Un passage de ce livre, « Temps, discipline du travail et capitalisme industriel », d'Edward Palmer Thompson, cité par « Books » (ici) que j'ai appris quelque chose que je me hâte de vous répéter (peut-être ne le saviez-vous pas vous non plus) : immémorialement et jusqu'à la fin du 19e siècle, le lundi a été un jour de congé pour les travailleurs et les employés.
Lisez cette citation :
Jusqu’au début du XXe siècle, beaucoup de professions disposaient d’un emploi du temps très souple, leur permettant de vénérer comme il se doit la Saint-Lundi, rappelle [en 2004, Edward Palmer Thompson] dans Temps, discipline du travail et capitalisme industriel. Du fabriquant de chaussures, à l’imprimeur, en passant par le potier ou le coutelier, tous respectaient le lundi chômé. « La Saint-Lundi semble avoir été honorée quasiment partout où ont existé des activités à petite échelle, domestiques ou effectuées à domicile », écrit l’historien, citant le Mexique, la France, la Belgique, la Suède ou encore la Prusse. Cette tradition, qui chez certains s’étendait au mardi, fut parfois perpétuée dans les manufactures et l’industrie lourde. On en trouve encore trace dans l’Angleterre du début du XXe siècle. Certains patrons s’arrangeaient pour faire du lundi le jour de l’entretien des machines.
Pour le travailleur, c’était une journée consacrée aux affaires personnelles. En France, « le dimanche est le jour de la famille, le lundi, celui de l’amitié », souligne Thompson en citant La Vie ouvrière en France sous le Second Empire de George Duveau. Mais à mesure qu’avance le XIXe siècle, la Saint -Lundi devient le privilège des artisans les mieux payés et l’une des bêtes noires de la bonne société victorienne : l’observation de ce jour chômé est accusée de favoriser l’alcoolisme et l’oisiveté des classes laborieuses ; il convient donc de les remettre au travail, le lundi comme les autres jours.
Permettez-moi de maudire encore l'époque victorienne (et celle de la 3e République en France), responsables de tous les maux du monde au 20e siècle, maux dont nous souffrons encore.
Si on allait cracher sur le tombeau de Victoria ?
Il en a fallu du temps pour que les travailleurs et les employés retrouvent un jour de congé pour accompagner le dimanche.
Encore un effort pour retrouver la Saint-Lundi (en plus du samedi et du dimanche, évidemment) !
Lisez cette citation :
Jusqu’au début du XXe siècle, beaucoup de professions disposaient d’un emploi du temps très souple, leur permettant de vénérer comme il se doit la Saint-Lundi, rappelle [en 2004, Edward Palmer Thompson] dans Temps, discipline du travail et capitalisme industriel. Du fabriquant de chaussures, à l’imprimeur, en passant par le potier ou le coutelier, tous respectaient le lundi chômé. « La Saint-Lundi semble avoir été honorée quasiment partout où ont existé des activités à petite échelle, domestiques ou effectuées à domicile », écrit l’historien, citant le Mexique, la France, la Belgique, la Suède ou encore la Prusse. Cette tradition, qui chez certains s’étendait au mardi, fut parfois perpétuée dans les manufactures et l’industrie lourde. On en trouve encore trace dans l’Angleterre du début du XXe siècle. Certains patrons s’arrangeaient pour faire du lundi le jour de l’entretien des machines.
Pour le travailleur, c’était une journée consacrée aux affaires personnelles. En France, « le dimanche est le jour de la famille, le lundi, celui de l’amitié », souligne Thompson en citant La Vie ouvrière en France sous le Second Empire de George Duveau. Mais à mesure qu’avance le XIXe siècle, la Saint -Lundi devient le privilège des artisans les mieux payés et l’une des bêtes noires de la bonne société victorienne : l’observation de ce jour chômé est accusée de favoriser l’alcoolisme et l’oisiveté des classes laborieuses ; il convient donc de les remettre au travail, le lundi comme les autres jours.
Permettez-moi de maudire encore l'époque victorienne (et celle de la 3e République en France), responsables de tous les maux du monde au 20e siècle, maux dont nous souffrons encore.
Si on allait cracher sur le tombeau de Victoria ?
Il en a fallu du temps pour que les travailleurs et les employés retrouvent un jour de congé pour accompagner le dimanche.
Encore un effort pour retrouver la Saint-Lundi (en plus du samedi et du dimanche, évidemment) !
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