dimanche 2 mars 2014

Contemplez mes œuvres, Ô Puissants, et désespérez !

Il y avait la photo de ce souverain de l'Égypte antique sur la version iPad de la Presse aujourd'hui sans autre renseignement.
J'évite le titre « pharaon » car c'est peut-être une femme qui est représentée puisque des femmes ont aussi régné sur l'Égypte antique : Hatchepsout ou Cléopâtre (septième du nom).
Mais je crois que ce n'est ni l'une ni l'autre.
Je me sers de cette photo comme prétexte pour vous présenter le poème de Shelley sur une statue brisée de Ramsès II (présenté sous la transcription grecque de son nom de règne : « Ozymandias »).
Voici le poème en anglais original suivi par la traduction en français qu'en propose Wikipédia (ici) :

                                      Ozymandias of Egypt

I met a traveller from an antique land


Who said:  « Two vast and trunkless legs of stone

Stand in the desert. Near them, on the sand,

Half sunk, a shattered visage lies, whose frown,



And wrinkled lip, and sneer of cold command,

Tell that its sculptor well those passions read,

Which yet survive, stamped on these lifeless things,

The hand that mocked them and the heart that fed,



And on the pedestal these words appear :

" My name is Ozymandias, king of kings :

Look on my works, Ye Mighty, and despair ! "

Nothing beside remains. Round the decay

Of that colossal wreck, boundless and bare,

The lone and level sands stretch far away. »

                        Percy Bysshe Shelley


Ozymandias d'Égypte

J’ai rencontré un voyageur venu d’une terre antique

Qui m'a dit : « Deux immenses jambes de pierre dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le sourire de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui, gravées sur ces objets sans vie, survivent encore
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal il y a ces mots :
" Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Contemplez mes œuvres, Ô Puissants, et désespérez  ! "

À côté, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

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