
samedi 7 mars 2009
Mort souhaitée de la culture française
Le gros titre de la page couverture numéro du magazine «Time» paru en novembre 2007 («The Death of French Culture»: «la Mort de la culture française») n'est pas un constat (manifestement) mais un souhait. Mieux, un désir.
Profond.
Inextinguible.
Et ce désir se manifeste plusieurs fois par décennie dans les conversations, les magazines et les journaux états-uniens
Les Français croient que les États-uniens leur sont reconnaissants d'avoir été une aide absolument indispensable dans leur libération de la domination anglaise à la fin du 18e siècle.
Mais il n'en est rien.
Bien sûr, certains États-uniens appartenant à l'élite «jeffersonienne» (mot prenant sa source dans le nom de de Thomas Jefferson) et «franklinienne» (mot prenant sa source dans le nom de Benjamin Franklin) aiment la France et ont constitué les États-Unis en s'inspirant des penseurs français, particulièrement de Montesquieu (théorie de la séparation des trois pouvoirs: exécutif, législatif et judiciaire).
Ces États-uniens-là peuvent faire illusion.
Mais le peuple états-unien, descendant des puritains, et croyant, et ennemi de tout ce qui l'oblige à un effort, déteste la France et les Français.
Pour ce peuple, les Français ne sont que des partisans de la laïcité, des ennemis ou des ignorants de Dieu, des gens légers qui préfèrent bien vivre (en ne s'en cachant pas) plutôt que de s'occuper de leur salut éternel.
Et ils ont l'outrecuidance, ces Français, de parler une autre langue que l'anglais (dont la plupart des Etats-uniens se demandent pourquoi cela s'appelle l'«anglais» alors que c'est leur langue à eux: pourquoi cela ne s'appelle-t-il pas l'«états-unien»? D'ailleurs ils sont si ignorants qu'ils se croient les seuls habitants de l'Amérique et s'appellent eux-mêmes «Américains», appellent les États-Unis l'«Amérique» et ils voudraient que leur langue s'appelle l'«américain» plutôt que l'«anglais»).
Cette haine irrépressible et à peine secrète (seuls les Français ne semblent pas -ou ne veulent pas- la voir) on a pu la découvrir mieux, récemment, dans les péripéties qui ont entouré l'invasion de l'Irak, par exemple, et dans la défaite de John Kerry contre George W Bush (un argument des Républicains contre John Kerry était qu'il parlait français et que, par conséquent, n'était pas un véritable États-unien).
D'ailleurs pour l'États-unien moyen, dès qu'un de ses compatriotes parle français, ce n'est pas un compatriote, c'est plutôt un traître.
Cela ne se produit pas quand un États-unien parle, par exemple, l'italien ou l'allemand ou le russe ou le mandarin.
Seule la connaissance du français rend un États-unien ennemi des États-unis.
L'indispensable aide que les Français ont apportée aux États-uniens dans leur guerre de libération blesse le «machisme» de ceux-ci: ils auraient préféré se libérer seuls et ils haïssent les témoins de leur incapacité et la cause sine qua non de leur liberté.
Surtout quand la France le leur rappelle en leur donnant en cadeau la «Statue de la Liberté» à l'occasion du centenaire de leur indépendance.
D'ailleurs, interrogez n'importe quel États-unien moyen, il ne sait pas que cette statue a été offerte par la France et il ne veut surtout pas le savoir. Il préfère croire que «that's American (sic) made»)
Les États-uniens rêvent donc de voir la France et sa culture disparaître. C'est un témoin gênant.
Cela s'est marqué souvent au cours de l'histoire, même chez les gens que l'on pourrait considérer comme les meilleurs des États-uniens, notamment dans l'attitude de Franklin Roosevelt à l'égard du général de Gaulle et de la France libre au cours de la Seconde Guerre mondiale: il préférait le général pétainiste Giraud à de Gaulle et a pu même envisager un moment de faire occuper la France par des troupes américaines comme l'Allemagne: il désirait, comme ses compatriotes, pouvoir lui faire du mal, pouvoir lui faire payer le bien qu'elle avait fait aux États-Unis (Churchill l'a dissuadé de le faire et, de toute façon, Roosevelt est mort avant de pouvoir le faire. Je pense qu'il aurait tenté de le faire s'il avait vécu: mauvais sang ne saurait mentir).
Comme ses compatriotes , il désirait évidemment (même à son insu) la faire disparaître comme ceux-ci ont fait disparaître à peu près tous les Amérindiens sur leur territoire par la tromperie et les massacres (surtout que ces Amérindiens avaient toujours été les alliés indéfectibles des Français -c'est-à-dire essentiellement des futurs Québécois- au temps de la Nouvelle-France).
Les Français ont tort de croire en la reconnaissance des États-uniens à leur égard et à l'égard de leur pays.
Et en élisant, par exemple, un «cheval de Troie» comme Sarkozy, prêt à tout donner dans le vain espoir d'attirer la sympathie (sur les conseils de ses amis bling-bling, les Desmarais, qui se présentent comme Québécois -surtout Canadiens- mais sont les puissants serviteurs de la domination anglo-saxonne sur le monde),.
Les Français ont fait un mauvais calcul: le «cheval de Troie» (peut-être devrais-je dire le «cheval hongrois») les mènera là où les États-uniens les veulent, dans l'humiliation et la servitude.
Peut-être dans «la mort de la culture française» que les États-uniens désirent tant et avec tant de constance, en ne s'en cachant presque pas.
vendredi 6 mars 2009
Rome éternelle devenue «proie au temps qui tout consomme»
En haut le palais des Césars tel qu'il était au moment où il était le centre du monde, d'Auguste à Dioclétien (de 31 avant Jésus-Christ à 305 après).
Devant il y a le «Circus maximus» où avaient lieu les courses de chars. À droite en haut le Colisée.
Ce palais a donné son nom à tous les «palais» du monde dans toutes les langues latines et même dans des langues germaniques («palace» en anglais par exemple, «palast» en allemand) parce que cette «domus Cæsaris» (maison de César) était construite sur le mont Palatin.
En bas ce qu'il reste aujourd'hui de ce palais, dépouillé de tous ses marbres et de tous ses ors avec, devant, l'herbe qu'est devenu le «Circus maximus».
On les retrouve ces ors et ces marbres un peu partout dans Rome, décorant églises et palais de chacun des dignitaires ecclésiastiques qui ont un jour ou l'autre vécu à Rome depuis 2 000 ans (disons 1 500 ans).
Encore une fois l'histoire du geai qui se pare des plumes du paon*.
Car les Barbares -respectueux de la majesté et de la beauté de la Ville- n'y ont à peu près rien détruit.
L'ennemi était intérieur.
Devant ce spectacle -et devant beaucoup d'autres- en visitant Rome on est obligé de se remémorer le 3e sonnet des Antiquités de Rome (1558) de Joachim du Bellay, lequel faisait le même constat que nous dès le 16e siècle:
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n'aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle ruine: et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,
Reste de Rome. Ô mondaine inconstance!
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.
* C'est le cas du christianisme lui-même qui s'est paré de la pensée et du mythe grecs et de la structure politique et de l'apparat romains.
Toutes les lignes sont parallèles.
jeudi 5 mars 2009
Génocide et autres sujets légers
Cette photo est une représentation très juste de la campagne irlandaise.
Peut-être manquent-ils quelques moutons.
Des parcelles cernées par des clôtures de pierres, lesquelles pierres ont été retirées une à une de ces parcelles qu'il fallait cultiver pour vivre.
Parfois il fallait creuser pour les déterrer afin d'être en mesure d'en faire des clôtures.
Clôtures étranges pour des regards québécois.
Mais il n'y avait aucun autre matériel pour les édifier, ces clôtures, que ces pierres.
Et il fallait absolument les édifier car Oliver Cromwell -ce fondamentaliste, ce puritain immonde- avait décrété que les paysans irlandais catholiques ne pouvaient posséder (quand ils possédaient) ou louer aux envahisseurs anglais protestants qu'une minime parcelle de terre dont on ne pouvait pas produire de nourriture en quantité suffisante pour vivre et faire vivre une famille nombreuse.
Si l'on voulait une parcelle plus vaste il fallait se convertir à la religion des maîtres anglais.
Les paysans irlandais, ingénieux, avaient trouvé le moyen d'en faire vivre leur famille en y cultivant des pommes de terre.
Jusqu'à ce qu'au milieu du 19e siècle se propage une maladie de la pomme de terre qui est presque venue à bout des Irlandais en Irlande, soit parce qu'ils ont émigré en masse en Amérique du Nord (presque tous les Québécois ont du sang irlandais dans les veines) soit parce qu'ils sont morts -non secourus et même délibérément ignorés- à cause de l'immense famine qui a éclaté en Irlande même.
C'était le but de Cromwell, ce génocide.
Partout où des puritains ou des fondamentalistes s'emparent du pouvoir, des génocides ont eu lieu.
Partout des génocides ont lieu, encore aujourd'hui.
Il y a des tas de rues, avenues et chemins Cromwell à Londres et dans toute l'Angleterre.
La patrie reconnaissante.
J'ai parcouru Cromwell Road (texte anglais au bout de ce lien) dans Kensington à Londres (voyez les images ci-dessous) avec étonnement.
Qui honorait-on? Le génocidaire? Le régicide?
Je ne sais pas s'il y a des avenues, rues ou chemins Hitler en Allemagne ou en Autriche. Des avenues, rues ou chemins Staline en Russie.
mercredi 4 mars 2009
«En direct», le mouvement vers l'égalité des humains
Selon les historiens de l'art que j'ai consultés c'est le sculpteur grec Praxitèle qui, le premier (entre 400 et 330 avant Jésus-Christ), a créé des sculptures représentant des femmes nues.
Il l'a fait progressivement car, jusqu'à lui, seuls les hommes étaient représentés nus dans les sculptures (voir korè (site anglais au bout de ce lien) et kouros ici).
Très progressivement, comme on le verra dans les photos que je vous présente (les sculptures représentées sont des copies romaines des œuvres de Praxitèle, sans lesquelles les œuvres du grand sculpteur seraient restées inconnues) car il y a toujours un voile qui fait partie de la sculpture: d'abord les voiles (presque des vêtements) couvrent le bas du corps de la femme sculptée, puis ils sont placés à côté d'elle, à portée de main si je puis dire. Voyez:
Cette déesse chasseresse ne pouvait pas être
représentée nue car elle faisait mourir ceux qui la voyaient dans cet état.

le nom latin de Vénus
car elles ont toutes été trouvées dans la partie latine
de l'ancien empire romain.
La première est la «Vénus d'Arles» (comme le dit son nom
elle provient de la ville d'Arles en France).
Son vêtement tient sur ses hanches, elle est seulement à demi nue.
C'est la première étape du «dénudement*».
Cette statue a subi des restaurations
par François Girardon, à la demande de Louis XIV
qui la voulait pour Versailles.
Restaurations que l'on condamne aujourd'hui
chez les puristes mais que je trouve très bien
pour ma part: ce que les Barbares ou les Chrétiens
ont détruit les gens civilisés
ont le devoir de le restaurer. On n'a pas à conserver
les traces des Barbares ou des Chrétiens.

lui a fait tenir -allusion au jugement de Pâris,
cause de la guerre de Troie et de l'Iliade-,
et le manche du miroir où la déesse se contemplait
afin de vérifier la justesse du jugement de Pâris
(qui l'avait proclamée la plus belle des déesses,
contre Héra (Junon) et Athéna (Minerve)).

avec un voile encore à côté d'elle mais
qui cache un peu sa nudité, c'est la Vénus pudique (mais nue).
Ce mouvement (ici représenté dans la sculpture, cela permet d'y assister en direct pour ainsi dire) se réalisait au même moment dans la philosophie, dans l'art, dans la science, toujours chez les Grecs.
Les invasions barbares et la domination chrétienne (en Occident) ont arrêté ce mouvement vers l'égalité, ont arrêté l'«occidentalisation» du monde, pendant 2000 ans (avec, je dois dire, la complicité de certains Grecs, dévoyés, orientalisés, byzantins ou chrétiens orthodoxes: «Grec[s] du Bas-Empire» dirait Napoléon Bonaparte avec mépris).
Même aujourd'hui, les religions et les idéologies rétrogrades retardent son expansion.
Mais rien ne pourra l'arrêter car c'est le trésor de chaque humain d'être égal à tout autre humain.
Et c'est la mesure de l'état de civilisation d'un pays que la manière dont y est établie l'égalité des humains, -et particulièrement l'égalité des femmes et des hommes.
* J'avais d'abord utilisé «dénuement» mais on me suggère le terme littéraire «dénudement». Je trouve la suggestion intéressante . Il est impossible par ailleurs d'utiliser les mots «dénudation», «déshabillage», «mise à nu». Et «dénuement» que j'avais retenu ne convient pas vraiment. Va pour «dénudement».
Message en faveur de l'athéisme sur un autobus montréalais
mardi 3 mars 2009
Sottises sur la vie après la mort

Vous voyez de quoi il est question dans ce numéro.
C'est fou la quantité de sottises que des gens présentés d'habitude comme intelligents, voire même brillants (particulièrement Augustin d'Hippone -connu sous le tire manifestement immérité de saint Augustin, sot d'entre les sots, considéré pourtant comme l'un des « Pères de l'Église » et inspirateur principal de Luther et de Jansénius), ont pu dire sur une présumée vie après la mort.
Une sottise entre autres que je brûle (d'ores et déjà car c'est sans doute ma destinée après la mort de brûler si tous ces sots ont raison -mais j'en doute fort) de vous apprendre : selon la tradition et les écrits musulmans sur l'enfer, les femmes, là aussi, y sont séparées des hommes et, cerise sur le gâteau, elles constituent la majorité des humains qui sont en enfer.
Inférieures durant la vie et majoritairement damnées après la mort, quel horrible destin que celui des femmes dans l'Islam.
Et une question se pose : où prendra-t-on les houris (page en anglais au bout de ce lien) qui sont censées donner des plaisirs sexuels éternels aux martyrs de la foi?
Je me demande comment tant de femmes (et d'hommes aussi bien) peuvent encore croire en une religion dont certaines croyances -sinon toutes- sont manifestement si sottes.
(Je rappelle que les Musulmans croient, entre autres sottises et comme les Catholiques, que Marie était vierge quand elle a donné naissance à Jésus. Y en a-t-il qui croient que son hymen ne s'est pas rompu à cette occasion ?)
Toute croyance est manifestement irrationnelle, c'est-à-dire indépendante de l'intelligence.
Séparée hermétiquement de l'intelligence.
Je rapporterai ultérieurement des sottises énoncées par des Chrétiens et des Juifs.
Certaines (sinon toutes) sont plus stupides encore que celle-là que croient les Musulmans.
Et elles portent aussi bien sur le paradis que sur l'enfer.
lundi 2 mars 2009
Le message d'origine (et d'autres messages) de la campagne en faveur de l'athéisme
Voici le message d'origine de la campagne en faveur de l'athéisme dont je parle dans la note précédente. Sur un autobus de Londres. En anglais évidemment.
Et voici le message en castillan, sur un autobus de Madrid.
Et voici le projet avorté de la campagne italienne, bloquée par des manœuvres obscures (mais on se doute de qui) dans ce pays manifestement encore fasciste (élection de Berlusconi) et, surtout, ayant comme industrie majeure la religion catholique romaine qui rapporte des milliards à tous (et au Saint-Père) en argent touristique et en deniers de Saint-Pierre (denarii Sancti Petri -sic), et à tutti quanti.
Campagne contre la peur
Je viens de numériser cette photo du journal «Le Devoir». Je l'ai fait pour un certain nombre de raisons qui me tiennent à cœur.
D'abord parce que le message que véhicule cet autobus de la ville de Barcelone reprend le message que j'ai inscrit dans la colonne de droite de ce blogue sous le titre «Campagne contre la peur» et qui est celui-ci:

J'ai décidé de m'associer à cette campagne en reprenant ainsi ce message et, comme vous le constatez, je ne suis pas seul car il est repris peu à peu dans toutes les villes du monde.
(Si vous avez un blogue ou un site Internet, vous pourriez peut-être vous associer à cette campagne en affichant vous aussi ce message, s'il va dans le sens de vos convictions)
Il est temps de contester le message terroriste des religions qui, loin d'être des créations de Dieu (si une telle chose existe), ne sont que des créations humaines, des sortes d'industries créées pour profiter des peurs des humains.
Profiter en terme d'argent, sans doute, mais surtout en terme de pouvoir.
Pouvoir évidemment illégitime exercé par des humains sur d'autres humains plus faibles et plus démunis au point de vue intellectuel et/ou social.
Le message dans la photo du haut est en catalan et c'est une autre raison pour laquelle je vous le présente.
Je voulais souligner l'existence de cette langue latine qui résiste à l'envahissement du castillan et qui fait sa place sur la Terre avec détermination après avoir résisté avec courage pendant un demi-siècle à la dictature catholico-fasciste de Franco.
J'aime aussi cette langue parce qu'elle ressemble à la fois à l'occitan, au français, au portugais et ... au castillan. Voyez comme le catalan ressemble en particulier au français:
Deixa de preocupar-te! Gaudeix la vida.
Quelle merveilleuse fécondité de la langue-mère latine qui a donné naissance à tant de langues différentes!
Quand je verrai d'autres manifestations de la campagne contre la peur, dans n'importe quelle langue, je vous les présenterai car j'aime toutes les langues, excepté, un peu moins, celles qui tentent de s'imposer comme des religions et qui étouffent les autres.
* L'ajout que j'ai fait («Si Dieu existe il vous aime et ne vous fera pas de mal»), je l'ai fait pour souligner avec plus de force que Dieu, s'il existe, n'a pas besoin des religions pour aimer les humains.
Qui sont tous ses enfants et qui peuvent tous s'adresser à lui directement, sans aucun intermédiaire.
Surtout sans intermédiaires qui ne feraient que brouiller la communication en percevant un bénéfice indu en passant (voyez le pouvoir et les bijoux et les palais et les comptes en banque du pape et des «preachers» et des imams et autres dignitaires religieux. Voyez les marchands de la Mecque et de toute l'Arabie se pourléchant avidement les lèvres en attendant les pèlerins annuels).
dimanche 1 mars 2009
L-a-e dans l'a-t-i-t-i-a
Une chanson un peu étrange de Serge Gainsbourg, car elle consiste essentiellement à épeler le nom de Lætitia. Étrange mais représentative de l'esprit particulier de son auteur.
Je la présente pour souligner la date de sa mort le 2 mars 1991.
J'ai connu cette chanson au début des années soixante.
Et voici les paroles (manifestement le transcripteur ne sait pas la signification du refrain, mais je vous livre les paroles telles quelles). Une Remington est une machine à écrire et cette chose est disparue maintenant.
Elaeudanla Téïtéïa
Elaeudanla Téïtéïa
Sur ma Remington portative
J'ai écrit ton nom Lætitia
Elaeudanla Téïtéïa
Lætitia les jours qui se suivent
Hélas ne se ressemblent pas
Elaeudanla Téïtéïa
C'est ma douleur que je cultive
En frappant ces huit lettres-là
Elaeudanla Téïtéïa
C'est une fleur bien maladive
Je la touche du bout des doigts
Elaeudanla Téïtéïa
S'il faut aller à la dérive
Je veux bien y aller pour toi
Elaeudanla Téïtéïa
Ma raison en définitive
Se perd dans ces huit lettres-là
Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington portative
J'ai écrit ton nom Lætitia
Elaeudanla Teïtéïa
Romances sans paroles
C'est la page couverture d'un recueil de poésies de Paul Verlaine que j'ai retrouvé récemment dans un coin depuis longtemps inexploré de ma bibliothèque (il me faut en faire l'inventaire pour en réduire le volume (sic) bientôt).
(Je n'aime pas beaucoup l'adresse de la Librairie Alphonse Lemerre qui a édité ce recueil, «Passage Choiseul». Je me demande qui a eu l'idée de donner à ce Passage le nom du ministre de Louis XV qui s'est réjoui avec Voltaire de la perte de la Nouvelle-France en 1763? A-t-on idée de donner le nom d'un nul à quelque chose? À moins qu'on ait voulu ajouter l'insulte à l'injure! Mais revenons à nos moutons)
Il y a, dans ce recueil, une partie qui s'intitule (comme cette note) «Romances sans paroles» et je crois que ce titre est ce qui résume le mieux toute l'œuvre poétique de Verlaine.
Bien sûr, il y a des mots comme vous allez le voir dans le poème que je vais vous présenter (sous forme d'image numérisée du recueil dont vous voyez la page couverture numérisée également ci-dessus). S'il n'y avait pas de mots on ne pourrait pas parler de poésie.
Mais ces mots n'impliquent pas un discours, c'est-à-dire des paroles qui sont organisées pour exposer des idées ou des raisonnements.
Dans les poèmes les plus représentatifs de Verlaine il y a seulement des impressions, voire des sensations et «rien [...] qui pèse ou qui pose».
C'est ce qui se rapproche le plus de ce qu'on pourrait appeler la «poésie pure». Voyez (cliquez l'image pour mieux lire le texte).