (vous reconnaissez sans doute là la stupide méthode de gestion de votre propre gouvernement: il imite comme les miens le gouvernement des États-Unis).

À l'instigation du très intelligent assistant noir de Brenda (le sergent David Gabriel, photo ci-contre) les détectives qu'on songeait à renvoyer ou mettre à la retraite sont tous versés dans cette escouade anti-terroriste et prêtés aux enquêtes criminelles (photo de la distribution en bas).
Ainsi, en semblant complaire à l'obsession folle de Bush et de ses comparses, on fait en sorte de mieux combattre le crime.
Il me semble que c'est un beau pied de nez, que j'approuve fort car il souligne quel est le devoir prioritaire d'un gouvernement: protéger les citoyens, pas faire la guerre aux étrangers (et/ou à l'étranger).

Je me demande si des États-uniens pareils existent dans la réalité ou s'ils ne peuvent vivre que dans certaines séries télévisées, celles qui sont intelligentes comme «L.A. Enquêtes prioritaires» (et il y en a bien peu, la plupart des séries américaines sont maladivement obsédées par l'utilisation du pénis et/ou de la mitraillette).
«
L.A. Enquêtes prioritaires» ressemble plutôt à une série policière britannique.
Elle ne doit pas beaucoup plaire dans l'Ouest canadien (dont provient le simili-Bush appelé Harper -premier ministre du Canada hélas).

Il y a là le genre de cow-boys qui ont la même idéologie que Bush et ses comparses, et ses électeurs.
Mais il y en a aussi au Québec, trois fois hélas!


(Pour les photos tous les droits sont réservés à la Warner Bros.)

Oyez! Oyez!

À partir de maintenant, et jusqu'à la fin de septembre, pour des raisons indépendantes de ma volonté, la publication de mes notes dans ce blogue vous apparaîtra un peu erratique, en tous cas moins régulière.
Je ne pourrai pas non plus -et je le regrette beaucoup- publier chaque jour la température du jour à Saguenay car je n'aurai pas accès à un Macintosh et, donc, ne pourrai pas prendre des photos d'écran au moyen de la combinaison de touches majuscules-pomme-4.
Je devrais reprendre mon rythme habituel de publication vers le début octobre.
Mais je publierai une nouvelle note dès aujourd'hui, rassurez-vous.

samedi 6 septembre 2008

Température du 6 septembre 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Nuit magique, Beethoven, Kuerti, «Clair de lune»: un dieu dans une église


C'est à ce qu'on a cru, un instant, être un malheureux hasard que j'ai dû de vivre l'un des plus grands moments de ma vie.
C'était en 2001, au Rendez-vous musical de Laterrière de cette année-là, dans la magnifique petite église que vous connaissez déjà (photo d'hiver sépia de cette église ci-dessous).


Le pianiste André Laplante devait y jouer la dernière pièce du concert -je ne me souviens plus laquelle- mais il s'était blessé au pouce et il était dans l'impossibilité de jouer.
Mais tout à coup, après que Monique Miller, mise en scène par Serge Denoncourt, ait lu des textes sur le thème de la nuit (puisque c'était la fête de la nuit qu'on célébrait ce soir-là) de Serge Gainsbourg, de Paul Verlaine, de Charles Baudelaire, de Jacques Brel, d'Émile Nelligan et de Michel Tremblay, qu'on ait interprété « La Nuit transfigurée » d'Arnold Schoenberg, « Round Midnight » de Thelonious Monk (par François Carrier et Alain Trudel) et des extraits de Marin Marais par Margriet Tindemans (à la viole de gambe), tout à coup apparaît dans le choeur illuminé, quasi irréel de l'église, Anton Kuerti (là-haut) qui « remplace » André Laplante et, nous annonce-t-on, va interpréter pour nous la sonate opus 27, 

 « Clair de lune » de Beethoven.
Voici ce que ma femme, Denise Pelletier, écrivait le surlendemain (13 août 2001) dans « Le Quotidien » pour lequel elle couvrait le récital :


Son interprétation de cette oeuvre si souvent jouée, reprise, adaptée, modifiée, galvaudée pour tout dire, était tellement lumineuse qu'on a eu l'impression de l'entendre pour la première fois.
Dès les premières notes, tout le monde a compris qu'il se passait quelque chose d'exceptionnel et retenu son souffle du début à la fin de cette performance à la fois éblouissante et intelligente offerte par Anton Kuerti.

Ce grand moment de ma vie a eu lieu le samedi 11 août 2001 et je puis dire qu'effectivement, pendant cet ultime moment de cette soirée que ma femme journaliste a pu appeler «nuit magique», j'ai senti, pour la première fois de ma vie peut-être, la présence d'un dieu dans une église.
Peut-être que si des artistes interprétaient toujours, dans les églises, les grandes œuvres qui ont été composées depuis plus de mille ans pour y être jouées, peut-être qu'un dieu y serait, comme ce soir-là, toujours présent.
Je n'ai malheureusement pas de vidéo de l'interprétation de la sonate « Clair de lune » par Anton Kuerti, ni de ce soir-là, ni d'une autre fois.
Mais j'ai trouvé sur YouTube celle de Wilhelm Kempff que je vous offre (elle est en 3 mouvements).

 
1. Adagio sostenuto




2. Allegretto




3. Presto agitato