« L'Allemagne, le pays de Luther : le Lutherland », dit le titre de ce livre de Christine Eichel que « Books » interroge ici.
Une citation que j'en tire et qui établit la principale différence entre l'Allemagne et les États-Unis :
[Christine Eichel] C’est Calvin qui a fait de la richesse un signe d’élection, qui l’a présentée comme un bienfait dispensé par Dieu pour ceux qu’Il a décidé de sauver. Voyez Donald Trump. Il a été élu parce que, dans l’Amérique calviniste, il y a encore cette idée que les riches, ceux qui ont réussi, ont été choisis par Dieu. Rien de tel en Allemagne, où Trump n’aurait jamais gagné ! Luther se méfiait de l’argent, il pensait même que la richesse était diabolique. Il a refusé de toucher le moindre centime pour ses écrits. Il aurait pu devenir millionnaire, car sa traduction de la Bible est l’un des plus grands best-sellers de tous les temps. Mais il a dit : « L’argent corrompt le caractère. » C’est devenu un adage en allemand. Pour le calviniste, le travail est avant tout un moyen de gagner de l’argent. Pas pour le luthérien. Ce qui compte pour lui, c’est le travail en lui-même, le travail pour rien, si l’on peut dire. À ses yeux, tout travail a la même valeur et il importe peu d’être serviteur, artisan ou prince, l’essentiel est de bien faire son métier. Un sondage récent demandait aux gens quelles professions ils estimaient le plus. Aux États-Unis, parmi les dix premières, on aurait sûrement trouvé les chefs d’entreprise. En Allemagne, les pompiers occupent la première place et les travailleurs sociaux la deuxième, puis viennent les personnes qui s’occupent des personnes âgées. Les éboueurs sont en septième position. Cela montre que les Allemands ne s’intéressent pas à la rémunération, mais plutôt à l’utilité sociale de chaque profession.
Cette différence entre luthéranisme et calvinisme peut-elle expliquer la différence de modèle social entre l’Allemagne et les États-Unis ?
[Christine Eichel] Absolument. Les pays où l’État social est le plus développé – les pays scandinaves et l’Allemagne – sont tous des pays luthériens. Pour Luther, la communauté est responsable de tous ses membres, elle doit assistance à ses malades, à ses handicapés, aux enfants. Le calviniste considère, lui, que s’il est bien portant il n’a pas à payer pour les malades. Ce qui fait que les Américains ont dû attendre Obama pour avoir un système d’assurance-maladie à peu près comparable à celui qu’avait mis en place Bismarck à la fin du XIXe siècle en Allemagne ! Et Trump est déjà en train de le remettre en cause…
Une citation que j'en tire et qui établit la principale différence entre l'Allemagne et les États-Unis :
[Christine Eichel] C’est Calvin qui a fait de la richesse un signe d’élection, qui l’a présentée comme un bienfait dispensé par Dieu pour ceux qu’Il a décidé de sauver. Voyez Donald Trump. Il a été élu parce que, dans l’Amérique calviniste, il y a encore cette idée que les riches, ceux qui ont réussi, ont été choisis par Dieu. Rien de tel en Allemagne, où Trump n’aurait jamais gagné ! Luther se méfiait de l’argent, il pensait même que la richesse était diabolique. Il a refusé de toucher le moindre centime pour ses écrits. Il aurait pu devenir millionnaire, car sa traduction de la Bible est l’un des plus grands best-sellers de tous les temps. Mais il a dit : « L’argent corrompt le caractère. » C’est devenu un adage en allemand. Pour le calviniste, le travail est avant tout un moyen de gagner de l’argent. Pas pour le luthérien. Ce qui compte pour lui, c’est le travail en lui-même, le travail pour rien, si l’on peut dire. À ses yeux, tout travail a la même valeur et il importe peu d’être serviteur, artisan ou prince, l’essentiel est de bien faire son métier. Un sondage récent demandait aux gens quelles professions ils estimaient le plus. Aux États-Unis, parmi les dix premières, on aurait sûrement trouvé les chefs d’entreprise. En Allemagne, les pompiers occupent la première place et les travailleurs sociaux la deuxième, puis viennent les personnes qui s’occupent des personnes âgées. Les éboueurs sont en septième position. Cela montre que les Allemands ne s’intéressent pas à la rémunération, mais plutôt à l’utilité sociale de chaque profession.
Cette différence entre luthéranisme et calvinisme peut-elle expliquer la différence de modèle social entre l’Allemagne et les États-Unis ?
[Christine Eichel] Absolument. Les pays où l’État social est le plus développé – les pays scandinaves et l’Allemagne – sont tous des pays luthériens. Pour Luther, la communauté est responsable de tous ses membres, elle doit assistance à ses malades, à ses handicapés, aux enfants. Le calviniste considère, lui, que s’il est bien portant il n’a pas à payer pour les malades. Ce qui fait que les Américains ont dû attendre Obama pour avoir un système d’assurance-maladie à peu près comparable à celui qu’avait mis en place Bismarck à la fin du XIXe siècle en Allemagne ! Et Trump est déjà en train de le remettre en cause…
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