Crédit photo : Ph. NIAID / Flickr / CC BY 2.0
Une chose très intéressante que j'ai apprise dans le dernier numéro de « Science et vie » que j'ai lu :
Partout où nous allons, nous sommes accompagnés par un mélange très personnel de bactéries émises dans l’air alentour par notre corps ! Bouche, peau, intestins… ils dispersent en une heure 10 millions de particules biologiques issues des microbes qui habitent les divers replis de notre organisme.
Mais il y a plus : les microbiologistes de l’université de l’Oregon, qui ont révélé l’existence de ce nuage microbien, sont allés jusqu’à l’étonnante découverte qu’il nous est si personnel qu’il permet de nous identifier.
Comment est-ce possible ? Grâce à l’analyse des gènes appartenant à ces microbes. En effet, sur les milliers d’espèces bactériennes existantes, toutes ne sont pas présentes chez une personne donnée, et certaines d’entre elles prédominent. Résultat : le profil microbien est une sorte de signature, d’empreinte personnelle.
Comme pour les microbes intestinaux, le cocktail de microbes aériens est propre à chacun
En mai dernier, une technique similaire avait permis d’établir l’unicité du microbiote intestinal (ou flore intestinale) de chacun. Ce mélange de milliers de milliards de bactéries vivant dans notre tube digestif, et participant à notre immunité et à notre digestion, s’établit au cours de l’enfance à partir du microbiote maternel et demeure très stable au cours de la vie. Si bien que l’ensemble des gènes du microbiote (appelé microbiome) permet d’identifier une personne de la même manière que ses propres gènes (contenus dans les cellules humaines) !A présent, la nouvelle recherche dévoile qu’il en va de même pour notre “microbiote aérien”. James Meadow et ses collaborateurs ont placé 11 volontaires dans une pièce stérilisée où circulait un air filtré, puis analysé 312 échantillons d’air et de poussière. Au total, 14 millions de fragments d’ADN ont été séquencés.
Résultat : la plupart des volontaires (8 sur 11) pouvaient être identifiés en l’espace d’une heure et demie à 4 heures, sur la base de son nuage microbien. Est-ce à dire qu’il pourrait être utilisé par la justice comme une preuve génétique de la présence de quelqu’un ? On en est loin : les microbes de chacun se mélangent dans l’espace avec ceux d’autres personnes. Tout récemment, une étude avait ainsi comptabilisé 125 000 espèces bactériennes en moyenne dans un logement.
Le plus intéressant dans cette nouvelle recherche est sans doute qu’elle éclaire un peu plus la manière dont les bactéries sont transmises des corps aux objets ou aux autres personnes. Car si la grande majorité d’entre elles sont inoffensives, voire bénéfiques, certaines sont pathogènes et véhiculent des maladies infectieuses.
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