mardi 7 avril 2009

Pyramide du Louvre et Tour Eiffel

La Pyramide du Louvre, selon moi, est une «mise en abyme» de la Tour Eiffel dont elle reprend la transparence et surtout la forme pyramidale, très très allongée en ce qui concerne la Tour Eiffel, je le concède, mais voyez:

Remarquez aussi qu'elles créent toutes deux un effet de dentelles de métal.
Et je crois que les controverses qui ont accompagné leur édification respective indiquent peut-être quelque chose sur la «psyché» parisienne (ou, peut-êtr
e, française, mais selon mon expérience on a affaire à deux «psychés» différentes).
Je ne saurais en dire davantage pour le moment à ce sujet.
Par ailleurs c'est aussi leur forme commune qui nous dit quelque chose sur la la manière dont ceux qui ont le pouvoir de faire Paris (ou la France, sait-on), -d'en construire les monuments-, imaginent celui-ci (ou celle-là).
Cela mérite plus ample réflexion peut-être.
Voici plutôt le calligramme que Guillaume Apollinaire a consacré à la plus haute pyramide pendant la 1ère Guerre mondial: en comparant celle-ci à une langue que la France, à l'époque, tirait aux Allemands, illustrant ainsi encore que le sens n'est pas tellement dans l'objet que dans l'œil qui le regarde:

5 commentaires:

VANGAUGUIN a dit…

Attention de ne pas voir trop de "mise en abyme" ici où là, Jack... L'expression est jolie, et le concept vertigineux, mais à force de jongler autour..., ...

La comparaison Tour Eiffel/Pyramide ne m'avait jamais, à ce point, frappé! C'est vrai, c'est remarquable.

A l'époque de la construction de la pyramide (ère Mitterand), il faut se souvenir que 2 autres monuments géométriquement originaux avaient été batis, la Géode de la Villette (sphère), et l'Arche de la Défense (cube). Trois monuments contemporains empruntaient ainsi des formes basiques, tout en étant des symboliques culturels et technologiques de l'époque.

Pour la métaphore du pouvoir français, elle est probablement juste, ce pays, quel que soit le gouvernement depuis des décennies, même des siècles, etant très centralisé, pyramidal, surement hélas pour longtemps encore, malgré de nombreuses lois (venues de Paris... ;-)) de décentralisation... C'est un véritable problème.

Jack a dit…

Il est certain que je me sers de la notion de «mise en abyme» un peu à toutes les sauces, mais la notion me semble faire le travail, comme on dit au Québec, et permettre parfois des raccourcis très intéressants, étonnants.
Cela dit, je n'ai pas interprété immédiatement la forme pyramidale politiquement comme vous le faites.
Cela peut sans doute signifier une structure de pouvoir.
Mais aussi une idée d'éternité ou de victoire sur la mort (De Gaulle et Mitterand) qui provient de l'héritage romain et qui est toujours en lutte avec l'héritage gaulois, me semble-t-il, qui, quant à lui, s'accommode de la mort, de la défaite, de la collaboration avec le vainqueur ou le plus fort, à la limite de l'assimilation aux valeurs, à la culture et à la langue du plus fort ou du vainqueur, un peu comme les Gaulois, -nos ancêtres à vous et à moi-, ont fait lors de la conquête romaine et peut-être au Moyen Âge, avant l'intervention de Jeanne d'Arc, à l'égard des conquérants anglais de cette époque.
Peut-être sous Vichy.
Mais il y a bien d'autres choses encore à tirer de ces prévalences architecturales, peut-être en les mettant en relation avec la prévalence de certaines formes musicales, picturales et littéraires.
Peut-être.

Jack a dit…

J'ajouterais que dans la perspective qui est la mienne, la sphère et le cube sont équivalents à la pyramide.

orfeenix a dit…

Sans déroger j' espère, au règles de la bienséance et tout comme la mise en abyme, Eros et Thanatos se trouvant partout, je crois que la tour perd sa dimension phallique en se tassant en pyramide, et par la mème sa représentation du stupide ogueil français.je la rapprocherais plus volontiers de la Concorde.

Jack a dit…

C'est peut-être l'inverse: en s'allongeant ainsi la pyramide révèle sa dimension phallique soigneusement cachée jusqu'à présent.
Quant à la Concorde, effectivement l'obélisque porte à son sommet une autre pyramide, aussi significative que les autres.
Et s'il y a de l'orgueil dans les monuments ou les bâtiments, cet orgueil habite aussi bien d'autres peuples et, je dirais, avec moins de goût.

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