mardi 23 décembre 2025
Un chef-d’œuvre biologique de l’évolution
Sa colonne vertébrale très flexible lui permet des mouvements précis et rapides, notamment en plein saut.
Ses réflexes sont extrêmement rapides grâce à un système nerveux performant, et sa vision nocturne dépasse largement celle de l’humain.
Son ouïe est capable de capter des sons à très haute fréquence, utiles pour repérer de petites proies. Son cœur et son métabolisme sont adaptés à des efforts courts mais intenses.
Sur le plan cérébral, certaines structures liées aux émotions et au comportement social sont proches de celles de l’humain, ce qui favorise des interactions complexes.
Comportementalement, le chat sait alterner entre indépendance et proximité.
Cet équilibre entre capacités physiques, sensorielles et cognitives en fait un exemple remarquable de réussite évolutive, à la fois chasseur efficace et compagnon des humains.
lundi 22 décembre 2025
Enfin quelqu’un qui veut débarrasser le monde des bandits évangéliques
Trois fois par semaine, la Grace Room Ministry faisait salle comble dans le plus grand stade couvert de Kigali, fort de 10.000 places. Puis en mai, elle a été fermée, à l'instar de milliers d'autres églises évangéliques au Rwanda.
Depuis 2018, de nouvelles règles sont appliquées aux églises rwandaises en matière de sécurité, de transparence financière et de qualification des pasteurs.
Une réglementation prise sous la férule du président Paul Kagame, qui n’a jamais masqué sa tiédeur vis-à-vis des lieux de culte évangéliques ayant fleuri ces dernières décennies au Rwanda, comme ailleurs en Afrique.
Mais contrairement à de nombreux pays du continent où ces établissements - souvent critiqués pour la faiblesse doctrinale et la cupidité de leurs pasteurs - prospèrent sans contrôle, jusqu'à 10.000 églises rwandaises ont été fermées ces dernières années, estime la presse du pays.
"Si cela ne tenait qu’à moi, je ne rouvrirais même pas une seule église", affirmait fin novembre Paul Kagame, qui dirige d'une main de fer le Rwanda depuis qu'il a renversé en juillet 1994 le régime extrémiste hutu, instigateur du génocide qui a fait plus de 800.000 morts parmi la minorité tutsi et les hutu modérés.
"Face à tous les défis de développement auxquels nous sommes confrontés, (...) quel est le rôle de ces églises ? Fournissent-elles des emplois ?", s'interrogeait-il encore lors d'une conférence de presse retransmise en direct. Et de trancher : "Beaucoup ne font que voler... Certaines églises ne sont qu’une tanière de bandits."
"Mépris"
Derrière de telles déclarations pointe le refus du chef de l'Etat rwandais de tout contre-pouvoir, estime l'analyste politique Louis Gitinywa, ce que confirme une source gouvernementale rwandaise sous couvert d'anonymat.
"Le FPR (le Front patriotique rwandais, le parti aux affaires, qu'il dirige, NDLR) s'irrite quand une organisation ou un individu gagne en influence", observe Louis Gitinywa. Derrière la récente charge télévisée du président Kagame, "le message est : le FPR n'a pas de concurrent en terme d'ascendant" sur la population, poursuit-il.
Paul Kagame voit aussi en l’Église un vestige colonial. "Vous avez été trompés par les colonisateurs et vous continuez à vous laisser tromper", assénait-il fin novembre.
Environ 93 % des Rwandais se déclarent chrétiens, selon le recensement de 2024.
Le traumatisme du génocide de 1994, durant lequel des massacres ont été perpétrés jusqu'à l’intérieur d’églises, a favorisé l'essor de nouvelles structures religieuses, particulièrement ciblées par les autorités.
Beaucoup de fidèles doivent désormais effectuer de longs trajets pour trouver un lieu de prière.
"Le mépris et le dégoût ouverts du président pour les églises, et les organisations religieuses en général, annoncent des temps difficiles", commente un responsable d'église de Kigali, qui requiert l'anonymat par crainte de représailles.
Les réglementations de 2018 sont exigeantes : les églises doivent soumettre des plans d’action annuels indiquant comment elles s’alignent sur les "valeurs nationales" et toutes les donations doivent transiter par des comptes enregistrés. Ses pasteurs doivent être diplômés en théologie.
Depuis mars 2025, les églises sont aussi tenues d'apporter 1.000 signatures de fidèles, "presque impossibles" à obtenir pour de petites structures, remarque le pasteur Sam Rugira, dont les deux lieux de culte ont été fermés en 2024 pour non-respect des règles de sécurité incendie.
"Brigands"
La critique des églises évangéliques - et de leurs excès - n'est toutefois pas isolée en Afrique. L'ex-président kényan Uhuru Kenyatta avait en 2017 dénoncé "les brigands qui utilisent la religion pour voler les Kényans".
Le Kenya a lui-même expérimenté le pire de ces lieux de culte une fois qu'ils deviennent hors de contrôle. En 2023, environ 450 personnes, sous l'emprise d'un ancien chauffeur de taxi devenu pasteur autoproclamé, ont jeûné à mort pour "rencontrer Jésus" avant la fin du monde prévue cette année-là. Leurs restes ont été exhumés dans une forêt.
Malgré le traumatisme au sein de la population, le Kenya, dont le président William Ruto est un chrétien évangélique, n'a pris aucune mesure pour encadrer ces églises, que les autorités considèrent comme d'importantes réserves d'électeurs.
Au Rwanda, la fermeture du Grace Room Ministry a peut-être causé la plus grande surprise. Sa pasteure, Julienne Kabanda, attirait des foules immenses à la BK Arena, un écrin sportif flambant neuf de Kigali.
Les autorités affirment avoir révoqué la licence de l’église car celle-ci avait "à plusieurs reprises omis de soumettre ses rapports annuels d’activité et financiers". L’AFP n’a pas pu joindre Juliette Kabanda pour un commentaire.
Enseignant en science politique à l’Université nationale du Rwanda, Ismael Buchanan affirme reconnaître que "la religion et la foi ont joué un rôle clé dans la guérison des Rwandais des blessures émotionnelles et psychologiques après le génocide".
"Mais il n’a pas de sens d’avoir une église tous les deux kilomètres à la place d’hôpitaux et d’écoles", constate-t-il. "Le Rwanda n’est pas un État religieux comme le Vatican ou l’Arabie saoudite."
L’inventeur du WEB
Ce qui rendait sa décision si remarquable, c'était le contexte.
Deux mois seulement auparavant, l'Université du Minnesota avait annoncé l'instauration de redevances pour Gopher, le principal concurrent du Web. Les utilisateurs étaient indignés. Ils y voyaient une trahison de la culture ouverte d'Internet. Gopher, qui était alors plus populaire que le Web, ne s'en est jamais remis. Cette décision de licence a « tué socialement » la plateforme, selon l'un de ses développeurs.
Berners-Lee a constaté les conséquences et a choisi la voie inverse.
Il a milité pour que le CERN mette son invention à disposition gratuitement et pour toujours. Sans brevets. Sans restrictions. N'importe qui pouvait s'en servir. Le CERN, conscient du potentiel du web et des dangers liés à Gopher, accepta. Le 30 avril 1993, ils signèrent un document cédant tous leurs droits de propriété intellectuelle.
« Si la technologie était restée ma propriété et sous mon contrôle total, elle n'aurait probablement pas connu un tel succès », expliqua plus tard Berners-Lee. « On ne peut pas proposer un espace universel et en même temps en garder le contrôle. »
En quelques mois, le trafic web explosa. Mosaic fut lancé, suivi de Netscape. Puis Yahoo, Amazon, eBay, Google. Toute l'économie moderne du savoir est née d'un code que Berners-Lee refusa de posséder.
Il fut anobli par la reine Élisabeth II en 2004 et reçut le prix Turing – le prix Nobel de l'informatique – en 2016. Mais son invention ne fit jamais de lui un milliardaire. Interrogé sur les raisons de cette question, il a répondu : « Cette question sous-entend que l’on ne mesure la valeur d’une personne qu’à son patrimoine. Or, une personne se définit par ses actes, ses paroles, ses convictions, et non par ce qu’elle possède en banque. »
Son héritage est un exemple éloquent : parfois, l’impact le plus important ne vient pas de la possession de ses créations, mais de leur diffusion.
dimanche 21 décembre 2025
Lever de soleil aujourd'hui, solstice d'hiver, sur Stonehenge.
Sauver une langage qui allait périr
Louisiane, 1933.
Mary Haas était assise sur une véranda en bois, sous la chaleur suffocante de l’été, son carnet en équilibre sur les genoux, observant un vieil homme nommé Sesostrie Youchigant former soigneusement des mots dans une langue que personne d’autre ne comprenait.
Hélas, il n’est pas en biscuit !
samedi 20 décembre 2025
Dormir
Argent et viol
Ce n'est pas seulement de prostitution qu'il s'agit mais du rôle que les civilisations ont fait jouer au sexe féminin en échange de ce que signifie l'argent !
Rôle auquel on tente de ramener, par le viol, les êtres qui ont ce sexe, en Inde notamment, mais aussi partout où vivent des attardés, comme on le voit en Occident ces temps-ci.
vendredi 19 décembre 2025
Fruits rouges, oiseaux bleus
La haine l’emporte sur tout sentiment bienveillant
« L’amour, l’amitié et le respect n’unissent pas autant les gens que la haine commune envers une même chose. »
Anton Tchekhov
Tchekhov (né le 29 janvier 1860 à Taganrog, en Russie – mort le 14 ou 15 juillet 1904 à Badenweiler, en Allemagne) était un dramaturge et nouvelliste russe. Fils d'un ancien serf, il subvenait aux besoins de sa famille en écrivant des sketches humoristiques populaires tout en étudiant la médecine à Moscou. Durant son exercice de la médecine, sa première pièce, Ivanov (1887), fut créée, mais ne rencontra pas le succès escompté. Il aborda ensuite des thèmes plus graves dans des nouvelles telles que « La Steppe » (1888) et « Une histoire morne » (1889) ; parmi ses œuvres ultérieures figurent « Le Moine noir » (1894) et « Les Paysans » (1897). Il adapta sa deuxième pièce, Le Démon des bois (1889), en un chef-d'œuvre, Oncle Vania (1897). Sa pièce La Mouette (1896) fut mal accueillie jusqu'à sa reprise réussie en 1899 par Konstantin Tchekhov. Stanislavski et le Théâtre d'Art de Moscou. Il s'installa en Crimée pour soigner sa tuberculose qui lui fut fatale, et c'est là qu'il écrivit ses dernières grandes pièces, Les Trois Sœurs (1901) et La Cerisaie (1904), pour le Théâtre d'Art de Moscou. Les pièces de Tchekhov, qui portent un regard tragi-comique sur la monotonie de la vie provinciale et le déclin de la noblesse russe, connurent un succès international après leur traduction en français et dans d'autres langues, et en tant que nouvelliste, il est encore considéré comme pratiquement inégalé.
jeudi 18 décembre 2025
Les tombeaux impériaux byzantins
mercredi 17 décembre 2025
Sur la traite et le traitement des esclaves
Dans « Abolition. A History of Slavery and Antislavery », l’historien Seymour Drescher souligne certains faits méconnus concernant ce commerce infâme.
[Pendant ] trois siècles et demi. Les politiciens autoritaires, les élites capitalistes et la majeure partie de la société – y compris l’Église catholique – firent preuve d’une infinie tolérance à l’égard du système esclavagiste.
Qui étaient les premiers esclavagistes ? Les pionniers en matière de traite sont les musulmans. Entre 1440 et 1540, on comptait plus d’Européens esclaves en Afrique du Nord que d’Africains asservis en Europe, aux Antilles et aux Amériques réunies. A l’apogée de la traite transatlantique, vers 1850, l’Asie et l’Afrique comptaient encore trois fois plus d’esclaves que le continent américain.
Pourquoi avoir choisi les Africains comme esclaves ? Durement frappés par les maladies et les mauvais traitements, les Amérindiens étaient en passe de disparaître lorsque la Couronne espagnole décida de restreindre leur usage. On ne pouvait pas arracher les paysans aux champs européens. Utiliser des musulmans aurait conduit à des représailles. Et les Juifs furent écartés, par souci de conserver des colonies religieusement pures.
Qui initia le mouvement abolitionniste ? Les quakers et les puritains d’Amérique du Nord sont les premiers à s’être efficacement opposés à l’esclavage pour des raisons morales. Leur sanctuaire, la Pennsylvanie devient le premier Etat de la planète à décréter l’abolition, en 1780. Une décision qui ne découlait pas d’un pur altruisme : elle procédait aussi du désir des populations européennes de limiter l’afflux de Noirs aux Etats-Unis.
Quel pays européen eut le plus longtemps recours à l’esclavage ? L’Espagne a le triste honneur d’être la première et la dernière puissance européenne à avoir transporté des esclaves vers l’Amérique. Elle ne connaîtra aucun mouvement significatif en faveur de l’abolition avant la fin du XIXe siècle.
Dire noir ce qui est blanc pour ne pas contredire le Parti ou l’Église
« Il faut s'attacher à l'Église romaine au point de tenir pour noir un objet qu'elle nous dit noir, alors même qu'il serait blanc ! »
mardi 16 décembre 2025
Henrietta Lacks, mère de la médecine moderne
lundi 15 décembre 2025
L’inventeur du chocolat comme bonbon
Souvent granuleux et gras, il était réservé à une élite fortunée.
Techniquement, c'était une boisson des dieux, mais bien loin de la gourmandise onctueuse que nous connaissons aujourd'hui.
En 1847, tout changea dans l'Angleterre victorienne, alors très stricte.
Joseph Fry, un homme d'affaires pragmatique, examinait le fonctionnement de son usine à Bristol.
Le monde de la confiserie se limitait aux bonbons durs et aux sucreries.
Le chocolat demeurait un luxe liquide.
Mais un problème se posait dans le secteur.
Quelques années auparavant, un chimiste néerlandais du nom de Van Houten avait inventé une presse permettant d'extraire le beurre de cacao.
Cette machine séparait le beurre de cacao, dense et épais, de la poudre de cacao.
La plupart des gens privilégiaient la poudre pour le chocolat chaud.
Le beurre était souvent considéré comme un sous-produit, voire un déchet.
Fry, lui, voyait les choses autrement.
Il expérimenta une idée novatrice.
Au lieu de jeter le beurre de cacao, il le fit fondre et le réincorpora à la poudre de cacao avec du sucre.
C'était une simple équation chimique, mais personne ne l'avait encore parfaitement équilibrée.
Le résultat fut une pâte épaisse et malléable.
Ce n'était ni un liquide, ni une poudre.
C'était une substance solide que l'on pouvait couler dans des moules et laisser refroidir.
Lorsqu'il la testa, la substance ne s'effrita pas.
Elle cassa net.
Elle fondit sur la langue.
Elle conserva sa forme.
Joseph Fry venait d'inventer la première tablette de chocolat solide au monde.
Ce n'était pas simplement une nouvelle recette ; c'était la naissance d'une toute nouvelle industrie.
Dès 1853, son entreprise, J.S. Fry & Sons, était prête à repousser encore les limites.
Ils lancèrent les Fry's Cream Sticks, les premiers bonbons au chocolat fourrés.
En 1866, ils lancèrent la célèbre crème au chocolat Fry's, proposant des tablettes produites en masse au grand public.
Il a rendu accessible un produit de luxe.
Il a transformé une boisson en une gourmandise.
Il a fait d'un sous-produit un produit emblématique.
Aujourd'hui, le rayon chocolat de tous les supermarchés du monde existe grâce à un homme qui a eu l'idée de réincorporer le beurre à la poudre.
Cela reste l'une des innovations les plus savoureuses de l'histoire industrielle.
Il nous en veut
Au 16è siècle, un dame qui prêtait attention à ses odeurs quand tout le monde puait
Les cours Tudor n'avaient pas les odeurs que les films aiment à dépeindre.
Pièces closes. Feux de cheminée. Laine, fourrure, odeurs corporelles et fumée emprisonnées entre les murs de pierre. Quiconque détenait le pouvoir faisait tout son possible pour contrôler l'air ambiant.
La sixième épouse d'Henri VIII prenait son hygiène personnelle très au sérieux, ce qui la distinguait déjà dans une cour du XVIe siècle. Elle se lavait régulièrement, changeait souvent ses draps et était très attentive aux parfums. Plus important encore, elle exigeait le même soin dans ses appartements.
Ses appartements étaient parfumés à l'eau de rose et au fenouil. Ces choix n'étaient pas le fruit du hasard. L'eau de rose était associée à la propreté et au raffinement. On pensait que le fenouil rafraîchissait l'air et neutralisait les odeurs désagréables. C'était un savoir-faire pratique, non de la vanité.
À Noël, lors d'un séjour à Hampton Court, Catherine ajouta des clous de girofle au mélange. Les clous de girofle, porteurs de chaleur et d'épices, étaient liés à l'hospitalité festive. Leur parfum puissant pouvait également se diffuser à travers les lourds rideaux et les pièces bondées.
À la cour, l'odorat était primordial. Il était signe de santé, de discipline et d'autorité. Une reine à l'odeur fraîche envoyait un message avant même d'avoir prononcé un mot.
Catherine Parr régnait en maître sur son espace avec une grande rigueur. Même l'air en était le reflet.
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Cette scène a été imaginée grâce à l'intelligence artificielle. Voici ma vision de ce à quoi elle aurait pu ressembler.
dimanche 14 décembre 2025
Vain espoir
samedi 13 décembre 2025
La naissance de l’anglais après la conquête normande
Autisme, une vue différente mais aucunement inférieure des choses
Contre l’avis médical, sa mère refusa de baisser les bras. Temple apprit à parler tard, maladroitement, douloureusement. Les règles sociales lui paraissaient incompréhensibles. Les visages humains la submergeaient. Mais les machines, les animaux et les formes lui parlaient clairement. Là où les autres voyaient du chaos, Temple voyait des systèmes. Là où les autres ressentaient des émotions, elle voyait de la structure. « Mon esprit fonctionne comme Google Images », disait-elle. « Quand je pense à quelque chose, je le vois. » Ce que le monde qualifiait de handicap est devenu une lentille, lui permettant de remarquer ce que les autres ignoraient.
Adolescente, lors de ses visites dans les parcs à bestiaux, Temple a remarqué quelque chose que personne d'autre ne voyait : les animaux étaient terrifiés, non par entêtement, mais parce que l'environnement agressait leurs sens. Les ombres au sol ressemblaient à des trous. Le bruit du métal était synonyme de danger. Les virages serrés étaient comme des pièges. Pour l'industrie de l'élevage, la peur était normale. Pour Temple, c'était un défaut de conception.
« Les animaux pensent par leurs sens », expliquait-elle. « Tout comme moi. » Elle a commencé à dessiner des couloirs de contention incurvés, un éclairage plus doux, des allées plus silencieuses – des systèmes qui respectaient les instincts des animaux au lieu de les contrer. Les experts du secteur se sont moqués d'elle. Une femme. Autiste. Sans aucune expérience agricole.
« Ils pensaient que j'étais folle », se souvient-elle. « Mais les animaux me disaient que j'avais raison. »
Peu à peu, les résultats ont fait taire les moqueries. Le nombre d'accidents a diminué. Le stress a diminué. La productivité s'est améliorée. Partout dans le monde, des installations ont adopté ses méthodes. Aujourd'hui, près de la moitié des élevages d'Amérique du Nord utilisent des systèmes inspirés des travaux de Temple Grandin. Une femme à qui l'on avait dit qu'elle ne pourrait jamais réussir a discrètement transformé toute une industrie. Pourtant, la reconnaissance n'a pas été facile. Le monde universitaire doutait d'elle. On prenait sa franchise pour de l'impolitesse. On lui répétait sans cesse d'adoucir sa voix, d'agir « normalement ». Elle a refusé.
« Si je m'étais débarrassée de l'autisme », disait-elle, « je me serais débarrassée de mon don. »
Temple Grandin est devenue professeure, scientifique, conférencière internationale. Elle a pris la parole sur scène pour expliquer l'autisme à un monde qui avait un jour tenté de l'effacer. Elle s'exprimait avec clarté et non avec sentimentalisme. « Différente, pas inférieure », disait-elle à son auditoire. Et inlassablement, elle répétait cette phrase devenue son manifeste discret : « Le monde a besoin de toutes sortes d'esprits. » Elle soutenait que l'innovation elle-même repose sur la neurodiversité – que les personnes marginalisées par la société sont souvent celles qui trouvent les solutions en premier. Temple Grandin n'a jamais été brisée. Elle était insaisissable. Ce que la médecine tentait de faire taire, elle le transformait en vision. Ce que la société rejetait, elle le transformait en progrès. Et ce faisant, elle a prouvé que l'intelligence ne s'exprime pas toujours par les mots, que l'empathie n'est pas toujours visible et que la grandeur ne se manifeste pas toujours sous une forme que le monde est prêt à reconnaître.
Descendante du Macédonien Ptolémée mais la plus célèbre des Égyptiennes
On l'imagine devant les pyramides ou naviguant sur le Nil.
Pourtant, si l'on examinait son arbre généalogique, on n'y trouverait pas les bâtisseurs du Sphinx.
On y trouverait des Grecs.
Elle naquit en 69 avant J.-C. à Alexandrie.
Cette reine célèbre était en réalité une descendante de Ptolémée Ier Sôter.
Ce général macédonien servit directement sous les ordres d'Alexandre le Grand.
À la mort d'Alexandre, ses généraux se partagèrent son immense empire.
Ptolémée prit le contrôle de l'Égypte.
Pendant près de 300 ans, ses descendants régnèrent sur l'Égypte.
Mais ils restèrent des étrangers à part entière.
La dynastie ptolémaïque refusa de s'intégrer à la population locale.
Ils vivaient dans une cité grecque, suivaient les coutumes grecques et parlaient grec.
Pendant près de trois siècles, aucun souverain de sa famille ne prit la peine d'apprendre la langue locale.
Ils gouvernaient par l'intermédiaire d'interprètes et traitaient le pays comme une province conquise.
Mais elle était différente.
Elle avait conscience des bouleversements du monde et de la fragilité de son royaume.
Au lieu de s'isoler dans le palais, elle alla à la rencontre de ses sujets.
Elle devint la première souveraine de sa dynastie à apprendre l'égyptien.
Elle ne s'arrêta pas là.
Elle apprit les langues des Éthiopiens, des Trogodytes, des Hébreux et des Arabes.
Alors que son père s'était endetté jusqu'au cou pour conserver son trône, elle misait sur son intelligence.
Elle embrassa la religion locale et se présenta comme l'incarnation vivante de la déesse Isis.
Ce fut un coup de maître politique qui lui valut la loyauté du peuple.
Lorsque Rome frappa à sa porte, elle était prête.
Elle n'accueillit pas Jules César en victime impuissante.
Elle le rencontra d'égal à égal.
Elle usa de son héritage et de son intelligence pour forger des alliances qui permirent à son pays de conserver son indépendance.
Elle lutta pour son trône. Elle lutta pour son fils. Elle lutta pour sa dynastie.
Finalement, la puissance militaire de Rome était trop grande pour résister indéfiniment.
Sa défaite marqua la fin du royaume ptolémaïque et la conquête finale de l'Égypte.
Mais son héritage survécut à l'Empire romain lui-même.
Elle fut la dernière monarque grecque à régner sur le monde antique, et pourtant elle demeure la plus célèbre des Égyptiennes.
La créature la plus parfaite
Observons de plus près leur morphologie. Leurs griffes rétractiles restent acérées jusqu'à ce qu'elles soient nécessaires, et leurs dents sont conçues pour agripper et trancher. Une colonne vertébrale flexible leur permet de bondir sans effort, transformant un simple saut en un mouvement fluide et puissant. Même leurs vibrisses jouent un rôle crucial : elles leur permettent de percevoir les courants d'air et les distances, ce qui leur permet de se faufiler dans des espaces restreints et de porter des attaques précises.
Les chats sont dotés d'un réflexe de redressement remarquable, qui leur permet de pivoter en plein vol et de retomber sur leurs pattes. C'est une merveille de la physique qui émerveille souvent les chats (et leurs maîtres), surtout après une chute mal calculée d'une étagère.
Des chats sauvages aux chats domestiques, l'évolution a à peine modifié ce « modèle ». Les chats sont des machines de haute performance, conçues pour évoluer dans l'obscurité, avec un minimum de bruit et une efficacité maximale. Leur adaptation a fait ses preuves depuis des siècles : idéale pour chasser au crépuscule et se déplacer avec précision dans leur environnement.
« Parfaitement biologiques » est une affirmation audacieuse, mais il serait peut-être plus juste de dire que les chats sont remarquablement bien adaptés. Dans la nature, cela signifie un équilibre ; en ville, cela peut représenter un danger pour les oiseaux et les petits mammifères. Pourtant, lorsqu'un chat saute avec grâce sur un rebord de fenêtre, on ne peut qu'admirer la maîtrise et l'élégance de chacun de ses mouvements.












































