Parce que leur ville se trouvait près de la frontière entre l'empire romain d'Occident et l'empire romain d'Orient, Venise a quelque temps joué de la rivalité entre les deux.
Mais quand l'empire d'Occidentt est tombé sous les coups des Barbares, elle a préféré rester dans le giron de l'empire d'Orient, lequel se transforma assez rapidement en empire byzantin selon le nom que nous lui avons donné car les Byzantins, quoique Grecs, se croyaient toujours Romains.
Le basileus de Constantinople (c'était le titre grec des empereurs d'Orient) donnait à chaque ville sur laquelle s'exerçait sa domination un saint patron chrétien.
Il donna à Venise le patronage de saint Théodore *, un saint obscur (et grec) qui ne satisfait pas beaucoup les Vénitiens : ceux-ci aspiraient à un saint plus prestigieux comme patron de leur ville.
Dans un premier temps ils acceptèrent ce que leur imposait le basileus : vous voyez ci-haut la statue qu'ils élevèrent (plus tard) à saint Théodore.
Celle-ci se dresse encore aujourd'hui en haut de sa colonne près du palais des Doges, face au Grand Canal.
Mais les Vénitiens cherchaient toujours un saint plus prestigieux.
Quand Alexandrie tomba aux mains des Musulmans, ils résolurent d'y chercher le corps de saint Marc, l'« évangéliste », qui y était inhumé.
Grâce à un subterfuge (ils placèrent le cadavre sous de la viande de porc -que les Musulmans, comme les Juifs, considèrent comme impure et ne touchent ni ne mangent- afin que ceux-ci ne découvrent pas la présence du saint), ils ramenèrent la dépouille dans leur ville et placèrent celle-ci sous la protection de saint Marc.
Saint Théodore devint simplement un saint adjuvant au grand saint évangéliste.
Ils élevèrent une colonne portant le lion ailé, symbole de saint Marc, à côté de la colonne de saint Théodore.
Ce lion ailé devint le symbole de Venise.
En s'emparant du patronage de l'apôtre les Vénitiens se libérèrent de la domination byzantine.
Plus tard ils contribuèrent à la ruine (1204) et à la chute (1453) de Constantinople et à la fin de l'empire romain d'Orient.
Ingrats, dites-vous ?
Que ceux qui dominent aujourd'hui se le tiennent pour dit : le temps de la vengeance des dominés arrive toujours.
Voici les deux colonnes des saints patrons telles qu'elles se présentent aujourd'hui :
À notre droite, la colonne de saint Théodore, et à notre gauche la colonne du lion ailé de saint Marc. Au fond le monastère de San Giorgio Maggiore, au-delà du Grand Canal.
* L'histoire étrange de ce saint et de sa statue est ici.
Mais quand l'empire d'Occidentt est tombé sous les coups des Barbares, elle a préféré rester dans le giron de l'empire d'Orient, lequel se transforma assez rapidement en empire byzantin selon le nom que nous lui avons donné car les Byzantins, quoique Grecs, se croyaient toujours Romains.
Le basileus de Constantinople (c'était le titre grec des empereurs d'Orient) donnait à chaque ville sur laquelle s'exerçait sa domination un saint patron chrétien.
Il donna à Venise le patronage de saint Théodore *, un saint obscur (et grec) qui ne satisfait pas beaucoup les Vénitiens : ceux-ci aspiraient à un saint plus prestigieux comme patron de leur ville.
Dans un premier temps ils acceptèrent ce que leur imposait le basileus : vous voyez ci-haut la statue qu'ils élevèrent (plus tard) à saint Théodore.
Celle-ci se dresse encore aujourd'hui en haut de sa colonne près du palais des Doges, face au Grand Canal.
Mais les Vénitiens cherchaient toujours un saint plus prestigieux.
Quand Alexandrie tomba aux mains des Musulmans, ils résolurent d'y chercher le corps de saint Marc, l'« évangéliste », qui y était inhumé.
Grâce à un subterfuge (ils placèrent le cadavre sous de la viande de porc -que les Musulmans, comme les Juifs, considèrent comme impure et ne touchent ni ne mangent- afin que ceux-ci ne découvrent pas la présence du saint), ils ramenèrent la dépouille dans leur ville et placèrent celle-ci sous la protection de saint Marc.
Saint Théodore devint simplement un saint adjuvant au grand saint évangéliste.
Ils élevèrent une colonne portant le lion ailé, symbole de saint Marc, à côté de la colonne de saint Théodore.
Ce lion ailé devint le symbole de Venise.
En s'emparant du patronage de l'apôtre les Vénitiens se libérèrent de la domination byzantine.
Plus tard ils contribuèrent à la ruine (1204) et à la chute (1453) de Constantinople et à la fin de l'empire romain d'Orient.
Ingrats, dites-vous ?
Que ceux qui dominent aujourd'hui se le tiennent pour dit : le temps de la vengeance des dominés arrive toujours.
Voici les deux colonnes des saints patrons telles qu'elles se présentent aujourd'hui :
À notre droite, la colonne de saint Théodore, et à notre gauche la colonne du lion ailé de saint Marc. Au fond le monastère de San Giorgio Maggiore, au-delà du Grand Canal.
* L'histoire étrange de ce saint et de sa statue est ici.
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