Crédits photo : Jacques-Gilbert Tremblay
Je ne sais pas si c'est l'impératrice Élisabeth qui a fait ériger cette statue mordorée, ni pourquoi, et pas celle de Gœthe, par exemple, dont elle partageait la langue.
Peut-être voulait-elle se concilier la population grecque de l'île en élevant cette statue au poète mort pour la libération de la Grèce à Missolonghi.
Ou peut-être la sentimentale Sissi aimait-elle les vers de Byron (goût que je ne partage pas avec elle).
Ou peut-être encore aimait-elle l'homme qui désirait les humains de tous les sexes, mais en particulier les femmes.
La statue réelle ne paraît pas aussi belle que dans cette photo : dans la réalité, elle est, en effet, dressée sur un très haut socle que je ne trouve pas, pour ma part, très approprié (ni très beau).
Voici une autre photo de la statue, sur son socle cette fois, que j'ai trouvée sur la Toile :
Quoi qu'il en soit je vais profiter de cette photo pour vous présenter un bref poème de Byron, adressé à une jeune fille d'Athènes, ville ottomane à l'époque, dont le poète était tombé amoureux en même temps qu'avec une ou deux autres et, peut-être, en même temps qu'avec un ou deux jeunes gens, peut-être grecs, peut-être ottomans, peut-être anglais (sait-on ?).
Le voici, suivi d'une imparfaite traduction en français :
Maid of Athens
Maid of Athens, ere we part,
Give, O, give me back my heart!
Or, since that has left my breast,
Keep it now, and take the rest!
Hear my vow before I go,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ *.
By those tresses unconfined,
Wooed by each Ægean wind;
By those lids whose jetty fringe
Kiss thy soft cheeks’ blooming tinge;
By those wild eyes like the roe,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
By that lip I long to taste;
By that zone-encircled waist;
By all the token-flowers that tell
What words can never speak so well;
By love’s alternate joy and woe,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Maid of Athens! I am gone.
Think of me, sweet! when alone.
Though I fly to Istambol,
Athens holds my heart and soul :
Can I cease to love thee? No!
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Fille d'Athènes
Fille d'Athènes, avant notre séparation,
Rends-moi, ô, rends-moi mon cœur !
Ou, puisqu'il a quitté ma poitrine,
Garde-le, et prends tout le reste !
Comble mon désir avant mon départ,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Par ces boucles de cheveux
Courtisées par les vents de la mer Égée ;
Par les cils de jais de ces paupières
Qui caressent la douceur de tes joues ;
Par ces yeux sauvages de gazelle.
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Par ces lèvres que je brûle de goûter ;
Par cette taille de guêpe ;
Par ces fleurs symboliques qui disent
Ce que les mots ne peuvent pas si bien dire ;
Par les larmes et les joies de l'amour,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Fille d'Athènes, je suis parti.
Pense à moi, très chère, quand tu seras seule.
Même si je file à Istanbul,
Athènes a capturé mon cœur et mon âme :
Puis-je cesser de t'aimer ? Non !
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
* Traduction : « Ma vie, je t'aime. »
Rends-moi, ô, rends-moi mon cœur !
Ou, puisqu'il a quitté ma poitrine,
Garde-le, et prends tout le reste !
Comble mon désir avant mon départ,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Par ces boucles de cheveux
Courtisées par les vents de la mer Égée ;
Par les cils de jais de ces paupières
Qui caressent la douceur de tes joues ;
Par ces yeux sauvages de gazelle.
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Par ces lèvres que je brûle de goûter ;
Par cette taille de guêpe ;
Par ces fleurs symboliques qui disent
Ce que les mots ne peuvent pas si bien dire ;
Par les larmes et les joies de l'amour,
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
Fille d'Athènes, je suis parti.
Pense à moi, très chère, quand tu seras seule.
Même si je file à Istanbul,
Athènes a capturé mon cœur et mon âme :
Puis-je cesser de t'aimer ? Non !
Ζωή μου, σᾶς ἀγαπῶ.
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