mercredi 8 décembre 2021

Communisme et nazisme, des enfants du christianisme !

 

Question à Jean Soler
:
 
«  Vous soutenez dans « Qui est Dieu ? » que le monothéisme aurait directement influencé, dans ses dérives les plus extrêmes, ce que vous considérez être à juste titre comme "les deux grands fléaux du siècle passé" : le nazisme et le communisme. Qu'est-ce à dire ? »


Réponse de Jean Soler :
 
« Le communisme et le nazisme, si l'on étudie leurs assises conceptuelles dans le Manifeste du Parti communiste de Marx et Mein Kampf d'Hitler - ce que j'ai fait dans La violence monothéiste et résumé dans « Qui est Dieu ? » -, se révèlent tributaires de la vision du monde issue de la Bible hébraïque par le relais du christianisme. Sans pouvoir entrer dans trop de détails, je me contenterai de vous répondre que pour les fondateurs des deux idéologies, il existe une vérité unique qui rend compte, elle seule, du sens de l'Histoire, et que ses tenants ont le devoir de la faire triompher en s'appuyant sur un parti, unique également, qui n'hésitera pas à recourir à la violence pour que l'humanité puisse accoucher d'une ère où tous les conflits seront abolis. Cette vision moniste et messianique est tout à fait étrangère aux Grecs, pour qui la vérité est plurielle à l'égal du monde divin, pour qui l'Histoire n'a pas de sens déterminé, pour qui les libres débats démocratiques et la persuasion sont préférables à la contrainte, quand il s'agit de prendre des décisions dans l'intérêt d'une cité, et non pas de l'humanité. Dans cette optique, le recours à la violence peut être un mal nécessaire, comme dans les guerres défensives face à l'invasion des Perses, ou une erreur tragique, comme dans la guerre d'Athènes contre Sparte, selon l'analyse qu'en fait Thucydide, son historien. La violence n'est un bien pour aucun penseur grec. »

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