mercredi 22 février 2012

Syndrome

Je lisais ce matin un article de Slate.fr (ici) où on évoquait le «syndrome de Stendhal».
Et, rétrospectivement, je me souviens d'avoir été dans un état d'exaltation muette similaire, je crois, à certaines formes de ce syndrome sur cette place, la Piazza del Duomo à Milan, dans la ville même dont Stendhal voulait être citoyen et où il a placé certaines scènes exaltantes de «la Chartreuse de Parme» que j'ai tant aimé (et que j'aime encore).
Sans doute, Stendhal n'a pas vu cette place telle qu'elle est maintenant (excepté le Palais royal qui n'apparaît pas dans cette photo et qui se trouverait à droite s'il y apparaissait), ni même la cathédrale telle qu'elle apparaît puisque la façade de celle-ci n'a été terminée qu'après sa mort, mais c'est parce que mon esprit percevait cette place comme un lieu d'imagination que je ressentais cette exaltation.
Voici comment Stendhal décrit son «syndrome» (qu'il n'appelait pas de ce nom) et qu'il a ressenti à Florence, non à Milan:

J’étais dans une sorte d’extase par l’idée d’être à Florence et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.

Je dois dire que j'ai été assez exalté moi-même à Santa Croce mais pas autant qu'à Milan et pas autant que dans une petite rue de Venise ou dans le Panthéon d'Agrippa (récits éventuels plus tard).

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