mardi 27 mai 2025

L'amour est gratuit

Un fermier avait des chiots à vendre. 

Il peignit une pancarte annonçant les quatre chiots et entreprit de la clouer sur un poteau en bordure de son jardin.  

Alors qu'il enfonçait le dernier clou, il sentit une traction sur sa salopette. Il plongea son regard dans celui d'un petit garçon. 

« Monsieur », dit-il, « je veux acheter un de vos chiots. » 

« Eh bien », dit le fermier en s'essuyant la sueur qui perlait sur sa nuque, « ces chiots viennent de parents talentueux et coûtent cher. » 

Le petit garçon baissa la tête un instant. 

Puis, fouillant dans sa poche, il en sortit une poignée de monnaie et la tendit au fermier. « J'ai trente-neuf cents. Est-ce suffisant pour jeter un coup d'œil ? » 

« Bien sûr », dit le fermier. 

Et là-dessus, il émit un sifflement. « Viens, Dolly ! » appela-t-il. Dolly sortit de la niche et descendit la rampe, suivie de quatre petites boules de poils.  

Le petit garçon colla son visage contre la clôture grillagée. Ses yeux pétillaient de joie.  

Alors que les chiens s'approchaient de la clôture, le petit garçon remarqua quelque chose d'autre qui bougeait à l'intérieur de la niche. 

Lentement, une autre petite boule apparut, sensiblement plus petite celle-ci. Elle glissa le long de la rampe. Puis, d'une manière un peu maladroite, le petit chiot se mit à boitiller vers les autres, faisant de son mieux pour les rattraper… 

« Je veux celui-là », dit le petit garçon en désignant l'avorton. 

Le fermier s'agenouilla à côté du garçon et dit : « Fiston, tu ne veux pas de ce chiot. Il ne pourra jamais courir et jouer avec toi comme ces autres chiens. » 

Sur ce, le petit garçon recula de la clôture, se pencha et commença à retrousser une jambe de son pantalon. Ce faisant, il révéla une orthèse en acier qui descendait de chaque côté de sa jambe et était fixée à une chaussure spécialement conçue.  

Levant les yeux vers le fermier, il dit : « Voyez-vous, monsieur, je ne cours pas très bien moi-même, et il aura besoin de quelqu'un qui comprenne. » 

Les larmes aux yeux, le fermier se pencha et prit le petit chiot. Le tenant délicatement, il le tendit au petit garçon. 

« Combien ? » demanda le petit garçon… 

« C'est gratuit », répondit le fermier. « L'amour est gratuit. »
 

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