Joseph Guibord, un grand héros québécois
dans la lutte contre la dictature religieuse
Voici son histoire racontée dans Facebook par Jacques Faucher :
Tout
commence en décembre 1844 lorsqu’une poignée de jeunes intellectuels
canadiens-français fondent l’Institut canadien. Il s’agit avant tout
d’une bibliothèque publique proposant des ouvrages des philosophes des
Lumières (comme Voltaire, Diderot, etc.) ou des grands auteurs
romantiques (comme Victor Hugo). Problème : toutes ces œuvres
littéraires sont pointées du doigt par l’église catholique. De plus,
proche des idées patriotes, l’Institut canadien ne cache pas son soutien
au parti des « Rouges » (parti ayant succédé aux Patriotes). Autant de
faits susceptibles d’irriter le clergé. Mgr Ignace Bourget, évêque de
Montréal, n’a qu’un objectif : faire fermer l’Institut canadien dont il a
excommunié les membres.
L’affaire
prend un tout autre tour en 1869 lorsque l’imprimeur Joseph Guibord
décède. Mgr Bourget refuse qu’il soit enterré en cimetière catholique
puisqu’il était membre de l’Institut. Henriette Brown, la veuve de
Guibord, porte le cas devant les tribunaux. Après de nombreux appels,
elle obtient enfin gain de cause en 1874. La Minerve relayera tous les
détails de « l’affaire Guibord » dans ses colonnes et, tout en disant
qu’elle ne cautionne pas tout acte malveillant, qui sait lire entre les
lignes comprend bien que le journal ne fait qu’encourager les « bons »
catholiques à se révolter face à cette décision de justice.
Lorsque
le corps de l’infortuné Guibord est amené au cimetière de
Côte-des-Neiges, le 2 septembre 1875, une foule immense est là pour
empêcher toute cérémonie et l’inhumation. Il faudra d’ailleurs s’y
reprendre le 16 novembre pour qu’enfin le corps de Guibord repose en
paix. Tout comme lors du 2 septembre, l’armée doit intervenir et on va
jusqu’à poser une dalle de béton sur la tombe afin qu’elle ne soit pas
profanée.
Mgr Bourget aura le dernier mot puisqu’il fera désacraliser le carré de terre où repose Joseph Guibord.
***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire