mardi 3 juin 2008

Arbres

(Note de 2013 : la rue de Régina en 2008 ! 
Tous les ormes ont maintenant été abattus !)

C'est le temps où, au Saguenay, les arbres portent enfin des feuilles apparentes, encore vert tendre mais visibles enfin, et qu'ils peuvent lancer leurs branches au-dessus des rues pour former des arches protectrices.
Je vous présente (ci-haut) une photo des érables et des ormes de ma rue, que je vous ai déjà présentés couverts de neige d'abord, puis d'un petit duvet vert : les voici avec des feuilles.
Puis une autre vue (ci-dessous) de ceux-ci avec, à l'avant-plan, un pommetier fleuri rose, tout jeune, que j'ai planté l'année dernière.



Je vous présente aussi quelques fleurs épanouies d'un de mes lilas.


On est loin d'Aix-en-Provence où, dans le Parc Jourdan par lequel nous passions pour aller suivre nos séminaires à la Faculté, les arbres de Judée, blancs ceux-là, fleurissaient dès février (un bel arbre de Judée trouvé sur Internet, en bas).
Ils ressemblaient aux poiriers que le narrateur d'À la Recherche du temps perdu, après les avoir pris pour des dieux étrangers, reconnaît comme des anges dans «Le Côté de Guermantes».
Voici ce qu'il y raconte en parlant des poiriers en fleurs:

Ces arbustes que j'avais vus dans le jardin, en les prenant pour des dieux étrangers, ne m'étais-je pas trompé comme Madeleine quand, dans un autre jardin, un jour dont l'anniversaire allait bientôt venir*, elle vit une forme humaine et «crut que c'était le jardinier»? Gardiens des souvenirs de l'âge d'or, garants de la promesse que la réalité n'est pas ce qu'on croit, que la splendeur de la poésie, que l'éclat merveilleux de l'innocence peuvent y resplendir et pourront être la récompense que nous nous efforcerons de mériter, les grandes créatures blanches merveilleusement penchées au-dessus de l'ombre propice à la sieste, à la pêche, à la lecture, n'était-ce pas plutôt des anges. [...] à côté des plus misérables [maisons], de celles qui avaient l'air d'avoir été brûlées par une pluie de salpêtre, un mystérieux voyageur, arrêté pour un jour dans la cité maudite, un ange resplendissant se tenait debout étendant largement sur elle[s] l'éblouissante protection de ses ailes: c'était un poirier...
Je crois que ce ne sont pas seulement les poiriers de France, mais ce sont tous les arbres qui sont des anges (du moins ils sont ce qui a permis aux humains d'imaginer des anges).
Et chaque fois qu'ils se couvrent de feuilles ou de fleurs (ou de neige) au printemps -qui arrive plus tôt ou plus tard -de février à juin dans l'hémisphère nord- dans l'infinie variété des climats de la Terre- ils sont les annonciateurs de longs jours, de nuits odorantes, de temps doux, de temps de bonheur.


* Il s'agit de Pâques: pour les Chrétiens (c'est de l'Évangile qu'il est question ici) le jour de la résurrection de Jésus-Christ.

1 commentaire:

s 2000 hd a dit…

bravo tres jolie et il y a du nouveau chez moi a bientot

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