Extrait de l'interview de Michel De Jaeghere, l'auteur de ce livre, dans « Le Figaro » (ici) :
Quelles leçons tirer de l'exemple de la fin de l'Empire romain?
La première est sans doute qu'il est illusoire de prétendre faire subsister une zone de civilisation entourée d'une périphérie livrée à l'anarchie et à la misère. Parce que la prospérité attirera toujours irrésistiblement vers elle les populations qui en ont connaissance. La civilisation a donc vocation à s'étendre jusqu'à trouver devant elle une civilisation concurrente, avec laquelle tenter de nouer un dialogue, établir les bases d'un concert des nations. Il est significatif que pour Rome, le coup de grâce vint des Barbares, non des Perses qui constituaient depuis des siècles la superpuissance rivale. Son erreur fut de se résigner à l'arrêt des conquêtes dans le Barbaricum, la grande forêt germanique. Les Romains estimèrent que le profit à tirer de la colonisation de l'Europe orientale ne valait pas le coût et l'effort surhumain qu'auraient représenté sa conquête et sa romanisation. Ils furent victimes de ce calcul à courte vue, qui rappelle le cartiérisme contemporain. La chute de l'Empire romain ne fut pas le produit d'un choc de civilisations (les Germains n'avaient guère qu'une culture rudimentaire - on ne peut, à mon sens parler de civilisation pour un monde qui ignore la cité, lieu de l'échange, du tri et de la hiérarchisation - et leurs élites étaient elles-mêmes en voie de romanisation). Elle fut la conséquence et la solution violente d'une différence de niveau de développement. Le problème est qu'elle se traduisit par un effondrement du niveau de vie tant pour les populations autochtones que pour les immigrants, et même pour les Barbares restés en Germanie, qui cessèrent de profiter des échanges dont ils avaient bénéficié de la part du monde romain...
Quelles leçons tirer de l'exemple de la fin de l'Empire romain?
La première est sans doute qu'il est illusoire de prétendre faire subsister une zone de civilisation entourée d'une périphérie livrée à l'anarchie et à la misère. Parce que la prospérité attirera toujours irrésistiblement vers elle les populations qui en ont connaissance. La civilisation a donc vocation à s'étendre jusqu'à trouver devant elle une civilisation concurrente, avec laquelle tenter de nouer un dialogue, établir les bases d'un concert des nations. Il est significatif que pour Rome, le coup de grâce vint des Barbares, non des Perses qui constituaient depuis des siècles la superpuissance rivale. Son erreur fut de se résigner à l'arrêt des conquêtes dans le Barbaricum, la grande forêt germanique. Les Romains estimèrent que le profit à tirer de la colonisation de l'Europe orientale ne valait pas le coût et l'effort surhumain qu'auraient représenté sa conquête et sa romanisation. Ils furent victimes de ce calcul à courte vue, qui rappelle le cartiérisme contemporain. La chute de l'Empire romain ne fut pas le produit d'un choc de civilisations (les Germains n'avaient guère qu'une culture rudimentaire - on ne peut, à mon sens parler de civilisation pour un monde qui ignore la cité, lieu de l'échange, du tri et de la hiérarchisation - et leurs élites étaient elles-mêmes en voie de romanisation). Elle fut la conséquence et la solution violente d'une différence de niveau de développement. Le problème est qu'elle se traduisit par un effondrement du niveau de vie tant pour les populations autochtones que pour les immigrants, et même pour les Barbares restés en Germanie, qui cessèrent de profiter des échanges dont ils avaient bénéficié de la part du monde romain...
Leçon pour l'Occident actuel (USA et EU), pris d'assaut par les migrations provenant de pays sous-développés ?
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