On dit que c'est le masque mortuaire de William Shakespeare.
Il me semble qu'on ne l'a pas pris avec beaucoup de soins.
Shakespeare n'était pas de ces seigneurs ou de ces rois qu'il a si bien démasqués.
Et rien ne résiste à la mort !
Excepté la littérature ?
Sonnet 65
Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea,
But sad mortality o'ersways their power,
How with this rage shall beauty hold a plea,
Whose action is no stronger than a flower?
O ! how shall summer's honey breath hold out,
Against the wrackful siege of battering days,
When rocks impregnable are not so stout,
Nor gates of steel so strong but Time decays?
O fearful meditation! where, alack,
Shall Time's best jewel from Time's chest lie hid?
Or what strong hand can hold his swift foot back?
Or who his spoil of beauty can forbid?
O ! none, unless this miracle have might,
That in black ink my love may still shine bright.
Traduction d'Yves Bonnefoy
Puisque l'airain, la pierre, la terre, l'eau sans limites,
Sont tous soumis à la loi de la mort,
Que pourrait bien plaider, contre cette rage,
La beauté, qui est aussi frêle qu'une fleur ?
Il me semble qu'on ne l'a pas pris avec beaucoup de soins.
Shakespeare n'était pas de ces seigneurs ou de ces rois qu'il a si bien démasqués.
Et rien ne résiste à la mort !
Excepté la littérature ?
Sonnet 65
Since brass, nor stone, nor earth, nor boundless sea,
But sad mortality o'ersways their power,
How with this rage shall beauty hold a plea,
Whose action is no stronger than a flower?
O ! how shall summer's honey breath hold out,
Against the wrackful siege of battering days,
When rocks impregnable are not so stout,
Nor gates of steel so strong but Time decays?
O fearful meditation! where, alack,
Shall Time's best jewel from Time's chest lie hid?
Or what strong hand can hold his swift foot back?
Or who his spoil of beauty can forbid?
O ! none, unless this miracle have might,
That in black ink my love may still shine bright.
Traduction d'Yves Bonnefoy
Puisque l'airain, la pierre, la terre, l'eau sans limites,
Sont tous soumis à la loi de la mort,
Que pourrait bien plaider, contre cette rage,
La beauté, qui est aussi frêle qu'une fleur ?
Oui, comment le souffle de miel du jour d'été
Soutiendrait-il l'assaut du temps qui passe
Quand il n'est roc si dur ni porte si forte
Qu'ils ne cèdent au temps qui emporte tout ?
Soutiendrait-il l'assaut du temps qui passe
Quand il n'est roc si dur ni porte si forte
Qu'ils ne cèdent au temps qui emporte tout ?
Ah, quel souci, terrible : comment soustraire
Le plus beau des joyaux du temps au temps lui-même,
Quelle main pourrait entraver ce pied rapide,
Priver le temps de ruiner la beauté ?
Le plus beau des joyaux du temps au temps lui-même,
Quelle main pourrait entraver ce pied rapide,
Priver le temps de ruiner la beauté ?
Ah, personne, à défaut de ce miracle :
L'encre, noire, un éclat sans fin pour mon amour.
L'encre, noire, un éclat sans fin pour mon amour.
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Le haïku de l'encre et de la mort
(inspiré du sonnet 65 de Shakespeare)
ni métal ni pierre
ne peut repousser la mort
l'enfant de l'encre oui
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