C'était l'anniversaire de Pétrarque hier (il y a quelques heures).
Voici, en italien et en français, un des poèmes par lequel il a fondé la poésie lyrique moderne -le «pétrarquisme»- et popularisé le «sonnet», grande forme de la poésie de l'Occident dans toutes les langues :
Benedetto sia 'l giorno
Benedetto sia 'l giorno, e 'l mese, e l'anno,
e la stagione, e 'l tempo, e l'ora, e 'l punto,
e 'l bel paese, e 'l loco ov' io fui giunto
da' duo begli occhi, che legato m'hanno;
e benedetto il primo dolce affanno
ch'i' ebbi ad esser con Amor congiunto,
e l'arco, e le saette ond'i' fui punto,
e le piaghe che 'n fin al cor mi vanno.
Benedetto le voci tante ch'io
chiamando il nome de mia donna ho sparte,
e i sospiri, e le lagrime, e l' desio;
e benedetto sian tutte le carte
ov'io fama l'acquisto, e l' pensier mio
, ch'è sol di lei, si ch' altra non v' ha parte.
Francesco Petrarca (1304-1374)
Béni soit le jour...
Béni soit le jour, bénis le mois, l'année
Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
Béni soit le pays, et le lieu où j'ai fait rencontre
De ces deux yeux si beaux qu'ils m'ont ensorcelé.
Et béni soit le premier doux tourment
Que je sentis pour être captif d'Amour
Et bénis soient l'arc, le trait dont il me transperça
Et bénie soit la plaie que je porte en mon cœur
Bénies soient toutes les paroles semées
À proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.
Et bénis soient les poèmes
Où je sculpte sa gloire, et ma pensée
Tendue vers elle seule, étrangère à toute autre.
Voici une représentation du poète que j'ai tenté de rendre plus «moderne»:
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