jeudi 20 août 2015

Le soleil est néfaste

Jusqu’au XVIIIe siècle, le soleil est considéré comme « néfaste ». On lui voue une « noire détestation » explique l’historien Christophe Granger dans « La pluie, le soleil et le vent ».
Déjà dans l’Antiquité, Hippocrate se méfie du soleil. S’il l’estime indispensable à la vie, il le considère dangereux pour la santé, et même mortel, car il altère les qualités de l’air. 

En 1628, Bailly ne dit pas autre chose. Et aux XVIIe et XVIIIe siècles, les savants font quantités de recommandations : « habiter une maison de campagne exposée côté Nord ; manger des bouillons, herbages et fruits s’opposant à la putréfaction ; se frotter le visage tous les soirs avec du fiel de bœuf, un glaire d’œuf bien battu pour guérir du teint brûlé du soleil et du hâle grossier. »
A l’époque, la théorie des climats est également en vogue. Le soleil classe les hommes. On considère que « les Anglais et Français sont capables de policer leur mœurs, alors que les peuples soumis à la présence continue du soleil ont tous les stigmates de la dégradation physique et morale. »


Tiré par « Books » (ici) de « La pluie, le soleil et le vent », sous la direction d'Alain Corbin : Christophe Granger, « Le soleil ou la saveur des temps insoucieux ».

Je dirais que mon appréciation du soleil ressemble assez à celle qu'on en avait dans l'Antiquité et jusqu'au 18e siècle : méfiance absolue !

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