L'impossibilité d'une éternité de bonheur selon Montesquieu dans les Lettres persanes :
On est bien embarrassé dans toutes les
religions, quand il s’agit de donner une idée des plaisirs qui sont
destinés à ceux qui ont bien vécu. On épouvante facilement les méchants
par une longue suite de peines, dont on les menace ; mais, pour les gens
vertueux, on ne sait que leur promettre. Il semble que la nature des
plaisirs soit d’être d’une courte durée ; l’imagination a peine à en
représenter d’autres.
J’ai vu des descriptions du paradis,
capables d’y faire renoncer tous les gens de bon sens : les uns font
jouer sans cesse de la flûte ces ombres heureuses ; d’autres les
condamnent au supplice de se promener éternellement ; d’autres enfin,
qui les font rêver là-haut aux maîtresses d’ici-bas, n’ont pas cru que
cent millions d’années fussent un terme assez long pour leur ôter le
goût de ces inquiétudes amoureuses.
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