lundi 30 juin 2008

Température du 30 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Le Mont Royal masqué à Montréal

Je vous ai déjà parlé (ici -au bout de votre clic- à propos d'autre chose) du mont Royal qui signifiait mon arrivée à Montréal quand j'étais jeune, mais qui ne le pouvait plus maintenant, masqué qu'il est par un rideau de gratte-ciel (il est remplacé pour moi par la Tour penchée du Stade olympique).
À l'époque je n'avais pas trouvé de photo pour vous faire voir la chose. En voici une, le mont Royal est ce qui semble une longue colline à gauche derrière les gratte-ciel:

(Cliquez l'image pour zoomer)

Ci-dessous une autre photo du mont Royal où tous les bâtiments qui l'entourent (Oratoire Saint-Joseph, Université de Montréal, etc.) sont en quelque sorte effacés, en tous cas dissimulés, par une brume propice afin de montrer que le mont Royal est avant tout un parc.
Ce parc a été dessiné par le même architecte-paysagiste qui a dessiné Central Park à New York, Frederick Law Olmsted.

(Cliquez l'image pour zoomer)

samedi 28 juin 2008

Température du 28 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Giordano Bruno et l'infinité des mondes


C'est la statue de Giordano Bruno, Campo dei Fiori, à Rome.
Je n'aime pas la bure de moine dont on l'a affublé.
Ce n'est certes pas l'Église catholique qui a élevé cette statue.
Elle n'a pu être élevée qu'en 1889, 19 ans après que l'Église catholique ait perdu tout pouvoir politique et territorial sur la partie de l'Italie qu'elle dominait depuis des centaines d'années après avoir réussi à faire croire au pauvre barbare germanique Charlemagne (les Francs étaient une peuplade germanique et Charlemagne ne parlait sans doute ni le latin ni une langue romane) que Constantin lui en avait donné la souveraineté en utilisant un faux document forgé par ses propres scribes et intitulé la «Donation de Constantin».

(Le document prétendait même que Constantin donnait au pape la domination spirituelle et temporelle de tout l'Occident).
Tant que l'Église catholique a eu à sa disposition une police, une armée, des ministres et des sujets qui lui obéissaient, elle a utilisé le pouvoir qu'elle avait d'une manière plus cruelle encore que les gouvernements qui ne s'appuyaient pas sur une religion d'amour pour dominer.
Giordano Bruno osait simplement affirmer ce que nous savons tous aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il existe une infinité de mondes comme le nôtre dans notre galaxie et dans les autres galaxies où la vie -même intelligente- est possible.
À une époque où le pape et l'Église tout entière menaçaient Galilée du bûcher s'il persistait à affirmer que la Terre tournait, et qu'elle tournait autour du Soleil, les affirmations de Bruno étaient insupportables.

On le brûla donc sur le Campo dei Fiori en 1600, sur les ordres du pape Clément VIII et du Saint-Office (autre nom de l'Inquisition), là même où, malgré les protestations du pape et des cardinaux de la fin du 19e siècle, on éleva la statue.
Encore aujourd'hui l'administration vaticane demande qu'on déplace la statue : des fenêtres d'une administration de l'Église (La Chancellerie) située tout près on peut voir la statue à longueur de journée comme un remords vivant.
Le remords d'une faute impardonnable pour laquelle jamais personne n'a demandé pardon.

Il faut dire que même les Calvinistes de Genève où s'était réfugié Bruno l'auraient sans doute eux aussi livré au bûcher s'il ne s'était échappé de leur ville.
Aucune religion ne devrait avoir le moindre pouvoir ni sur les corps ni sur les esprits, quels que soient les documents qu'elle présente pour justifier son pouvoir.
Ces documents sont nécessairement des faux.
Comme tous les documents et témoignages sur lesquels les religions s'appuient pour s'établir et justifier leur existence.
J'ai salué bien bas cette statue à Rome et je réitère aujourd'hui ma révérence. Elle est Campo dei Fiori je vous le rappelle (photo ci-dessous).


vendredi 27 juin 2008

Température du 27 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Le Merlot Azzaro

Le gros de nos travaux de rénovation est terminé (reste à nettoyer et à époussetter), je reprends contact avec ce blogue pour parler d'un vin dont j'ai acheté récemment une bouteille à la succursale de la rue Jarry à Montréal de la Société des alcools du Québec.
Je l'ai achetée, cette bouteille, par pure curiosité de sémioticien devant le nom donné au vin -«Azzaro»- que je connaissais pour avoir un jour analysé une de ses étiquettes de parfum dans un cours de sémiotique.
C'est en comparant l'étiquette québécoise à l'étiquette française que j'ai retrouvée sur Internet que j'ai résolu de vous faire connaître mes réflexions et mes questions.
Voici donc les deux étiquettes du même vin -le Merlot du parfumeur et couturier
Azzaro.
L'une, comme je viens de le dire, est l'étiquette sous laquelle le vin est vendu en France, l'autre l'étiquette que j'ai trouvée sur la bouteille que j'ai achetée
rue Jarry et sous laquelle il est manifestement vendu au Québec et, peut-être, au Canada et aux États-Unis (mais je ne suis pas certain pour les États-Unis).

Voici la française:


La québécoise (et peut-être la nord-américaine, certainement la canadienne). Elle est moins nette que la française mais c'est que le vin a été bu et l'étiquette touchée:


Ces deux étiquettes en disent beaucoup sur ce qui permet à un produit de se vendre en Europe (ou en France seulement?) et au Québec.
Remarquez le «BY» sous le mot «Merlot» sur l'étiquette française. Ce mot anglais est une simple préposition qui correspond exactement à la préposition française «par». Pourquoi «BY»?
On pourrait peut-être le demander à Odette de Crécy (un jour Odette Swann), cette cocotte d'«À la recherche du temps perdu», qui croyait qu'en répétant quelques expressions anglaises elle allait mieux se vendre, elle, à l'un de ces riches bourgeois «BY whom she wanted to be loved and, perhaps, married*».
Certainement que le publicitaire qui a conçu l'étiquette pensait que ce «BY» allait faire vendre le vin.
Ce «BY» n'apparaît pas sur l'étiquette québécoise: il aurait probablement fallu lui donner son correspondant français (c'est la loi) et il est probable que, même traduit, il n'aurait pas eu l'effet recherché par le publicitaire. L'effet contraire je crois. Avec le «BY» seulement le vin aurait été boycotté.
C'est la raison du dessin -pas très intéressant- de la grappe sur l'étiquette québécoise (il a manifestement été sélectionné dans une bibliothèque graphique de dessins à tout usage).
La jolie phrase -qu'on verrait mieux dans une publicité de parfum- n'aurait pas mieux fait pour les ventes au Québec. A-t-elle eu meilleur effet en France? Je ne saurais le dire.
Mais vous remarquez -qui remplacent la jolie phrase- les renseignements précis sur le degré d'alcool, la région et le pays d'origine du vin, son millésime, sur l'étiquette québécoise? C'est la loi.
Quant au bilinguisme anglais-français c'est une loi canadienne.
Pour vendre le vin au Québec on aurait pu se contenter du français. Pour le vendre aussi au Canada il fallait l'anglais et le français.
Je déduis de la présence de ce «BY» qui me semble faire tache sur une étiquette française que le français n'est pas obligatoire en France sur les étiquettes.
Ai-je tort?


* Pour le publicitare qui a conçu l'étiquette française, au cas où il ne comprendrait que le «BY», voici une traduction possible: «dont elle voulait être aimée et qui, peut-être, l'épouserait».

Température du 26 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

jeudi 26 juin 2008

Température du 25 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Perturbations

Des rénovations domiciliaires m'ont obligé à suspendre la rédaction de nouvelles notes depuis hier.
Les visiteurs de ce blogue voudront bien patienter encore un jour ou deux avant la reprise de toutes mes activités électroniques. Merci.

mardi 24 juin 2008

Température du 24 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Le Défilé de la Saint-Jean

À l'époque où je suis né il n'y avait pas une mère québécoise qui ne rêvait pas d'avoir un enfant (un garçon) aux cheveux blonds et frisés.
Avoir les yeux bleus était un avantage supplémentaire.

Car on pouvait espérer qu'un tel enfant serait un jour (autour de sa troisième année) choisi pour jouer, vêtu d'une peau de mouton, le petit saint Jean-Baptiste accompagné d'un agneau, sur le dernier char allégorique du défilé de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin.
Il y avait un défilé dans chacune des villes et dans chacun des villages du Québec.
Je vous ai déjà montré (ici) une photo de moi quand j'avais autour de 3 ans: j'avais bien les cheveux blonds mais, comme cela n'apparaît pas vraiment sur la photo, je n'étais pas très frisé. Mais qu'à cela ne tienne, voyez:


À force de patience et d'un travail de chaque jour à boudiner les cheveux, j'avais des boucles. Ma mère pouvait espérer.
Non que la chose l'enthousiasmait.
C'était plutôt pour ne pas qu'on lui fasse le reproche de n'avoir rien fait pour favoriser ma candidature à la personnification du petit saint Jean-Baptiste que par ambition personnelle qu'elle prenait tant soin de mes boucles (je n'aimais pas cela pour ma part car selon moi les garçons devaient avoir les cheveux raides et courts, plutôt en «brosse» comme mon grand-père Bouchard ou mon père).
À la fin, ma 3e année passa sans que l'on vienne m'offrir le rôle.
On me coupa les cheveux en brosse et je pus tous les 24 juin regarder passer le défilé sans angoisse (c'était à mon frère qu'on boudinait maintenant les cheveux mais lui il était vraiment frisé, comme notre grand-père Saint-Pierre).
Ce défilé était composé de fanfares et de chars allégoriques.
Le dernier char évoquait, je l'ai dit, saint Jean-Baptiste, les autres les paroles de chansons du folklore français ou québécois (Anne de Bretagne ou la Canadienne dont on souhaitait qu'elle vive) ou un épisode de l'histoire des héros ou héroïnes de la Nouvelle-France, Champlain, Dollard des Ormeaux, Frontenac, Radisson, Joliette, Vaudreuil, Madeleine de Verchères, etc.Les fanfares jouaient également des airs de folklore, parfois des airs de cantiques (qu'elles avaient déjà joués lors des processions de la Fête-Dieu ou du Saint-Sacrement peu de temps auparavant).
Les porte-drapeaux exhibaient aussi tous les drapeaux qui avaient représenté les habitants francophones de la Nouvelle-France.
Il s'y glissait parfois des Union Jack et des Red Ensign (mais quelqu'un venait vite les ôter à ceux qui les tenaient), des drapeaux du Saint-Siège et, malgré la désapprobation du clergé, le drapeau des Patriotes de 1837-1838 (l'Église officielle n'était pas en faveur de cette révolte contre les conquérants britanniques qui -malgré leur répugnance anglicane- lui avaient donné plein pouvoir sur les Québécois).

J'y ai déjà vu un ou deux drapeaux français mais le clergé n'aimait pas cela non plus. Quant au drapeau belge que j'ai vu une fois il était suspect: les rois belges n'appartenaient-ils pas à la même dynastie que les monarques anglais? Peut-être étaient-ils crypto-protestants.
Voici quelques-uns des drapeaux permis ou tolérés qu'on pouvait voir défiler (je ne présente pas celui du Saint-Siège qui était pourtant le préféré des «autorités»):









Le drapeau de Carillon*





Le drapeau de Carillon avec le Sacré-Cœur de Jésus









Un drapeau royal de France





Le drapeau des Patriotes de 1837-38



Et voici le drapeau officiel du Québec qui tend de plus en plus à s'imposer seul depuis sa proclamation en 1948:



Depuis ce temps il se présente en vagues comme s'il formait une mer ainsi que vous avez pu le voir dans ma note d'hier, avec un petit enfant qui y naviguait.
Les défilés de la Saint-Jean ont pris une autre forme et la fête nationale s'est multipliée. Il n'y a un défilé que dans la métropole.
Mais les enfants blonds aux cheveux bouclés québécois n'ont plus à craindre de personnifier en peau de mouton le petit précurseur de Jésus.
Car la fête nationale n'est plus une fête religieuse, seulement une fête patriotique.
Peut-être le petit mouton n'a-t-il plus à craindre le grand méchant loup.

* La bataille de Fort Carillon eut lieu le 8 juillet 1758 à Ticonderoga, au sud du lac Champlain (de nos jours dans l'État de New York) dans le cadre de la guerre de Sept Ans.
Les 3 600 hommes (dont les 400 Canadiens -nom des Québécois à l'époque avant que les Anglais ne le leur volent- du chevalier de Lévis) de Montcalm et 250 Amérindiens brisèrent l'assaut des 16 000 britanniques (dont 6000 Tuniques rouges et 10 000 provinciaux de la Nouvelle-Angleterre) et de leurs alliés sous les ordres du major général James Abercrombie.

lundi 23 juin 2008

Température du 23 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Veille de la fête nationale du Québec

La fête nationale a habituellement cet aspect dans la capitale et la métropole du Québec, c'est-à-dire à Québec et à Montréal (vous voyez pourquoi le Québec est «le pays bleu»?).
Du moins c'est ainsi qu'elle nous apparaît à nous qui vivons en province, dans des villes plus petites où la joie, ayant peu de moyens financiers, doit prendre un aspect plus intime.
Mais j'en parlerai peut-être demain, de cette fête nationale.
Puisque aujourd'hui c'est la veille je vais raconter brièvement ceci qui est rapporté dans un des deux livres de Prieur et Mordillat «Jésus après Jésus» ou «Jésus contre Jésus» (voyez les images de leurs pages couvertures à gauche et à droite), je ne me souviens plus lequel (je vous en conseille vivement la lecture: je les avais tous deux mais je les ai prêtés et, comme vous savez, «livre prêté, livre perdu» mais, par vocation, cela ne me déplaît pas de perdre mes livres en les prêtant).
Il semble qu'il y avait une rivalité importante entre les premiers héritiers du judaïsme.
Entre d'une part les disciples de Jean (le baptiste) -dont c'est aussi la fête le 24 juin- et les disciples de Jésus d'autre part: les disciples de l'un et de l'autre croyaient
que leur fondateur était le véritable messie.
Il semblerait que la rivalité ait pris fin avant la rédaction des Évangiles.
D'abord parce que les disciples de Jésus avaient plus de succès dans leurs prédications, -notamment auprès des non-Juifs- et parce que, devant ce fait, les disciples de Jean, ayant obtenu que leur fondateur occupe une place importante dans la religion naissante de Jésus (celle de cousin et de Précurseur), se réunirent aux disciples de Jésus et les épaulèrent dans la fondation de ce qui est devenu le christianisme.
Je vous laisse juges.
Mais les disciples de Jésus ont tenu parole si l'on s'en tient à l'importance que Jean-Baptiste a dans les Évangiles et dans l'iconographie chrétienne (voir le Jean-Baptiste du portail nord de la cathédrale de Chartres à droite)
.

dimanche 22 juin 2008

Température du 22 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Usure de la démocratie

Une citation de Montesquieu* (tirée de L'Esprit des Lois, statue de Clodion au Louvre à gauche) -l'un des plus grands penseurs politiques, selon moi, avec Tocqueville*- que l'on rencontre souvent dès qu'il est question de gouvernement:

«C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir».


Pour faire court je dirai que le premier objectif d'un quelconque gouvernement -démocratique ou non- est de réduire à peu de choses ou à rien les contre-pouvoirs qui pourraient limiter son pouvoir et que c'est ce à quoi on assiste en direct dans la plupart des démocraties occidentales à l'heure actuelle.
Pour détourner l'attention de leurs citoyens de ce processus, les gouvernements de nos démocraties, avec l'aide de la presse hélas -autre contre-pouvoir qu'on endort comme on l'a vu ces dernières années aux États-Unis de manière si éclatante-, soulignent l'évolution non démocratique de la Russie par exemple.
Mais l'évolution des gouvernements de nos démocraties épouse la même courbe que celle du gouvernement de la Russie.

* On peut retrouver le texte des œuvres de ces deux penseurs à l'adresse suivante (cliquez)

samedi 21 juin 2008

Température du 21 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi










Cette première journée de l'été officiel a été une succession de pluie, de soleil, de nuages et d'orages. Temps incertain? On ne saurait mieux dire.


L'Art et Yves Saint Laurent

Ce que créent les grands artistes fait tout à coup exister dans la réalité ce qui n'y existait pas auparavant et change cette réalité et la perception que nous en avons.
En même temps ces créations, par un effet étrange, font exister la réalité.
C'est ce que reconnaît Yves Saint Laurent en créant des vêtements qui, en quelque sorte, incarnent à l'extérieur de l'œuvre des peintres ce que ceux-ci ont inventé et fait exister.
Voici les vêtements présentés à l'exposition dont j'ai parlé dans ma note d'hier.
Ils multiplient la vision d'un certain nombre d'artistes, vision qui a paru puissante à Saint Laurent.
Si puissante que leurs œuvres sont devenues, pour ainsi dire, indispensables au monde.
Je vous les présente parce que ces vêtements permettent de revisiter les grandes œuvres qu'ils multiplient et, en même temps, permettent de constater combien ces grandes œuvres -qui ont tant scandalisé quand elles ont été créées- font en effet tellement partie de notre monde qu'il est impossible de le penser et de le VOIR sans elles.
Elles sont notre monde.




vendredi 20 juin 2008

Température du 20 juin 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Après-midi

Yves Saint Laurent et le vêtement mondial et trans-historique


C'est le Pavillon Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal où a lieu (jusqu'au 28 septembre prochain) l'exposition « LOVE » d'Yves Saint Laurent.
Il y a un magnifique escalier dans le hall de ce pavillon de 1912 de style beaux-arts, dont la rampe est d'inspiration « Art Nouveau ». Le voici :



Le drapeau français au centre, sur le toit, entre le drapeau québécois et le drapeau canadien, est en berne à cause de la mort récente d'Yves Saint Laurent.
Cette exposition est magnifique et il y aurait beaucoup de choses sans doute à en dire pour quelqu'un qui connaîtrait la manière dont se fait et se porte un vêtement. Ce que je ne suis pas.

Mais ce qui m'a frappé dans l'observation de ces vêtements c'est que Saint Laurent a permis au vêtement qui a hérité de lui de réunir en lui tous les pays et tous les arts, en particulier la peinture.
Yves Saint Laurent a en effet puisé son inspiration dans les vêtements non occidentaux pour créer en quelque sorte un vêtement mondial, réunissant en lui les vêtements de toutes les civilisations, et, je dirais, de tous les temps.
Il a créé un vêtement mondial et trans-historique, si je puis dire.
De telle sorte que, grâce à lui, aucun vêtement n'est plus étranger aux divers citoyens de la Terre, du moins ceux que leur religion ne ferme pas aux réalités de la Terre.

Voici quelques-uns de ses vêtements d'inspirations diverses (les photos sont empruntées à une autre exposition présente sur Internet et qui s'appelait « Voyages extraordinaires », dont tous les droits appartiennent à leurs propriétaires, et que je ne vous présente que pour des fins de connaissance).


Inspiration espagnole


Inspiration extrême-orientale (Japon et Chine)


Inspiration russe


Inspiration africaine


Naître hors du pays natal de ses parents, ou vivre longtemps dans un pays étranger (pas seulement y séjourner en touriste), est un moyen puissant pour être capable de considérer l'autre comme un autre soi et pas seulement comme un objet de curiosité avec lequel on n'a rien à voir, auquel on ne peut rien emprunter ou apporter.
Auquel on peut simplement dire « Comment peut-on être Persan ? », comme dans les Lettres persanes de Montesquieu, sans s'intéresser à la réponse.
C'est sans doute ce qui explique l'inspiration sans préjugés d'Yves Saint Laurent et ce qui semble être son ambition constante: ouvrir le vêtement -des femmes d'abord mais pas seulement- ouvrir tout le vêtement à tous les horizons.
Dans une prochaine note, je parlerai d'une autre ouverture d'Yves Saint Laurent
: son ouverture à la peinture, un aspect très présent dans « Love ».