DES « FAKE NEWS » ANTIQUES
Les mille visages de Jésus
par Adam Gopnik
traduit par Books en décembre 2010 (https://www.books.fr/les-mille-visages-de-jesus/)
Des
scientifiques israéliens et britanniques ont utilisé des méthodes
médico-légales pour dessiner un portrait de Jésus. Selon eux, il était
petit, trapu, brun de peau et portait les cheveux courts. Les traits
physiques mis à part, la biographie, la personnalité et le caractère de
Jésus restent très discutés. Si l’on en croit les évangiles, le
fondateur du christianisme était à la fois un prophète apocalyptique et
un moraliste prêchant l’amour du prochain. Dans cet article du New
Yorker, traduit par Books en décembre 2010, Adam Gopnik se met en quête
du Jésus historique.
Quand nous rencontrons Jésus de Nazareth au
début de l’Évangile de Marc, vraisemblablement le plus ancien des
quatre, c’est déjà un homme adulte. Venu de Galilée, il fait la
connaissance de Jean, un ermite se nourrissant de sauterelles et de miel
sauvage, qui le baptise dans le Jourdain. Si une chose paraît à peu
près certaine à ceux dont le métier est de lire et d’étudier les
Évangiles, c’est que cet événement a vraiment eu lieu : Jean le
Baptiseur – comme certains aiment à le nommer, pour mieux rendre la
limpidité de la forme active grecque – baptisa Jésus.
Ils en sont
convaincus du fait même de l’improbabilité de la chose, de son
incongruité par rapport à l’idée que Jésus a toujours été la vedette de
son propre spectacle : pourquoi avoir dit cela si ce n’était vrai ? Ce
curieux critère gouverne la critique historique des Évangiles : plus un
épisode ou un propos semble improbable ou « difficile », plus il a de
chances de correspondre à un fait authentique. L’idée étant que les
incongruités ont dû être éliminées des textes sacrés, sauf quand la
force de la tradition l’interdisait. Si Jésus dit quelque chose de
sympathique, il est vraisemblable qu’on le lui fait dire ; s’il dit
quelque chose de déplaisant, c’est sans doute qu’il l’a vraiment dit.
Jésus maugrée contre sa famille
Aussi
les exégètes pensent-ils que l’auteur de l’Évangile de Marc, quel qu’il
fût (chaque Évangile a été rédigé avant que le nom d’un disciple lui
soit associé), a inventé la fameuse intervention de la grâce divine
descendue tout droit sur Jésus tandis que les cieux se déchiraient. Mais
que dit la voix ? Dans Marc, elle dit : « Tu es mon fils bien-aimé, tu
as toute ma faveur », comme si elle en informait un Jésus qui l’ignore
encore. Dans certaines des premières versions de l’évangile de Luc, la
voix cite le psaume 2 [de la Bible juive] : « Tu es mon fils, je t’ai
engendré aujourd’hui. » C’est seulement dans Matthieu qu’elle annonce au
monde la divinité de Jésus comme s’il s’agissait d’un accord entériné
de longue date et non d’un nouveau décret. Dans Marc, on ne trouve du
reste aucune trace des deux moteurs miraculeux qui meuvent l’histoire au
début et la tirent à la fin vers le paradis – la mise au monde par la
Vierge et la Résurrection.
L’histoire s’ouvre sur le baptême de
Jésus adulte, sans aucune allusion à quoi que ce soit de particulier
concernant sa naissance. On voit même Jésus maugréer contre sa famille
(« Un prophète n’est méprisé que dans son pays, dans sa parentèle et
dans sa maison »). Et l’histoire se termine sur le cri de désolation
qu’il pousse au terme de son exécution – suivi de l’énigmatique tombeau,
vide. (Il revient au centurion romain d’attester que le Fils de Dieu
est bien mort, et les versets de Marc qui évoquent sa résurrection
semblent avoir été ajoutés après coup.) L’inextricable complexité des
faits explique les inévitables ambiguïtés de la foi.
Plus on en
sait, moins on en sait. Jésus était-il charpentier, voire fils de
charpentier ? Le mot grec tektôn, longtemps rendu ainsi, pouvait faire
plutôt référence à un travailleur de la pierre ou à un journalier. S’il
était charpentier, il était probablement artisan. S’il travaillait la
pierre, il a pu être simple ouvrier les premières années, faisant la
navette entre Nazareth et la puissante ville gréco-romaine de Sepphoris,
toute proche, pour participer à la construction de ses murs ; peut-être
a-t-il fréquenté son théâtre et son agora. Et qu’en est-il de
l’expression « Fils de l’homme », qu’il répète sans cesse dans Marc,
mystérieusement : « Le Fils de l’homme est maître même du sabbat (1) » ?
Comme le montre Diarmaid MacCulloch dans son ouvrage passionnant et
très ambitieux sur les « trois premiers millénaires » de la chrétienté,
la formule, qui dans les Évangiles est mise « presque exclusivement dans
la bouche de Jésus », n’a certainement pas le même sens que
l’expression le « Fils de Dieu » introduite plus tard ; ce pourrait être
simplement de l’araméen pour dire « les gens comme nous ».
Croire
est un engagement, la foi un élan. Pourtant, l’appétit des éditeurs et
l’engouement du public pour l’étude historique du Nouveau Testament ne
se démentent pas. Les livres se succèdent à un rythme soutenu – pas
moins de dix en un mois cette année –, en quête de la Vérité. Paul
Johnson produit une biographie digne d’un bon croyant (2), tandis que le
Néerlandais Paul Verhoeven, le réalisateur de Basic Instinct, livre un
ouvrage érudit d’inspiration sceptique (3). Verhoeven se trouve être
membre du Jesus Seminar, un groupe surtout composé d’universitaires qui
se consacrent à la reconstruction du Jésus historique, et ce qu’il a à
dire est presque toujours judicieux et informé. (Un magnétisme étrange
lie le box-office aux études bibliques. Il y a quelques années, un autre
célèbre réalisateur et producteur de films à grand spectacle, James
Cameron, s’est mis lui-même au centre de son documentaire, Le Tombeau
perdu de Jésus.)
Étant donné l’épaisseur du mystère qui entoure
le sujet, le lecteur non initié ne cherche pas, contrairement aux
polémistes passionnés, à savoir si Jésus était sympathique ou
déplaisant, mais à percevoir ce que pouvait avoir de nouveau sa
prédication. Le culte qui changea la face du monde fut-il le fruit de
l’évangélisme de Paul, de l’état de l’empire et du ralliement de l’armée
à un culte du mystère et du miracle parmi tant d’autres alentour ? Ou
bien y avait-il là véritablement quelque chose de radicalement neuf,
permettant de comprendre l’ampleur des événements qui s’ensuivirent ? La
chrétienté doit-elle son avènement au mouvement tectonique de
l’Histoire, avec un pauvre prophète martyrisé pris entre les plaques, ou
bien la modeste pierre d’une parabole et d’un prêche a-t-elle suffi à
déclencher l’avalanche qui mit fin au monde antique ?
Le point commun entre Jésus et Sherlock Holmes
Depuis
les premières exégèses sérieuses des Évangiles au XIXe siècle, les
opinions ont varié, allant du franc scepticisme – dont le pôle extrême
est la position « mythiste », selon laquelle toute l’histoire n’est que
pure invention – à la crédulité, certains archéologues restant persuadés
qu’une étude attentive des textes devrait permettre de retrouver des
tombes et autres indices. À en juger par les ouvrages récents, la
tendance des universitaires est au réalisme pessimiste. Tout en
admettant l’existence d’un Jésus historique, les spécialistes font
comprendre que partir à sa recherche serait un peu comme vouloir
identifier le vrai Sherlock Holmes. Il y avait des détectives de haute
volée dans les années 1880, et Conan Doyle en avait un en tête, mais les
éléments vraiment intéressants – Watson, Irène Adler, Moriarty et les
chutes du Reichenbach –, bien qu’ayant tous une lointaine origine
réelle, sont modelés par les besoins de la narration, non par leur
rapport à la vérité. Holmes meurt parce c’est le destin des héros, avant
de ressusciter, comme Jésus, parce que les lecteurs l’exigeaient.
(L’idée plus radicale que la quête du Jésus historique n’est pas
différente de celle du Superman historique a été marginalisée, on ne la
trouve plus guère que sur Internet ; l’érudit Earl Doherty la défend sur
son site avec grâce et ténacité (4).)
L’universitaire américain
Bart Ehrman s’est fait le porte-voix des résultats de la recherche
depuis maintenant plus d’une décennie, dans une série de livres
sincères, sereins et populaires. Avec Richard Dawkins, Robert Ludlum et
Peter Mayle, Ehrman fait partie de ces auteurs à succès qui réécrivent
encore et toujours le même livre, mais sur un canevas tellement brillant
que la dernière version mérite toujours d’être lue. Dans sa dernière
livraison, Ehrman partage à nouveau avec ses lecteurs l’assez mauvaise
nouvelle dont il prit conscience voici un quart de siècle à son entrée
en troisième cycle, après une enfance fondamentaliste : tous les
Évangiles ont été composés des décennies après la mort de Jésus, tous
ont été rédigés en grec, langue que ni Jésus ni les apôtres ne parlaient
et ne pouvaient écrire (si tant est qu’ils aient su lire et écrire). Et
ces textes ont été rédigés non comme des chroniques biographiques, mais
comme des professions de foi, davantage conçues pour étayer une
prophétie que pour rendre compte de faits réels (5).
Aux étranges
lacunes de l’Évangile de Marc répondent les récits irréels des autres
textes. Ainsi la belle histoire de la Nativité, dans Luc, selon laquelle
un recensement romain contraint la Sainte Famille à regagner sa ville
ancestrale de Bethléem, est-elle une invention patente : il n’y avait
pas de recensement à l’échelle de l’empire et il ne serait venu à l’idée
d’aucun bureaucrate romain d’envoyer les gens se faire recenser dans
une ville que leur famille avait quittée des siècles plus tôt. L’auteur
de l’Évangile de Luc, quel qu’il fût, inventa Bethléem pour faire naître
Jésus dans la cité de David. (Dans un livre daté de 2006, James Tabor,
professeur d’études religieuses, prend curieusement au sérieux la
vieille idée juive selon laquelle Jésus serait le fils illégitime d’un
soldat romain du nom de Pantera – une tradition aussi attestée qu’une
autre, que l’on trouve dans des textes juifs du IIe siècle, où un
certain Jésus ben Pantera apparaît à plusieurs reprises (6). Pour
invraisemblable que cela paraisse, Tabor a même découvert en Allemagne
la tombe d’un soldat romain originaire de Syrie-Palestine appelé
Pantera.)
Une vérité historique simple semble être que les
Évangiles furent rédigés après la destruction de Jérusalem et du Temple,
lors de la première guerre judéo-romaine en 70 – catastrophe d’une
ampleur telle qu’elle plongea le mouvement de Jésus dans une crise dont
nous pouvons peut-être nous faire une idée en songeant à l’état d’esprit
du peuple juif avant et après l’Holocauste : l’ampleur de la tragédie
nous conduit à la considérer comme prédestinée. Dans un autre livre,
Michael White explique à grand renfort d’érudition que même l’Évangile
de Marc – lequel, premier dans l’ordre chronologique, pourrait sembler
le plus proche de la vérité – fut probablement composé sur les ruines du
Temple et spirituellement marqué par cette période de désolation (7).
Il
est dominé par le thème du secret, explique-t-il : Jésus recommande de
taire ses miracles et ne se confie qu’à ses plus proches disciples. Le
Temple disparu, dit White, il était nécessaire de convaincre que l’échec
politique cuisant du messianisme de Jésus n’en était pas vraiment un.
Marc invente l’idée que le secret de Jésus n’était pas qu’il était le
Messie « davidique (
», un roi arthurien de retour, mais quelqu’un d’encore plus éminent :
le Fils de Dieu, dont le retour signifierait la fin des temps et
l’avènement du royaume de Dieu. Dans « La genèse du secret » (1979), une
lecture pionnière de Marc sous l’angle poétique, le critique littéraire
britannique Frank Kermode avait défendu une thèse similaire, moins
toutefois sur le terrain historique qu’interprétatif (9). Kermode
considérait l’Évangile de Marc comme un texte fermé sur lui-même : le
secret qu’il contient est que son personnage central recèle un secret à
jamais inaccessible.
L’histoire est délibérément ouverte,
prématurément close, un mystère sans solution univoque. Pour cryptique
que soit la prose de Marc, son Jésus présente des traits humains
évidents : intelligence, irascibilité, esprit ironique et querelleur. Ce
qui paraît nouveau chez Jésus, ce n’est pas sa piété ni son détachement
divin mais son irritabilité et son impatience, très humaines. Ce n’est
pas Bouddha. Il s’exaspère de la bêtise de ses adeptes, incapables de
comprendre ce qui va de soi. « Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? »,
demande-t-il à ses malheureux disciples. L’excellent acteur anglais Alec
McCowen a donné dans les années 1970 un one-man show où il récitait
Marc en entier, son Jésus s’incarnant sous la forme d’un personnage
humain familier – une sorte de leader charismatique d’un peuple opprimé à
la Gandhi, Malcolm X ou Martin Luther King, doté d’un tempérament qui
capte aussitôt l’attention sur la scène. Son verbe est alerte, et même
un peu sournois. Il aime les paradoxes provocants, énigmatiques et les
paraboles lourdes de sens, jamais vraiment résolues. Celle des vignerons
ingrats qui tuent tous les serviteurs qu’on leur envoie est une fable
anti-establishment, voire anticléricale, mais pas suffisamment explicite
pour le mettre en danger (10).
Les prêtres tentent de le piéger
en l’amenant à manifester des sentiments antiromains : est-il permis ou
non, demandent-ils, de payer l’impôt à César ? – Autrement dit :
reconnais-tu ou non l’autorité de Rome ? Il demande à ce qu’on lui
apporte un denier, montre l’effigie de l’empereur et, haussant les
épaules, dit de rendre à César ce qui est à César. Le génie de cette
repartie célèbre est que Jésus retourne la question à celui qui
l’interroge, avec une innocence feinte. Eh bien quoi ! donnez au roi ce
qui est au roi, à Dieu ce qui est à Dieu. Cette réponse soulève bien
entendu la vraie question : qu’est-ce qui est à César et qu’est-ce qui
est à Dieu ? La tautologie lui évite de se compromettre.
Une morale anticonformiste
La
morale de Jésus fait fi des idées conventionnelles sur la bonté. Son
style de prédilection allie l’énigme à l’épigramme. Quand il se plaint
de ce que le prophète n’est pas honoré dans son pays, ou dit avec
exaspération qu’on n’allume pas une bougie si on n’entend pas la mettre
sur un chandelier (11), sa voix trahit un mépris pour les rites qui ne
laisse pas de surprendre. Ainsi également de l’histoire du fils qui
dilapide son héritage mais pour qui son père organise un festin alors
que son frère vertueux n’y a jamais eu droit. Ou de celle de la
prostituée en pleurs, plus digne que les hommes moraux et prudes qui la
considèrent avec mépris. Ou encore de Marie la passionnée, meilleure que
sa sœur Marthe, dure au labeur. Il y a dans l’enseignement moral de
Jésus une gaieté fougueuse qui nous étonne encore. Il y a aussi chez lui
une familiarité d’un genre nouveau, qui le distingue des autres
prophètes. MacCulloch souligne qu’il s’adresse constamment à Dieu en
l’appelant « Abba », autrement dit Père, sinon Papa, et que l’expression
rendue classiquement par le solennel « En vérité je vous le dis » n’est
en araméen qu’une clause de style, une locution aussi triviale que le «
Ça dépend, Monsieur » de Samuel Johnson (12).
Par le mépris
qu’elles expriment pour la richesse matérielle, certaines de ses paroles
font écho aux cyniques grecs, mais il y a aussi quelque chose de ni
vraiment grec ni tout à fait juif dans la moralité de Jésus, qui lui
confère encore aujourd’hui fraîcheur et étrangeté. Y a-t-il scène plus
prodigieuse dans la littérature antique que celle de l’Évangile de Jean
où l’on voit Jésus absorbé à écrire du doigt sur le sol tandis que ses
frères juifs l’incitent à approuver la lapidation d’une femme adultère,
puis demander soudain, la bouche en cœur, s’il ne serait pas judicieux
d’accorder à celui qui n’a jamais péché l’honneur de jeter la première
pierre ? Y a-t-il injonction religieuse plus laconique et charmante que
celle de Jésus à ses disciples dans l’Évangile de Thomas : « Soyez des
passants » ? N’attachez pas trop d’importance au lieu, à la maison, aux
rites et même au pays que vous habiterez : soyez des vagabonds, des
clochards célestes (13). Ce radicalisme social résonne encore
aujourd’hui – non pas dans le radicalisme programmatique de la
révolution mais dans la quête de l’éveil sur la route, à la Kerouac. Un
radicalisme éminemment social.
Dans les Évangiles, l’antagonisme
le plus tranché oppose Jean le jeûneur et Jésus le festoyeur, soutient
l’universitaire et ancien prêtre John Dominic Crossan dans des ouvrages
particulièrement éclairants, dont le plus connu est « Le Jésus
historique. Vie d’un paysan juif de Méditerranée (14) ». Jésus boit et
mange avec des prostituées et des bandits de grand chemin, change l’eau
en vin, avant d’établir, d’une manière ou d’une autre, une union
mystique lors d’une fête, grâce à ses humbles instruments que sont le
pain et le vin. La table est son autel dans tous les sens du terme.
Crossan, cofondateur du Jesus Seminar, avance avec de bons arguments que
la gloutonnerie de Jésus était peut-être l’élément de sa vie le plus
radical – que ses manières de table étaient une voie d’accès à sa morale
céleste. Crossan se représente Jésus évoluant au sein d’une culture
paysanne juive de la Méditerranée, une culture de clan et de
compagnonnage, où qui mange avec qui définit la place de chacun.
Les
atteintes répétées de Jésus aux règles de la « commensalité » ont dû
choquer ses contemporains. Il partage ses repas avec des gens de
diverses conditions, de quoi choquer la plupart des Romains, et avec des
gens de différentes tribus – de quoi choquer la plupart des juifs. Son
propos le plus fort est : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui
souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui
souille l’homme » – de quoi heurter aujourd’hui tout juif ou musulman
pratiquant. Ni hédoniste ni épicurien, Jésus n’est à l’évidence pas non
plus un ascète : il nourrit les foules au lieu de leur enseigner à se
passer de nourriture. Il préfère sauver les gens qui mènent une vie
ordinaire, achetant et vendant ce qu’ils peuvent, plutôt que de se
retirer dans la compagnie de ceux qui pensent avoir achevé leur quête
morale.
Hystérie apocalyptique et maximes stoïciennes
Pour un
lecteur contemporain, l’égalitarisme bon enfant de la route ouverte et
de la table ouverte peut sembler contredit par l’autre versant du
message de Jésus : la prédiction violente, voire vengeresse du Jugement
dernier et de la damnation à grande échelle. Dans Marc, Jésus est à la
fois un farouche prophète apocalyptique prêchant la mort du monde – il
dit de manière catégorique que la fin est proche – et un sage professeur
de philosophie enseignant l’amour du prochain et prodiguant ses
conseils de vie. Si la fin est proche, pourquoi délivrer tant de sages
recommandations ? Si la vie humaine arrive à son terme, pourquoi mettre
tant de soin à prêcher la bonne façon de vivre ? Une hypothèse avancée
est qu’un corps de doctrine issu de la tradition de la sagesse grecque
ait été ajouté après coup au récit d’un prophète messianique juif. Dans
la mesure où ces deux genres littéraires, l’hystérie apocalyptique et
les maximes stoïciennes, ont coexisté durant toute cette période, les
Évangiles reflètent peut-être simplement leur intrication.
Toutefois,
la figure unique « projetant » en même temps ou en séquence rapprochée
deux personnalités, l’une sombre et l’autre lumineuse, n’a rien
d’original pour un prophète charismatique. C’est même ce qui le définit :
quelqu’un dont émane une conviction personnelle capable de réconcilier
doctrine dure et comportement humain. Les hérauts de la communauté
afro-américaine avant l’ère des droits civiques, par exemple, devaient
jouer le double rôle de prophètes et d’agitateurs politiques à l’égard
de leur peuple opprimé et persécuté, d’une manière qui n’est pas sans
évoquer le Jésus réel (parmi tous les autres zélateurs et rabbins
oubliés que l’historien juif du Ier siècle Flavius Josèphe nomme en
déplorant le phénomène (15)).
Eux aussi oscillaient entre paroles
de réconfort et catastrophisme. Malcolm X était l’archétype même du
politicien-prophète apocalyptique moderne, prêchant explicitement la
violence et une doctrine de vengeance millénariste, le tout alimenté par
un ensemble de croyances cultuelles – le spectre d’un ovni, un étrange
mythe racial (16). Mais Malcolm X était aussi un bâtisseur de
communauté, un réformateur moral (sincèrement affecté par les péchés
adultères de son mentor (17)), qui refusait de porter une arme et finit
par devenir, dans les limites de sa foi, une sorte d’universaliste.
Quand il devint un martyr, on le qualifia de prophète de la haine ;
mais, trois décennies après sa mort – à peu près l’intervalle qui sépare
les Évangiles de Jésus –, il faisait la couverture d’un magazine
humaniste comme le New Yorker. On peut même voir comment le martyre et
le processus de « béatification » font émerger des détails plus
personnels, presque parfaitement en temps et en heure : Alex Haley, le
saint Paul de Malcolm, est plus prolixe sur la doctrine que sur les
détails ; trente ans plus tard, Spike Lee, son saint Marc, lui adjoint
une femme, des enfants et un message universaliste qui réussit à
fusionner Malcolm et Mandela. (Comme pour prouver ce point, nous venons
d’apprendre que des chapitres ont été retirés de l’Autobiographie de
Haley au motif, selon la fille de Malcolm X, « qu’ils dévoilaient trop
de l’humanité de [son] père ».)
Comme le savaient les Bacchantes,
nous taillons toujours nos dieux en pièces pour en manger les meilleurs
morceaux. Une différence réelle et immuable n’en existe pas moins entre
ce qu’on pourrait appeler vérités narratives et vérités démonstratives –
entre ce qui confère à un récit même invraisemblable un sens crédible
et ce qui est requis pour ciseler un raisonnement métaphysique en bonne
et due forme. Sorties de la fiction, certaines vérités perdent leur
force de conviction. L’idée, par exemple, de confier l’anneau du pouvoir
à des amateurs minuscules, avec pour mission de le jeter dans un volcan
au cœur du camp ennemi a un sens bien précis dans Tolkien, mais elle ne
trouverait pas droit de cité au prytanée militaire. Le comportement
d’Hamlet est parfaitement intelligible le temps de la représentation –
d’accord, j’achète, il se joue de son oncle –, mais paraît un peu cinglé
dès qu’on l’analyse à froid.
Jésus ne fait-il qu’un avec Dieu comme James Bond avec Ian Fleming ?
Dans
Marc, la divinité de Jésus se déploie sans vraiment faire sens
intellectuellement, et sans que cela soit jamais nécessaire. Elle a le
déroulement hypnotique de l’intrigue dramatique. C’est l’histoire d’une
découverte de soi : d’abord, il ne sait pas qui il est, puis il commence
à croire qu’il le sait, puis il doute, pour finalement mourir dans la
douleur et la gloire, enfin reconnu. L’histoire fonctionne. Mais, si
l’on en fait un objet d’examen, elle défie toute logique. Si Jésus ne
fait vraiment qu’un avec Dieu, comment peut-il faire l’épreuve du doute,
de la peur, de l’exaspération, de la douleur, de la terreur, et ainsi
de suite ? Nous avons alors le Jésus de l’Évangile de Jean, qui n’endure
rien de tout cela. Mais s’il n’éprouve ni doute, ni peur, ni
exaspération, ni douleur ni terreur, en quoi sa mort est-elle encore un
sacrifice, et pas seulement une action théâtrale ? Un agneau dont la
gorge n’est pas tranchée et qui ne saigne pas n’est pas vraiment une
offrande.
Rien de tout cela n’est vraiment troublant pour qui a
une conception païenne de la divinité : le Fils de Dieu peut bien être
mi-homme mi-dieu, souffrant, triomphant et accomplissant sa destinée
héroïque à la manière semi-mortelle d’un Hercule, par exemple. Mais cela
entre en contradiction frontale avec la conception juive d’une divinité
omniprésente et omnisciente. S’il était bien Dieu – non quelque avatar
hindou, ni la progéniture de Dieu –, s’il ne faisait qu’un avec lui,
alors Dieu est né un jour, a sali ses couches et fait la sieste. Plus on
y pense, plus cela devient stupéfiant, ou absurde. Si l’on veut croire
ces récits, il faut les réécouter en boucle.
La longue histoire
des premiers conciles, qui tentèrent de construire une théologie à
partir de ces textes, est en un sens celle de la personne qui, sortant
du cinéma sans avoir rien compris au film, se tourne vers son voisin
pour lui demander des explications. C’est le sujet du livre de Philip
Jenkins, « Les guerres de Jésus : comment quatre patriarches, trois
reines et deux empereurs ont décidé de ce que les chrétiens auraient à
croire au cours des mille cinq cents années suivantes (18) ».
Jenkins
revient sur l’enjeu des extravagantes querelles qui agitèrent le monde
occidental au cours des IIe et IIIe siècles autour de l’hérésie arienne –
la question étant de savoir si Jésus le Fils était de même essence que
Dieu le Père ou seulement de même substance. Jésus ne faisait-il qu’un
avec Dieu au sens où Sean Connery et Daniel Craig ne font qu’un,
différents visages d’un même rôle, ou au sens où James Bond ne fait
qu’un avec Ian Fleming, si dépendants l’un de l’autre qu’il est
impossible de parler de la création sans évoquer son auteur ? L’ardeur
avec laquelle les gens se déchirèrent sur des querelles de mots à
première vue triviales, avance Jenkins, n’était pas le signe d’une
sensibilité particulière à la théologie. Mais du fait que ces gens
étaient partie intégrante d’institutions sociales – cités, écoles,
clans, réseaux – où les mots faisaient office de bannières et de fanions
: les allégeances se faisaient en fonction des termes choisis par tel
ou tel. Ils se préoccupaient moins de la différence conceptuelle entre
le fait que Jésus et le Père soient homoousios (de même essence) ou
seulement homoiousios (de même substance), que de savoir qui, des
homoousiens ou des homoiousiens, assumerait le gouvernement de l’Église.
Les
tentatives de distinguer l’inspiration de l’intolérance, le bon du
méchant Jésus, sont fort anciennes. Jefferson retira de sa compilation
du Nouveau Testament les miracles et les damnations pour n’en conserver
que les enseignements éthiques. Ce sentiment familier d’outrage devant
la vilaine duplicité de l’héritage chrétien est au cœur de la dernière
fiction de Philip Pullman, « Jésus le bon et Christ la canaille (19) ».
Marie enfante deux jumeaux. Le sage Jésus est le frère de Christ le
madré. L’un mène au bon jeune homme juif, l’autre à l’effrayant Dieu de
Paul, qui châtie. Pullman, qui a fait la preuve de son talent et de sa
sensibilité dans son enchanteresse série pour la jeunesse À la croisée
des mondes, ressent la trahison de Jésus par son frère Christ comme une
trahison fondamentale de l’humanité. Il nous incite à oublier Christ
pour revenir au seul Jésus, à abandonner les miracles au profit de la
morale.
Son livre n’est pourtant pas polémique au sens étroit du
terme. Il raconte à nouveaux frais les paraboles et les actes de Jésus
débarrassés des parasites pauliniens. Sa plus grande réussite est de
traduire ses paroles dans un anglais presque enfantin, qui rappelle sans
doute au plus près la tonalité sans apprêts du texte grec original : «
Ceux qui font la paix entre les ennemis, ceux qui résolvent les disputes
les plus graves, ceux-là seront sauvés… Mais attention, et
souvenez-vous bien de ce que je vais vous dire : il y en a qui seront
damnés, qui n’entreront jamais dans le royaume de Dieu. Vous voulez
savoir qui ? Voilà : ceux qui sont riches seront maudits. »
Si
une chose semble bien établie, c’est pourtant que le Christ divin de
Paul est venu d’abord, le sage rabbin Jésus plus tard. Cette dualité
permanente, inhérente au récit chrétien, ne peut être balayée d’un
revers de main optimiste, pas plus qu’elle n’a pu être dissipée par les
coupages de cheveux en quatre des théologiens. Son irréductibilité fait
partie de l’ivresse de la croyance. Elle peut être amputée, faire
l’objet d’un mariage mystique, dénoncée comme une fraude ou vénérée
comme le plus grand des mystères. Les deux vont de pair, et c’est cette
dualité qui distingue la foi chrétienne et lui donne son dynamisme
discursif. Toute foi a ses conflits intérieurs mais, comme le montre
MacCulloch au long de son millier de pages serrées, peu de confessions
peuvent se prévaloir de nuances aussi subtiles dans le dogme : vin ou
sang, chair ou hostie, un Dieu en trois personnes ou trois Dieux en une.
D’un côté, un chant d’enfants, une étable, des psaumes, des paraboles
et des faiseurs de paix, de l’autre une mélopée de souffrances, de
clous, de chiens errants, et puis la damnation et le Dieu ressuscité.
Les deux alternent au fil de l’histoire – le lointain Pantocrator de
Byzance, Christ en gloire, faisant place à l’homme souffrant de la
Renaissance, et ainsi indéfiniment.
Une morale qui entretient les tabous ?
Il
est caractéristique de ce casse-tête qu’au siècle dernier W.H. Auden et
William Empson, respectivement le plus brillant poète chrétien et le
plus grand polémiste antichrétien, ont été d’exacts contemporains, des
amis proches et, avec leur style négligé, des Anglais presque
parfaitement interchangeables. Auden choisit le christianisme pour sa
vision absolument démocratique : il n’y a en elle, écrivait-il, « ni
Juif ni Allemand, ni Orient ni Occident, ni garçon ni fille, ni
intelligent ni stupide, ni patron ni ouvrier ». À la même époque, à
partir des funestes années 1940, Empson devint le critique le plus
consommé d’une morale « réduite à entretenir les tabous imposés par une
malignité infinie », dans laquelle la réintroduction du sacrifice de soi
comme principe sacré laissait le croyant privé « de tout sens de
l’honneur personnel autant que du bien public ». (En l’occurrence, Auden
voyait un bon Christ là où Empson voyait un méchant Jésus.)
Au-delà
des mots, le cri de la Passion résonne encore. Dans Marc, l’arrestation
et l’exécution de Jésus sont moins ressenties comme préparées et
voulues qu’accidentelles et horrifiantes. Jésus paraît avoir reçu
l’injonction de se retrouver dans cette situation – à la tête d’une
rébellion contre Rome qui n’est pas vraiment une rébellion, mais ne
laisse pas non plus vraiment de voie de repli – tandis qu’un coin de son
âme se refuse à y croire : « Abba, Père, tout t’est possible, éloigne
de moi cette coupe. » On a malmené Mel Gibson pour avoir malmené Jésus
dans sa Passion du Christ. Mais si Gibson peut légitimement être accusé
de fanatisme, on ne peut le taxer de malhonnêteté : dans la longue
histoire de la cruauté humaine, la crucifixion, pratiquée par les
Romains comme un châtiment de masse, était d’une atrocité peu commune.
La victime était déshabillée, de façon à la priver de dignité, exposée à
la foule, puis fouettée au sang avant d’être abandonnée à la mort la
plus lente et la plus publique possible. (À titre d’exemple, Flavius
Josèphe raconte qu’il supplia les autorités romaines de détacher trois
de ses amis de la croix après des heures de supplice : l’un d’entre eux
vivait encore.) Les jambes du condamné étaient brisées pour amener la
mort dans une explosion de douleur. Et le cadavre était généralement
jeté aux chiens errants. La crucifixion était terrifiante et
omniprésente.
Citant Crossan, Verhoeven suggère une scène
d’ouverture pour un film biographique sur Jésus qui mettrait cela en
évidence. Il imagine un homme en train d’être cloué sur une croix, des
cris d’agonie, deux autres croix de suppliciés dans le champ de vision,
puis le plan s’élargirait pour découvrir deux cents croix et deux cents
autres victimes : nous n’en sommes qu’au début de l’histoire, avec
l’exécution massive de Juifs rebelles en l’an 4 av. J.-C. C’était la
mort que réservaient les Romains aux rebelles depuis le début, et Jésus
le savait. Son cri de désolation – « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ? » –, que les évangélistes ultérieurs ont prudemment
gommé ou expliqué comme une citation des Psaumes faite à propos, nous
transperce encore à travers les pages de Marc, par-delà les siècles et
les consolations de l’Église. Le choc et la tristesse de l’échec
continuent de résonner. Ce cri nous assure d’au moins une chose : la foi
en Jésus commence par un échec de la foi.
Son père l’a laissé
tomber, la promesse n’a pas été tenue. « Il en est d’ici présents qui ne
goûteront point la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu »,
annonçait Jésus, mais ce ne fut le cas de personne. Jésus, et Paul après
lui, affirme sans ambiguïté que ce qui doit venir – quoi que ce soit –
va venir vite ; que la fin est très, très proche. Or il n’en était rien,
et tout ce qui suit est construit en forme de disculpation pour ce qui
ne s’est pas passé comme prévu. La formule de décharge apparemment
moderne, « Oui, je sais bien qu’il a dit ça, mais ce n’est pas vraiment
ce qu’il voulait dire », est présente dans les fondations mêmes du
culte. Le sublime tournant symbolique – ou le repli sur la métaphore, si
l’on préfère – commence avec les premiers mots de la foi. Si le royaume
de Dieu s’est révélé inaccessible, Jésus a dû vouloir dire que le
royaume de Dieu était en nous, ou en dehors, ou au-dessus, ou encore à
venir, ou tout ce que l’on voudra d’autre que ce que les mots semblent
si clairement vouloir dire.
La querelle est le réel, l’absence de
certitude la certitude. L’autorité et la peur peuvent contenir la
querelle, ou la figer, non y mettre un terme. Au commencement était le
Verbe : au commencement, et au milieu, et ici encore à la fin de la
discussion, le Verbe sans fin, amen. La tendance de l’orthodoxie a
toujours été d’évacuer la dispute comme un signe de faiblesse, celle
d’une théologie plus moderne de l’embrasser comme un signe de vie. La
question plus profonde est de savoir si l’incertitude centrale mime la
pluralité des possibles, essentielle au débat d’idées, comme les
théologiens les plus ouverts aiment à le croire, ou si elle est un
mystère antique dans une histoire ouverte seulement comme est ouverte la
tombe, avec un mystère conservé à l’intérieur, destiné à n’être jamais
entièrement exploré ni expliqué. Avec tant de mots sur une si longue
période, peut-être les passants peuvent-ils encore capter des sonorités
inaudibles aux participants les plus passionnés. Quelqu’un, jadis,
semble l’avoir souhaité.
Cet article est paru dans le New Yorker le 24 mai 2010.
Notes
1| C’est-à-dire du jour hebdomadaire de repos prescrit par la tradition juive.
2|
Jesus. A Biography from a Believer (« Jésus. Biographie d’un croyant
»), Viking, 2010. Journaliste et historien catholique vivant en
Grande-Bretagne, Paul Johnson a aussi écrit une « Histoire de la
chrétienté ».
3| Jesus of Nazareth, Seven Stories, 2010 (traduit du néerlandais).
4| Earl Doherty est un essayiste canadien, auteur de deux livres sur le « mythe » de Jésus.
5|
Traduit en français chez H&O, La Construction de Jésus, Aux sources
de la religion chrétienne (2010). Le titre original est : Jesus,
Interrupted. Revealing the Hidden Contradictions in the Bible (« Jésus,
interrompu. Les contradictions cachées de la Bible »), Harper One, 2009.
6|
Le livre de James Tabor est disponible en français : La Véritable
Histoire de Jésus. Une enquête scientifique et historique sur l’homme et
sa lignée, Robert Laffont, 2007. Le titre d’origine est The Jesus
Dynasty (« Jésus et sa dynastie »).
7| Scripting Jesus. The Gospels in Rewrite (« Faire le script de Jésus. Les Évangiles en réécriture »), Harper One, 2010.
L’idée que Jésus est un descendant du mythique roi David se trouve dans plusieurs textes sacrés, par exemple Luc, III, 31.
9|
À lire en français : Frank Kermode, Robert Alter et al., Encyclopédie
littéraire de la Bible, Nouvelles lectures, nouvelles interprétations,
Bayard, 2003.
10| Matthieu, XXI, 33 sq. Cependant, le texte est
assez explicite : « Les grands prêtres et les Pharisiens […] comprirent
bien qu’il les visait. Mais, tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent
peur de la foule, car elle le tenait pour un prophète. »
11| La bougie doit « briller pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu, V, 15).
12| Repartie célèbre de l’homme de lettres britannique, contemporain de Voltaire.
13| Allusion au roman de Jack Kerouac.
14| The Historical Jesus. The Life of a Mediterranean Jewish Peasant, HarperCollins, 1992.
15| Quand il écrit son œuvre, Flavius Josèphe est établi à Rome et a pris la citoyenneté romaine.
16|
Lorsqu’il était membre du mouvement Nation of Islam, Malcolm X
développait la thèse que les Noirs sont le peuple originel de la Terre
et que les Blancs sont une race de démons créés par un savant au nom
juif, Yakub.
17| En 1963, Malcolm X quittait le mouvement Nation
of Islam. Parmi les motifs invoqués, les affaires extraconjugales du
chef du mouvement, Elijah Muhammad.
18| Jesus Wars, Harper One, 2010. Jenkins est professeur à l’université Penn State (Pennsylvanie).
19| The Good Man Jesus and the Scoundrel Christ, Canongate, 2010.
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