Dans le courriel en provenance de « Books » aujourd'hui (ici), qui rend compte du livre dont vous voyez la jaquette ci-dessus, voici ce qu'on écrit à propos de l'économie chinoise (lisez et retirez rapidement vos billes de ce pays) :
Miracle chinois à durée limitée
Avec 6,9 % de croissance en 2015, l’économie chinoise progresse à son rythme le plus faible depuis vingt-cinq ans. Et elle va continuer à s’essouffler, selon les économistes Daron Acemoglu et James Robinson. Ce n’est pas le contexte économique mondial qui est ici en cause, mais les institutions du pays.
Depuis trente ans, la Chine a parié sur un système économique « inclusif » ; autrement dit, elle « encourage la masse de la population à participer aux activités économiques qui optimisent son talent et ses capacités », écrivent-ils dans Prospérité, puissance et pauvreté : pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres. Mais le pays a conservé ses institutions politiques autoritaires. S'il s’est modernisé à vitesse accélérée en misant sur l’importation de technologies étrangères et l’exportation de produits manufacturés bas gamme, « il est néanmoins probable que la croissance chinoise prendra fin, notamment une fois que la Chine aura atteint le niveau de vie d’un pays à revenu intermédiaire », soutiennent Acemoglu et Robinson. Car, à ce stade, la pesanteur des institutions politiques freinera le développement. La relation féodale à laquelle sont soumis les entrepreneurs vis-à-vis du Parti communiste, et notamment le flou juridique entretenu sur les droits de propriété, entraveront l’activité.
L’ancien Premier ministre Wen Jiabao lui-même a reconnu que l'expansion risquait d’être contrariée en l’absence de réforme politique, rappellent les auteurs. Qui donnent à la croissance chinoise (mais une croissance de moins en moins spectaculaire) une durée de vie de quelques décennies. Après quoi elle s’effondrera complètement. L’historien de l’économie Brad DeLong, dans un article récent [ici, en anglais] s’appuyant sur le même constat, est plus pessimiste encore : il n’accorde que cinq années de croissance forte à la Chine.
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