Crédits photo : Jacques Nadeau/Le Devoir
Il y avait de grosses lettres formant un mot d'origine allemande dans cette photo publiée dans « Le Devoir » de ce matin (vous pouvez la voir, complète, ci-dessous).
Il s'agit du centre-ville de Montréal vu du port par les froides températures que nous vivons maintenant (l'année 2014 a été la journée la plus chaude sur la Terre depuis qu'il existe des statistiques météo, excepté au Québec et dans les régions environnantes).
Toutes ces fumées proviennent de l'évaporation soudaine de l'eau du fleuve et du fonctionnement forcené des appareils de chauffage des bâtiments.
La légende de la photo évoque un jardin de givre, une expression empruntée à un poème de Nelligan.
Appropriée, ne trouvez-vous pas ?
Voici le poème :
Soir d'hiver
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai.
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire ! où-vis-je ? où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…
Crédits photo : Jacques Nadeau/Le Devoir
Et sa légende : « De sa ville natale, Denise Bombardier dira : " Montréal n’est pas une belle ville. Elle n’a ni l’élégance de Paris, ni la géographie de Vancouver avec les Rocheuses qui tutoient le Pacifique, ni le mystère de Fès, ni l’exotisme de Bombay, ni la puissance de New York, ni le charme de Strasbourg." Mais comme jardin de givre, on ne fait pas plus joli. »
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