Un autre cheval ce soir, ailé celui-là, le pendant du cheval Renaissance que je vous ai présenté plus tôt aujourd'hui, ici.
Un cheval ailé et art déco qui se trouve au Art Institute of Chicago (photo de la façade du musée ci-dessous).
Il est de John Storrs (page en anglais au bout de ce lien) et celui-ci l'a intitulé, en 1920, « Winged Horse ».
C'est Pégase, né du sang de la Méduse et symbole de la poésie !
Voici le poème « Pégase » de José-Maria de Heredia :
Un cheval ailé et art déco qui se trouve au Art Institute of Chicago (photo de la façade du musée ci-dessous).
Il est de John Storrs (page en anglais au bout de ce lien) et celui-ci l'a intitulé, en 1920, « Winged Horse ».
C'est Pégase, né du sang de la Méduse et symbole de la poésie !
Voici le poème « Pégase » de José-Maria de Heredia :
Pégase
Sous son poil rose court le beau sang de Méduse ;
Son œil réfléchit tout l’azur du ciel natal,
Les sources ont lavé ses sabots de cristal,
À ses larges naseaux fume une brume bleue
Et l’Aurore a doré sa crinière et sa queue…
Flatte-le, parle-lui. Dis-lui : « Fils de Gorgo
Pégase ! écoute-moi : mon nom, Victor Hugo,
Vibre plus éclatant que celui de ta mère ;
Mieux que Bellérophon j’ai vaincu la Chimère…
Ne me regarde pas d’un œil effarouché ;
Viens ! Je suis le dernier qui t’aurai chevauché.
Par le ciel boréal où mes yeux ont su lire,
Ton vol m’emportera vers la céleste Lyre ;
Car mes doigts fatigués, sous l’archet souverain,
D’avoir fait retenir l’or, l’argent et l’airain,
Veulent, à la splendeur de la clarté première,
Faire enfin résonner des cordes de lumière !... »
………………………………………………...
Il renâcle, il s’ébroue, il hennit, et ses crins
Se lèvent ! C’est l’instant. Saute-lui sur les reins !
Son aile, qui se gonfle en un frisson de plume,
Palpite dans la nuit ou Sirius s’allume.
Pars ! Tu l’abreuveras au grand fleuve du ciel,
Qui roule à flots d’argent le lait torrentiel…
………………………………………………...
Enfonce le zénith et, riant de l’abîme,
Monte plus loin, plus haut, dans l’azur plus sublime !
Que l’envergure d’or du grand Cheval ailé
Projette une ombre immense en l’éther étoilé
Et que son battement d’ailes multicolore
Fasse osciller la flamme aux astres près d’éclore.
Monte ! Pousse plus haut l’essor de l’étalon
Vertigineux ! Va, monte ! Et, battant du talon
Le Monstre que ton bras irrésistible dompte,
Monte encore, toujours, éternellement ! Monte !
Voici la façade de l'Art Institute of Chicago :
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