samedi 28 juin 2008

Giordano Bruno et l'infinité des mondes


C'est la statue de Giordano Bruno, Campo dei Fiori, à Rome.
Je n'aime pas la bure de moine dont on l'a affublé.
Ce n'est certes pas l'Église catholique qui a élevé cette statue.
Elle n'a pu être élevée qu'en 1889, 19 ans après que l'Église catholique ait perdu tout pouvoir politique et territorial sur la partie de l'Italie qu'elle dominait depuis des centaines d'années après avoir réussi à faire croire au pauvre barbare germanique Charlemagne (les Francs étaient une peuplade germanique et Charlemagne ne parlait sans doute ni le latin ni une langue romane) que Constantin lui en avait donné la souveraineté en utilisant un faux document forgé par ses propres scribes et intitulé la «Donation de Constantin».

(Le document prétendait même que Constantin donnait au pape la domination spirituelle et temporelle de tout l'Occident).
Tant que l'Église catholique a eu à sa disposition une police, une armée, des ministres et des sujets qui lui obéissaient, elle a utilisé le pouvoir qu'elle avait d'une manière plus cruelle encore que les gouvernements qui ne s'appuyaient pas sur une religion d'amour pour dominer.
Giordano Bruno osait simplement affirmer ce que nous savons tous aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il existe une infinité de mondes comme le nôtre dans notre galaxie et dans les autres galaxies où la vie -même intelligente- est possible.
À une époque où le pape et l'Église tout entière menaçaient Galilée du bûcher s'il persistait à affirmer que la Terre tournait, et qu'elle tournait autour du Soleil, les affirmations de Bruno étaient insupportables.

On le brûla donc sur le Campo dei Fiori en 1600, sur les ordres du pape Clément VIII et du Saint-Office (autre nom de l'Inquisition), là même où, malgré les protestations du pape et des cardinaux de la fin du 19e siècle, on éleva la statue.
Encore aujourd'hui l'administration vaticane demande qu'on déplace la statue : des fenêtres d'une administration de l'Église (La Chancellerie) située tout près on peut voir la statue à longueur de journée comme un remords vivant.
Le remords d'une faute impardonnable pour laquelle jamais personne n'a demandé pardon.

Il faut dire que même les Calvinistes de Genève où s'était réfugié Bruno l'auraient sans doute eux aussi livré au bûcher s'il ne s'était échappé de leur ville.
Aucune religion ne devrait avoir le moindre pouvoir ni sur les corps ni sur les esprits, quels que soient les documents qu'elle présente pour justifier son pouvoir.
Ces documents sont nécessairement des faux.
Comme tous les documents et témoignages sur lesquels les religions s'appuient pour s'établir et justifier leur existence.
J'ai salué bien bas cette statue à Rome et je réitère aujourd'hui ma révérence. Elle est Campo dei Fiori je vous le rappelle (photo ci-dessous).


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