jeudi 27 mars 2014

Morte, « la fille de Minos et de Pasiphaé » ?

C'est une sculpture d'Aimé-Jules Dalou que l'on trouve maintenant au « Art Institute of Chicago ».
Elle s'intitule « Bacchus consolant Ariane », comme si Bacchus, un dieu romain, avait quelque chose à voir avec la belle Ariane, grecque et « fille de Minos et Pasiphaé ».
Mais tout le dix-neuvième siècle (voire les autres siècles sous l'obscurantiste domination de l'Église romaine) est ainsi qui confond les dieux romains avec les dieux grecs et ne craint pas, par exemple, d'appeler « Vénus » une « Aphrodite » trouvée à Milo (forme ancienne de « Milos »), ou, comme ici, d'appeler « Bacchus » le dieu Dionysos qui console Ariane, abandonnée par Thésée.
Celui qui n'aurait, comme connaissances mythologiques, que celles qu'il aurait tirées des pièces de Jean Racine, ne comprendrait pas la sculpture.
À quoi peut-elle bien faire allusion puisqu'Ariane (c'est Phèdre, sa sœur, qui le révèle) est morte ? Ne dit-elle pas, dans la pièce qui porte son nom :


Ariane, ma sœur, de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ?

À moins qu'elle soit mal renseignée car, ailleurs que chez Racine, on raconte qu'Ariane a été sauvée de la mort par Dionysos qui l'épousa et lui donna l'immortalité divine.
Mariage préférable à celui que Phèdre contracta avec l'oublieux et irascible Thésée et qui la conduisit à la mort !
En tous cas, la sculpture de Dalou peut consoler ceux qui pleuraient la mort d'Ariane (dont moi).
La voici, photographiée sous un autre angle :

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