Qui a vraiment envie d’être englouti par les États-Unis au moment où Donald Trump ne cesse d’exacerber les tensions qui déchirent la société américaine? Poser la question, c’est y répondre, en quelque sorte.
Le président américain a beau avoir jeté du lest dans ses références au Canada comme le 51e État depuis l’arrivée de Mark Carney comme premier ministre, il n’en demeure pas moins que sa menace d’annexion est bien réelle. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a d'ailleurs réitéré cette semaine que les intentions de Trump envers le Canada n'avaient pas changé d'un iota.
Selon un sondage Angus Reid dévoilé en janvier, pas moins de 90% des Canadiens ne veulent rien savoir de cette idée.
Ce manque d’appétit a beau continuer d’étonner Trump, les raisons pour lesquelles le Canada ferait mieux de ne jamais devenir le 51e État américain sont nombreuses. En voici un éventail.
1) De graves inégalités et des problèmes de pauvreté
L’écart entre riches et pauvres est plus important aux États-Unis qu’au Canada. Près d’un Américain sur deux est pauvre ou à faible revenu.
Près d’un enfant sur cinq aux États-Unis est sous-alimenté.
Le coût de la vie y est plus élevé, tandis que le taux de pauvreté des retraités est bien plus haut aux États-Unis qu’au Canada.
En matière d’inégalité des revenus en 2018, selon le World Factbook de la CIA, le pays se classait au 40e rang mondial, à peu près au même niveau que la Jamaïque, le Pérou et le Cameroun.
Selon le coefficient de Gini, la principale unité de mesure internationale de l’inégalité, l’économie américaine est l’une des plus inégalitaires du monde développé.
2) Une espérance de vie plus basse
En 2025, l’espérance de vie à la naissance est plus basse aux États-Unis (79,5 ans) qu’au Canada (83,26 ans).
Les États-Unis ont un taux de mortalité infantile plus élevé qu’au Canada et que 25 autres pays riches.
Plus de 250 000 personnes meurent chaque année aux États-Unis en raison de problèmes de santé liés à la pauvreté.
Aux États-Unis, les soins de santé sont majoritairement privés, ce qui entraîne des coûts médicaux parmi les plus élevés au monde. L’absence de couverture universelle laisse une part importante de la population sans assurance-maladie adéquate.
Le système de santé du Canada garantit à tous l’accès aux services médicaux essentiels. En revanche, cela entraîne des délais d’attente plus longs pour certaines interventions.
3) Un système d’éducation en déroute
Les États-Unis traînent de la patte dans les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), mené auprès de jeunes de 15 ans dans 81 pays. Ils sont au 38e rang, alors que le Canada les devance au 12e rang.
Les États-Unis consacrent environ 54% de leurs dépenses publiques globales à leurs forces armées et seulement 6% à l’éducation.
Les coûts des études postsecondaires sont considérablement plus élevés aux États-Unis qu’au Canada.
Un sondage de la prestigieuse revue scientifique Nature révèle que trois chercheurs américains sur quatre envisagent de quitter le pays pour le Canada, l’Europe ou l’Australie, un exil causé par les coupes budgétaires massives, les licenciements en cascade et un climat politique hostile à la recherche.
Trump vient de signer le décret abolissant le département fédéral de l’Éducation. Or, l’une des menaces les plus directes pour l’avenir des États-Unis est le sous-financement de son système d’éducation.
4) Un président menteur, des concitoyens incultes
Trump est l’un des chefs d’État les plus menteurs de l’histoire de l’humanité. Selon le Washington Post, Trump a déjà dit plus de mensonges que tous les autres présidents américains réunis depuis George Washington.
Les Américains sont l'un des peuples développés les plus crédules et les plus mal informés de la planète. Un Américain sur quatre croit que le Soleil tourne autour de la Terre.
5) L’obsession des armes à feu et l’hécatombe qu’elle entraîne
Le culte des armes à feu aux États-Unis dépasse la simple stupidité, pour carrément atteindre la névrose obsessionnelle. Il s’agit de la population la plus armée de la planète. Avec seulement 4% de la population mondiale, le pays possède 46% des armes appartenant à des particuliers à travers le monde.
Le taux d’homicides par arme à feu y est le plus élevé des pays du G7. En 2022, il était de 6,3 pour 100 000 habitants, tandis qu’au Canada, il était de 0,57 pour 100 000 habitants, soit sept fois moins élevé.
Aux États-Unis, la réglementation fédérale sur les échelles et les escabeaux est plus détaillée que celle sur les armes à feu.
Quatre présidents américains ont été assassinés. Plus du tiers des présidents, soit 13, ont échappé à des tentatives d’assassinat.
6) Trop de prisonniers... et la peine de mort
L’Amérique, terre de la liberté, obtient la troublante distinction d’avoir le taux le plus élevé d’incarcérations. La population pénale américaine de 2,3 millions d’adultes est de loin la plus importante au monde, près du quart des prisonniers de la planète.
Le pays qui se donne comme modèle à la planète entière en ce qui concerne les droits de la personne est le seul État occidental développé à continuer d’appliquer la peine de mort. Amnistie internationale classe les États-Unis parmi les cinq pays qui exécutent le plus.
7) Une société anxieuse et toxicomane
Sur une période de 12 mois, 27% des adultes aux États-Unis connaissent une forme ou une autre de trouble psychique, soit plus de 43 millions d’Américains. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Près de la moitié d’entre eux présentent également un trouble de toxicomanie.
La santé mentale des jeunes se détériore. Jusqu’à 20% des Américains de moins de 18 ans souffrent de troubles mentaux, comportementaux ou émotionnels, soit environ 15 millions de jeunes.
Vingt pour cent des adultes américains souffrent d’un trouble anxieux. La décision de Trump de mener une guerre tarifaire au reste de la planète n’améliore certainement pas la situation.
8) Un peuple moins heureux
Pour ce qui est de l’indice du bonheur en 2025 établi par World Happiness Report, les États-Unis sont au 24e rang, leur pire résultat depuis les débuts du classement en 2012. Le Canada est au 18e rang.
Si on calculait le bonheur des seuls Québécois, nous serions au 6e rang sur 147 États, selon l’économiste Pierre Fortin. Pourquoi les Québécois voudraient-ils se joindre aux États-Unis? Nous sommes déjà parmi les peuples les plus heureux de la planète!
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